MIA, une application basée sur l’IA pour réviser la littérature et les mathématiques, sera déployée auprès des lycéens français plus tard cette année.
Les élèves des lycées français pourront utiliser un nouvel outil pédagogique alimenté par l’intelligence artificielle (IA) pour les aider à réviser la littérature et les mathématiques.
L’application – appelée « Modules interactifs adaptatifs » ou MIA – a été créée par EvidenceB, une start-up française d’EdTech.
Rendre l’accès largement accessible aux jeunes de 15 ans a été l’une des dernières décisions prises par l’ancien ministre français de l’Éducation, Gabriel Attal, avant de devenir le nouveau Premier ministre du pays en janvier.
Cette décision a été prise suite à la publication de résultats alarmants concernant le niveau scolaire des étudiants français.
Le ministère de l’Éducation a annoncé dans un communiqué qu’il « sera mis gratuitement à la disposition de 200 000 élèves de 11e au cours des prochains mois, avant d’être étendu à tous en septembre prochain ».
« MIA propose 20 000 exercices adaptatifs aux étudiants », a déclaré le co-fondateur d’EvidenceB, Thierry de Vulpillières, à la chaîne française BFM.
« L’outil fait réfléchir les étudiants et ne crée pas à leur place.
« Il faut proposer des exercices suffisamment difficiles pour mettre l’élève au défi, mais pas trop durs pour qu’il se décourage, et pas trop faciles pour qu’il s’ennuie », ajoute de Vulpillières.
L’algorithme de l’application utilise l’IA pour proposer à l’élève les meilleurs exercices pour progresser.
« L’application comprend un tableau de bord permettant à l’enseignant de suivre les progrès de chaque élève. Cela donne un aperçu très pratique », a déclaré à L’Observatoire de l’Europe Next Cécile Cathelin, une enseignante qui a collaboré avec EvidenceB pour les ressources de MIA.
Selon elle, cette solution pourrait permettre aux enseignants de gagner du temps. « L’intelligence artificielle verra immédiatement les forces et les faiblesses des étudiants », a-t-elle ajouté.
« Pas une solution miracle »
« Ce n’est pas un outil magique, cela ne va pas tout changer, ce sera un nouvel outil avec lequel nous pourrons travailler », a déclaré Cathelin.
Cependant, tout le monde ne partage pas son enthousiasme.
Le Snes-FSU, le plus grand syndicat d’enseignants du secondaire en France, n’a pas tardé à s’inquiéter en dénonçant ce qu’il appelle le « techno-solutionnisme » et « (en quoi il) permet de contourner la question des conditions matérielles nécessaires pour pouvoir faire correctement son travail ».
« En rendant impossible un travail de qualité, le ministère encourage les gens à accepter, voire à adopter avec enthousiasme, des technologies qui permettraient de « gagner du temps », mais qui légitiment en fait une augmentation du nombre de tâches imposées », ajoute le syndicat.
L’utilisation de l’application ne serait pas obligatoire pour les étudiants, a indiqué Attal à BFM.