Thales achieves a world first with the unprecedented takeover of an ESA demonstration satellite

Jean Delaunay

La réponse européenne à Starlink : comment l’Agence spatiale européenne veut révolutionner l’Internet spatial

L’Agence spatiale européenne (ESA) étudie comment construire une méga-constellation de satellites infalsifiables pour fournir une connexion haut débit « vidéo 4K dans votre poche ».

L’Agence spatiale européenne (ESA) étudie la manière de construire une méga-constellation de satellites infalsifiables dans l’espace.

Jusqu’à récemment, les satellites envoyaient des signaux de radiocommunication depuis leur position dans l’atmosphère jusqu’à des récepteurs au sol qui transmettaient ensuite ces informations aux opérateurs de téléphonie mobile, aux centres de contrôle du trafic aérien et ailleurs.

Le projet HydRON proposé par l’ESA créera un réseau de satellites reliés entre eux dans l’espace qui transmettront des signaux laser entre eux et quelques réseaux optiques au sol, dans ce qu’ils appellent une « première mondiale » pour la fibre dans le ciel.

Ce projet, disent-ils, offrira des vitesses Internet d’environ un téraoctet par seconde.

« HydRON vise à démontrer le premier réseau multi-orbites entièrement optique au monde… en d’autres termes ‘Internet au-delà des nuages' », selon l’ESA.

Le projet HydRON a été annoncé pour la première fois en 2019 mais arrive désormais à la fin de sa phase de conception.

Thales Alenia Space, un constructeur spatial franco-italien, prendra la direction de la fabrication des satellites en orbite basse du projet.

Comment fonctionne HydroRON ?

Le projet comprend deux parties, la recherche scientifique pour construire ce type de projet et une « démonstration anticipée » qui testera leur premier réseau.

Le projet HydRON fonctionnera avec des satellites en orbite basse, à une altitude maximale de 1 000 km au-dessus de la terre et des satellites géospatiaux, la plus haute de toutes à environ 36 000 km.

Le projet mélangera les nœuds centraux de ces types de satellites afin qu’ils fonctionnent ensemble avec une dépendance minimale aux systèmes au sol, selon Xavier Lansel, consultant directeur chez Euroconsult.

L’ESA dit qu’elle ne sait pas encore combien de satellites elle utilisera dans sa démonstration.

Daniele Lo Forti, responsable de la conception des projets de communications optiques chez Thales, a déclaré que sa société était impliquée dans la création des satellites ainsi que dans le routage embarqué qui dirigera et redirigera le trafic entre les satellites plutôt qu’au sol.

Ils travaillent également sur une technologie qui utilisera la lumière pour transporter des téraoctets de données sur un seul faisceau laser.

Cette technologie, selon Lo Forti, permettra aux fournisseurs qui utiliseront à terme ce réseau méga-constellation de fournir plus de données aux utilisateurs.

« Nous sommes à l’ère et à l’ère de la communication où de nombreuses données sont collectées à bord des satellites… et il y a des utilisateurs qui ont besoin de plus en plus de données », a déclaré Lo Forti.

L’utilisation d’une connexion laser entre les satellites rendra plus difficile l’interception du système HydRON, que ce soit par le mauvais temps ou par des cybercriminels cherchant à « usurper » les signaux radiofréquences, a poursuivi Lo Forti.

En janvier, l’Agence de la sécurité aérienne de l’Union européenne (AESA) a déclaré qu’il y avait une « forte augmentation des attaques » contre les systèmes de navigation par satellite, où les signaux sont bloqués ou envoient de fausses informations au récepteur d’un avion.

Une récente couverture médiatique a attribué certains de ces incidents aux Russes.

« La vidéo 4K dans chaque poche »

Le fait d’éloigner les données des fréquences radio permet également de résoudre un « goulot d’étranglement » dans le traitement des données par un « monde avide de données », selon un communiqué de l’ESA.

Une page Web du projet HydRON indique qu’il pourrait apporter Internet aux « utilisateurs terrestres situés dans des zones reculées sans accès haut débit disponible ».

Lo Forti a déclaré que son objectif final était de mettre « la vidéo 4K dans toutes les poches ».

Un porte-parole de l’ESA a déclaré que le projet HydRON s’appuie sur ce que l’Europe fait depuis plusieurs décennies dans le domaine des télécommunications optiques en « transformant enfin les connexions point à point en un système de réseau multi-orbites ».

Hermann Ludwig Moeller, directeur de l’Institut européen de politique spatiale, a déclaré que l’ESA aura probablement d’abord des clients du secteur public, comme le programme spatial opérationnel de l’UE ou des entreprises de sécurité et de défense.

Mais face à la concurrence des systèmes connexes de l’Agence américaine de développement spatial (SDA) et de SpaceX, la société d’exploration dirigée par le milliardaire Elon Musk, Moeller s’attend à ce que les fournisseurs utilisent le nouveau réseau de l’ESA.

« Si vous atteignez cette fourchette de téraoctets, vous créerez automatiquement un marché », a-t-il déclaré.

Un lancement progressif d’ici 2027

L’ESA affirme que ce projet placera l’Europe « à l’avant-garde » de l’industrie mondiale des télécommunications optiques, un marché nouveau mais complexe qui est en plein essor dans une nouvelle ère de course à l’espace, selon Lansel.

« Tout le monde découvre son potentiel en même temps », a déclaré Lansel.

SpaceX possède déjà son propre réseau de satellites Starlink en orbite terrestre basse qui utilisent la technologie proposée dans le projet de l’ESA pour transmettre des données entre eux à la vitesse de la lumière, selon une description du système sur le site Internet.

En mars, la société a annoncé qu’elle allait commencer à vendre cette technologie à d’autres fournisseurs.

Dans une déclaration à L’Observatoire de l’Europe Next, l’ESA a déclaré que la récente expansion de SpaceX dans le réseau optique « souligne l’importance stratégique de cette technologie ».

Leur système vise des « dimensions bien plus élevées » que celles proposées par SpaceX avec la quantité de données transférées simultanément via le réseau ou les distances entre les satellites de leur système de constellation.

Parce que SpaceX en particulier construit un réseau privé, Lansel pense que l’entreprise le rendra opérationnel avant l’Agence spatiale européenne, dont le calendrier actuel est un lancement progressif de son système de démonstration qui débutera en 2027 et se terminera en 2029.

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