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Milos Schmidt

Le déjà-vu de Draghi

Les événements clés de cette semaine présentés par Jack Schickler, journaliste senior en finances et défense d’L’Observatoire de l’Europe.

Dates clés de l’agenda

  • Lundi 2 septembre : le Parlement européen reprend ses travaux après les vacances d’été.

  • Lundi 2 septembre : la présidente von der Leyen en Slovénie avec le Premier ministre Robert Golob, prononce un discours liminaire au Forum stratégique de Bled.

  • Mercredi 4 septembre : l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi présentera ses conclusions sur la compétitivité à la conférence des présidents du Parlement européen.

  • Mercredi 4 – jeudi 5 septembre : réunions annuelles du groupe de réflexion Bruegel pour lancer des mémos aux dirigeants de l’UE pour 2024-2029.

À l’honneur

Le rapport tant attendu – et longtemps retardé – de Mario Draghi sur la compétitivité européenne devrait être présenté cette semaine lors d’une réunion d’importants députés européens.

L’ancien Premier ministre italien présentera ses principales conclusions à la conférence des présidents du Parlement européen mercredi (4 septembre), et le rapport lui-même sera publié à une date encore non précisée peu de temps après.

Cette mission avait été confiée à Draghi en septembre dernier par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et elle était initialement prévue pour juin.

Ses propositions interviennent à un moment clé du renouveau institutionnel, alors qu’elle définit les structures et les portefeuilles de son second mandat, et Ursula von der Leyen prend clairement le sujet au sérieux.

Ses orientations politiques, sorte de manifeste présenté aux députés européens alors qu’elle briguait un second mandat en juillet, mentionnent le mot « compétitivité » 22 fois, contre seulement trois fois dans sa version précédente, en 2019. Cette mention intervient dans un contexte de réactions négatives – en particulier de la part de la droite politique – contre l’impact potentiel sur la croissance des lois vertes de l’UE qui ont dominé son premier mandat, et compte tenu des craintes que des pays comme la Chine et les États-Unis ne fassent une concurrence déloyale via des subventions massives aux technologies à faible émission de carbone.

Draghi a donné un avant-goût de ses conclusions dans un discours en avril, où il a mis en garde contre la nécessité de transformer l’économie de l’UE, dans un contexte de course mondiale « acharnée » où d’autres concurrents ne respectaient pas les règles.

Il a vanté une stratégie industrielle dans des domaines comme la défense, un marché intégré pour les biens publics comme les télécommunications, la finance et l’énergie, et un soutien gouvernemental accru pour sécuriser les ressources essentielles – des minéraux à la main-d’œuvre.

Et si tout cela vous donne un sentiment de déjà-vu, vous êtes pardonné.

Dans son propre rapport publié en avril, après une longue diatribe sur l’état du réseau ferroviaire européen, l’ancien Premier ministre italien Enrico Letta a souligné la nécessité pour l’Europe de renforcer la croissance économique, a mis en garde contre la concurrence déloyale de l’étranger et a appelé à des réformes dans des domaines tels que la défense, les télécommunications, la finance et l’énergie. Cela vous rappelle quelque chose ?

Ce double emploi est sans doute dû au passe-temps favori de Bruxelles : les querelles institutionnelles. Le rapport de Letta a été demandé par les États membres de l’UE et par le Conseil européen dirigé par Charles Michel ; Draghi a été nommé par la rivale de Michel, Ursula von der Leyen, et a été aidé par des responsables de la DG IDEA, le groupe de réflexion interne de la Commission.

Mais l’espoir est que, au moins, les conclusions de Draghi fixent la teneur du prochain mandat.

Alors que les portefeuilles des commissaires européens pour les cinq prochaines années n’ont pas encore été attribués, la bataille pour déterminer qui obtiendra les rôles clés liés à l’économie et à la compétitivité est féroce, peut-être parce que les États membres réalisent que ce sera le thème central des cinq prochaines années.

Mais, comme Letta, Draghi pourrait se heurter à un mur : les États membres de l’UE, qui ont rejeté à plusieurs reprises les tentatives précédentes de réformer les marchés sensibles, par exemple en nommant des superviseurs européens centralisés.

Les propos de Draghi risquent de faire des ravages à Bruxelles. Reste à voir si leur écho se fera entendre plus loin, dans les capitales nationales.

Les décideurs politiques

Teresa Ribera et Dan Jorgensen
Teresa Ribera et Dan Jorgensen

Le prochain gourou vert de l’UE ?

Lorsque Teresa Ribera a été pressentie comme candidate espagnole à la prochaine Commission européenne, il semblait évident qu’elle serait à la tête d’un portefeuille vert fort, compte tenu de son expérience en tant que ministre de la Transition écologique et de sa popularité à Bruxelles sur les questions environnementales. Mais un autre candidat a rejoint la liste : le Danois Dan Jørgensen, député européen de 2004 à 2013 et actuellement ministre de la Coopération au développement et de la Politique climatique mondiale. Si Ribera semble viser un siège de vice-présidente et n’a pas spécifiquement désigné le portefeuille de l’environnement – évoquant plutôt son souhait de relever les « défis actuels » au cours de son mandat – la nomination du Danemark montre la volonté du pays de s’attaquer aux problèmes climatiques et environnementaux au cours des cinq prochaines années. Qui sera le prochain « gourou vert » à Bruxelles ?

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Résumé des données

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