Le Rassemblement national français veut avoir son mot à dire sur le choix du commissaire européen

Martin Goujon

Le Rassemblement national français veut avoir son mot à dire sur le choix du commissaire européen

PARIS — A quelques jours d’une éventuelle réunion décisive entre les dirigeants européens qui pourrait décider des principaux emplois de l’UE, un nouvel acteur veut avoir son mot à dire : l’extrême droite française.

Les électeurs français se rendront aux urnes le 30 juin, dans moins d’une semaine, pour le premier tour des élections législatives anticipées convoquées par le président Emmanuel Macron après la débâcle de son parti aux élections européennes. Si les sondages s’avèrent exacts, le Rassemblement national (RN), d’extrême droite, pourrait à nouveau remporter une victoire écrasante, la majorité absolue à l’Assemblée nationale étant désormais à sa portée.

Répondant à une question de L’Observatoire de l’Europe lors d’une conférence de presse lundi, le président du RN Jordan Bardella a déclaré qu’il « explorait » sur qui faire pression pour devenir le prochain commissaire français si son parti obtient la majorité absolue et dirige le nouveau gouvernement.

« Le commissaire européen devra s’aligner sur notre volonté de défendre un certain nombre d’intérêts français au sein de la Commission », a-t-il ajouté.

Macron a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne démissionnerait pas même si le RN gagnait l’Assemblée nationale. Si l’extrême droite et ses alliés obtiennent la majorité, le président pourrait néanmoins être contraint de nommer Bardella au poste de Premier ministre, ce qui propulserait la France dans une période de cohabitationalors que le président et le gouvernement ne font pas partie du même camp politique.

Comme la France ne dispose que d’un seul choix pour un poste de commissaire, « ce serait un coup de force si le président a procédé à la nomination avant les élections et sans l’accord de la future majorité », a déclaré un cadre du RN proche de Bardella.

Au cours des trois précédentes cohabitations – deux fois avec un président socialiste et des premiers ministres conservateurs et une fois avec un président de droite et un premier ministre de gauche – la France avait deux choix de commissaire, ce qui lui permettait d’en laisser un au premier ministre et l’autre au président.

Avec un seul commissaire, on ne sait pas clairement qui aura le dernier mot, mais Bardella estime clairement que le choix devrait lui appartenir : « La responsabilité de faire une proposition appartient au gouvernement », a-t-il déclaré. « Ce sera l’une des premières décisions que nous prendrons. »

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