A light show by Dutch artist Daan Roosegaarde called Waterlicht, or Water Light, creates the impression of a flooded Museumplein square in Amsterdam, 2015.

Jean Delaunay

Amsterdam, Londres, Madrid : les plus grands « centres névralgiques » d’Europe confrontés à un risque croissant lié au changement climatique

Une nouvelle analyse souligne la nécessité de réductions ambitieuses des émissions de la part des pays.

La moitié des plus grandes villes de la planète seront exposées à un ou plusieurs aléas climatiques d’ici 2050, selon le dernier rapport du London Stock Exchange Group (LSEG).

Les inondations, les vagues de chaleur, les cyclones et le stress hydrique frapperont de plus en plus ces pôles peuplés à moins que les émissions de gaz à effet de serre ne soient maîtrisées.

Le rapport « Net Zero Atlas » du LSEG définit le niveau de réduction des émissions que les pays devraient viser pour éviter de telles catastrophes climatiques, avant le prochain cycle de contributions déterminées au niveau national (CDN) prévu au début de l’année prochaine.

« Les villes de notre étude – centres névralgiques de l’économie mondiale qui contribuent à près de 20 % du PIB mondial et abritent 440 millions de personnes – sont particulièrement exposées au risque climatique », déclare Jaakko Kooroshy, responsable mondial de la recherche sur les investissements durables au LSEG.

« Les impacts commencent déjà à se matérialiser avec un réchauffement de seulement 1,3 °C. »

Ces impacts climatiques ont été ressentis cette semaine à une échelle choquante dans la ville espagnole de Valence, où l’équivalent d’un an de pluie est tombé en huit heures mardi, provoquant des inondations meurtrières qui ont coûté la vie à plus de 200 personnes.

Les grandes villes européennes seront confrontées à des risques climatiques croissants

Le LSEG prédit que le réchauffement climatique atteindra 2,6°C avec les politiques actuelles. Le Programme des Nations Unies pour l’environnement l’établit entre 2,6°C et 2,8°C d’ici la fin du siècle si les engagements actuels sont respectés.

Dans ce scénario d’émissions élevées, la part des 49 plus grandes villes du monde exposées à un risque élevé passerait de moins d’une sur cinq (18 pour cent) à près d’une sur deux (47 pour cent).

Les grandes villes du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est seront les plus touchées par cette crise, selon le rapport du LSEG. Six villes de ces régions – Singapour, Surabaya, Dubaï, Riyad, Djeddah et Jakarta – devraient connaître plus de 50 jours de chaleur extrême par an d’ici 2050.

Au sein de l’UE, les analystes soulignent la situation de plus en plus précaire d’Amsterdam et de Madrid.

La capitale néerlandaise, située à basse altitude, est confrontée à des risques élevés liés à l’élévation du niveau de la mer et aux inondations, qui pourraient augmenter de 60 pour cent, malgré ses défenses.

À Madrid, les jours de canicule pourraient augmenter de 135 pour cent pour atteindre un nombre de jours à « risque moyen » de 41 jours d’ici 2050. Le stress hydrique dans la capitale espagnole devrait encore augmenter de 65 pour cent, devenant un risque élevé en 2050.

En matière de réduction des émissions, l’UE n’en fait pas assez pour protéger ses villes. Le LSEG estime que le bloc dépassera son budget d’émissions aligné sur 1,5°C d’ici 2035.

Tirer parti du potentiel éolien de l’Europe est considéré comme un moyen efficace d’améliorer ses perspectives énergétiques.

Pendant ce temps, Londres et Manchester sont sous le feu des projecteurs au Royaume-Uni. La capitale est actuellement considérée comme présentant un faible risque de risques physiques majeurs, mais elle devrait connaître une augmentation de 22 % du stress hydrique d’ici le milieu du siècle. La chaleur extrême de Londres fera plus que doubler, passant de 11 à 25 jours chaque année.

Restant globalement à faible risque, Manchester connaîtra néanmoins le changement climatique avec une augmentation de 93 pour cent des vagues de chaleur et une augmentation de 45 pour cent du stress hydrique, selon l’étude.

Comment les grandes villes peuvent-elles accroître leur résilience climatique ?

« À l’approche de la COP29, les pays du G20 doivent réduire de toute urgence leurs émissions pour éviter une escalade rapide des risques climatiques », déclare Kooroshy.

« La prochaine vague d’engagements nationaux en matière de climat sera cruciale à cet égard. Néanmoins, même si les pires impacts du changement climatique peuvent être évités, des investissements importants seront nécessaires pour adapter les villes aux nouveaux extrêmes climatiques.

Le LSEG a présenté une gamme de stratégies d’adaptation que les villes peuvent déployer, depuis les systèmes d’alerte précoce et les fortifications qui sauvent des vies jusqu’aux « solutions fondées sur la nature ».

Par exemple, des structures telles que des digues, des barrières anti-inondation et des systèmes de drainage peuvent amortir les ondes de tempête, permettant ainsi à des villes comme Amsterdam de prospérer pendant des siècles malgré son risque extrême d’inondation.

De même, les villes réalisent de plus en plus la valeur des infrastructures vertes dans les parcs verts, les corridors verts et les zones humides, car celles-ci contribuent à gérer les inondations et à réduire l’effet d’îlot de chaleur urbain. Le rapport du LSEG fait état d’expériences réussies, notamment la création d’une « ville éponge » à Shanghai et d’« îles fraîches » à Paris.

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