President of the European Commission Ursula von der Leyen talks during a session at the European Parliament, Tuesday, April 23, 2024 in Strasbourg, eastern France.

Jean Delaunay

Von der Leyen condamne les violences policières contre les manifestants en Géorgie

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que la Géorgie se trouvait à la croisée des chemins, alors que le pays est aux prises avec des protestations contre le projet du gouvernement d’introduire une loi sur l’influence étrangère dont les critiques craignent qu’elle ne soit utilisée pour étouffer la presse.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est jointe au chef de la politique étrangère du bloc pour condamner les violences policières en Géorgie.

Écrivant sur X, anciennement Twitter, von der Leyen a déclaré : « Je suis la situation en Géorgie avec une grande inquiétude et je condamne la violence dans les rues de Tbilissi.

« Le peuple géorgien souhaite un avenir européen pour son pays. La Géorgie se trouve à la croisée des chemins. Elle doit maintenir le cap sur la voie de l’Europe. »

La Géorgie a été secouée par des manifestations antigouvernementales contre une nouvelle loi sur l’influence étrangère, dont les critiques craignent qu’elle ne soit utilisée pour limiter la liberté de la presse.

Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a également fermement condamné ces violences.

Des milliers de personnes sont descendues mardi dans les rues de Tbilissi, la capitale géorgienne, alors que le parlement du pays débattait de la deuxième lecture d’une loi très controversée sur l’influence étrangère.

La police anti-émeute a dispersé de force la foule arborant des drapeaux géorgiens et européens en utilisant des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des canons à eau.

Des manifestants brandissent le drapeau national géorgien lors d'une manifestation de l'opposition contre
Des manifestants brandissent le drapeau national géorgien lors d’une manifestation de l’opposition contre « la loi russe » près du bâtiment du Parlement à Tbilissi, en Géorgie, le mercredi 1er mai 2024.

Plusieurs manifestants ont été arrêtés et battus, notamment Levan Khabeishvili, un homme politique de l’opposition, qui a publié sur X une photo de lui montrant de graves blessures au visage.

« Je condamne fermement la violence contre les manifestants », a déclaré Borrell. « J’appelle les autorités (géorgiennes) à garantir le droit de réunion pacifique. »

Utiliser la force pour « réprimer » les manifestants est « inacceptable », a-t-il ajouté.

Surnommé « loi russe », le projet de loi oblige les médias et les organisations non commerciales à s’enregistrer comme étant sous influence étrangère s’ils reçoivent plus de 20 % de leur financement de l’étranger.

Les critiques craignent que ce texte ne soit utilisé pour étouffer la presse et les organisations non gouvernementales.

Une législation similaire adoptée en Russie a été utilisée pour contribuer à faire taire les voix et les groupes critiques à l’égard du Kremlin.

Les partisans du projet de loi estiment qu’il est nécessaire de garantir la souveraineté nationale de la Géorgie.

La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili a critiqué sur les réseaux sociaux la réponse de la police aux manifestations de mardi soir.

Elle a qualifié les violences policières de « totalement injustifiées, non provoquées et disproportionnées ».

Zourabichvili s’est engagé à opposer son veto au projet de loi s’il est approuvé par le Parlement.

Borrell avait précédemment averti que la législation, si elle était adoptée, pourrait faire échouer la tentative d’adhésion du petit pays du Caucase du Sud à l’UE.

La Géorgie souhaite depuis longtemps rejoindre le bloc. En novembre 2023, la Commission européenne a publié une recommandation officielle visant à accorder le statut de candidat à la Géorgie, même si le chemin vers l’adhésion est encore long.

Le soutien à l’adhésion à l’UE parmi les 3,7 millions de citoyens géorgiens atteint 81 %, selon un sondage réalisé en 2022 par l’Institut national démocratique.

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