Amazon, Google, Facebook et plus encore : l'UE désigne officiellement les gardiens de l'économie numérique

Jean Delaunay

Amazon, Google, Facebook et plus encore : l’UE désigne officiellement les gardiens de l’économie numérique

La Commission européenne a désigné six grandes entreprises technologiques comme gardiens de l’économie numérique, les soumettant à des règles plus strictes.

Cette décision s’inscrit dans le cadre du Digital Markets Act (DMA), une loi pionnière qui adapte les principes de longue date de la politique de concurrence à la nouvelle réalité du 21e siècle, où quelques entreprises ont acquis une énorme influence sur le marché libre, souvent à cause du au détriment des petites entreprises et des utilisateurs quotidiens.

Cinq sociétés américaines – Alphabet, Amazon, Apple, Meta et Microsoft – et une société chinoise – ByteDance – ont été initialement classées comme gardiens. Ils seront désormais confrontés à l’obligation légale de modifier la manière dont leurs services populaires, tels que la messagerie, les réseaux sociaux, le partage de vidéos et les navigateurs Internet, sont proposés en ligne.

Les entreprises sont considérées comme des contrôleurs d’accès car elles répondent à certains critères quantitatifs : un chiffre d’affaires annuel d’au moins 7,5 milliards d’euros sur le marché européen ou une capitalisation boursière d’au moins 75 milliards d’euros, et plus de 45 millions d’utilisateurs mensuels et 10 000 utilisateurs professionnels annuels à travers le monde. territoire de l’UE.

Cette puissance économique leur a conféré une position dominante « bien ancrée et durable » dans l’économie numérique, affirme la Commission européenne, et nécessite un nouvel ensemble de règles strictes qui peuvent freiner leurs excès de pouvoir, garantir le libre choix des citoyens, éliminer les obstacles à la croissance. concurrents et créer une plus grande responsabilité.

Il sera interdit aux contrôleurs d’accès de classer leurs propres produits ou services de manière plus favorable, un point de discorde de longue date entre les Big Tech et les PME.

Ils devront également permettre aux utilisateurs de supprimer facilement les applications préinstallées sur les appareils et d’installer des applications tierces fournissant un service équivalent.

De même, les plateformes devront demander l’autorisation explicite des utilisateurs avant de combiner les données personnelles obtenues auprès de différents services, comme Instagram et Facebook, tous deux exploités par Meta, avant de produire des publicités ciblées.

Les obligations prendront pleinement effet dans six mois, période pendant laquelle les contrôleurs d’accès devront informer la Commission européenne de la manière dont ils entendent respecter la loi.

En cas de non-respect, l’exécutif peut imposer des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise, qui peuvent doubler si les actes répréhensibles persistent. Bruxelles pourrait également imposer des mesures correctives, comme contraindre une entreprise à vendre une partie de ses activités.

Pour commencer, les services soumis aux règles seront :

  • Alphabet : Android, recherche Google, Chrome, Google Maps, Google Play, Google Shopping, Google Ads et YouTube.
  • Amazon : Amazon Marketplace, Amazon Ads.
  • Apple : App Store, Safari, iOS.
  • ByteDance : TikTok.
  • Méta : Facebook, Instagram, WhatsApp, Messenger, Meta Marketplace, Meta Ads.
  • Microsoft : LinkedIn, système d’exploitation Windows PC.

La liste est ouverte et des entreprises peuvent être ajoutées ou supprimées au fil du temps.

La Commission européenne examine si quatre services supplémentaires – Bing, Edge et Advertising de Microsoft et iMessage d’Apple – devraient être qualifiés de « services de plateforme de base » et donc soumis aux nouvelles règles.

Notamment, deux fournisseurs de messagerie bien connus et largement utilisés – Gmail d’Alphabet et Outlook de Microsoft – ont été retirés de la liste initiale après que les sociétés ont réussi à s’opposer à cette désignation.

Samsung, le géant technologique sud-coréen, a également été exclu, bien que l’entreprise ait précédemment notifié à la Commission son potentiel de rôle de gardien. X, anciennement connu sous le nom de Twitter, a également été épargné.

Avec le DMA, l’UE renverse la philosophie traditionnelle de la politique de concurrence : au lieu de se concentrer sur de longues procédures judiciaires contre des pratiques fautives en cours, la loi introduit des règles ex ante pour empêcher que l’infraction ne survienne en premier lieu.

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