Macron tire sur les commentaires sur les droits des trans

Martin Goujon

Macron tire sur les commentaires sur les droits des trans

Face à une bataille électorale difficile, le président français Emmanuel Macron cherche de nouveaux arguments pour mettre à mal ses adversaires, même au risque d’aigrir certains de ses propres partisans.

Macron a accusé mardi le Nouveau Front populaire, une alliance de gauche bâtie en vue des prochaines élections législatives, de promouvoir « des choses complètement folles, comme aller à la mairie pour changer de sexe ».

Le manifeste du Nouveau Front populaire comprend une proposition visant à « autoriser un changement d’état civil gratuit et devant un greffier », que le président a qualifié de « chose horrible » dans le programme de « l’extrême gauche ».

Dans le système actuel, les demandes de changement de sexe indiqué dans les documents juridiques doivent être déposées devant un juge. S’il n’y a aucune obligation d’avoir subi une opération chirurgicale d’affirmation de genre, il faut « prouver que le sexe indiqué sur votre état civil ne correspond pas à celui de votre vie sociale (identité de genre) », précise le site de l’administration française. D’autres pays de l’UE, dont l’Espagne et la Belgique, ont décidé d’autoriser l’autodétermination en matière de genre.

Alors que l’alliance de gauche a été sujette à des luttes intestines au cours de ses six premiers jours d’existence, ses dirigeants ont été unanimes à condamner les déclarations de Macron.

« Quand je vois (Macron) additionner les fausses nouvelles et se montrer transphobe, je pense que le président adhère aux déclarations les plus populistes qu’il a dénoncées depuis des années », a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

Jean-Luc Mélenchon, du mouvement d’extrême gauche France Insoumis, a qualifié les propos de Macron de « honteux » et a accusé le président d’être « inconscient des souffrances que cela implique pour les personnes concernées ».

Les propos de Macron ont également poussé certaines personnes au sein de son propre camp à prendre la parole. « Pour les personnes trans, pour les personnes LGBT, pour tout le monde… nous devons rejeter la stigmatisation dans le discours politique et promouvoir l’égalité des droits », a écrit l’ancien ministre européen Clément Beaune sur X.

Progressistes LGBT+, une organisation fondée par un « collectif de militants LGBT+ soutenant Emmanuel Macron » et affiliée au parti présidentiel, a déclaré « regretter profondément les propos (de Macron) visant à stigmatiser les personnes transgenres ».

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