Brussels, Belgium

Milos Schmidt

La Belgique doit réduire ses dépenses publiques pour réduire sa dette et son déficit, prévient l’OCDE

La dette continue de gonfler et si aucune mesure n’est prise, prévient l’OCDE, elle pourrait atteindre 200 % du PIB d’ici 2050.

La Belgique s’est montrée relativement résistante aux chocs économiques et fait face à une croissance du PIB de 1,4% en 2025, mais elle doit de toute urgence réduire sa dette, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Le pays, sixième économie la plus forte de l’UE, est sorti de la pandémie de Covid-19 et de la crise énergétique avec une économie prometteuse de résistance, a souligné l’OCDE, ajoutant que le PIB belge était soutenu par une forte demande intérieure rééquilibrant la contraction des secteurs orientés vers l’exportation.

La dernière Étude économique de l’OCDE sur la Belgique prévoit une croissance du PIB de 1,2 % en 2024, contre 1,4 % en 2023 et 1,4 % en 2025, grâce à l’amélioration des conditions financières.

L’inflation a diminué et devrait atteindre 4,3 % en 2024, contre 2,3 % en 2023, avant de baisser jusqu’à l’objectif de la zone euro de 2 % en 2025.

L’emploi belge a continué de croître et le chômage s’est stabilisé autour de 5,5%, ce qui est inférieur au taux moyen du pays avant la pandémie de Covid-19.

Cependant, le déficit budgétaire et la dette sont trop élevés. L’OCDE souligne qu’il est essentiel de réduire les dépenses publiques, faute de quoi, avec la politique fiscale et budgétaire actuelle, la dette publique pourrait atteindre 200 % du PIB d’ici 2050.

Le vieillissement et les coûts de la transition climatique risquent d’accroître les pressions

« Sans mesures de consolidation, la situation devrait encore s’aggraver, car les coûts du vieillissement et les exigences de la transition climatique exercent une pression supplémentaire sur les budgets futurs », peut-on lire dans le rapport.

Les coûts liés au vieillissement, en particulier les dépenses consacrées aux retraites et aux soins de longue durée, devraient augmenter de 3,7 % du PIB d’ici 2060, soit bien plus que la moyenne des pays de l’UE.

Actuellement, la dette publique devrait atteindre 107,4 % du PIB cette année et 110 % en 2025. Le rapport recommande notamment d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques et d’élargir l’assiette fiscale. Cependant, le rapport souligne également que la charge fiscale de la Belgique est l’une des plus élevées de l’OCDE et que la consolidation devrait donc provenir principalement de réductions des dépenses.

L’augmentation de l’emploi et le soutien aux PME sont essentiels pour favoriser la croissance de l’économie

L’une des principales recommandations de l’OCDE est que les décideurs politiques belges encouragent l’emploi, ce qui se traduit par une amélioration de l’activité économique, une augmentation des impôts, une augmentation de la consommation et une diminution des prestations sociales à payer.

En 2023, 67 % des personnes en âge de travailler en Belgique étaient employées, ce qui est inférieur à la moyenne de l’OCDE de 70 %.

Il sera essentiel d’encourager une plus grande participation au marché du travail pour relever les défis budgétaires, réduire les inégalités et soutenir la croissance économique.

OCDE

Selon l’OCDE, limiter la retraite anticipée, renforcer les prestations liées à l’emploi pour les travailleurs à bas salaires ainsi que supprimer progressivement les prestations qui leur sont destinées contribueraient à réaliser les changements nécessaires.

Ils suggèrent également d’améliorer les programmes de retour au travail pour les personnes recevant des prestations de maladie de longue durée ou d’invalidité.

Les petites et moyennes entreprises (PME) ont également besoin d’aide, car les lourdeurs administratives et la pénurie de compétences auxquelles elles sont confrontées pèsent sur leurs performances. L’OCDE recommande d’alléger les charges administratives, d’améliorer l’accès aux programmes de formation et de combler les écarts entre les sexes.

Changement climatique et transition énergétique : la Belgique en retard dans ses efforts

« Pour atteindre les objectifs climatiques, il faudra accélérer considérablement la réduction des émissions », peut-on lire dans le rapport.

Pour parvenir à une transition climatique et énergétique en temps voulu, l’OCDE estime que la Belgique doit établir des plans clairs sur la manière dont les objectifs climatiques seront atteints, augmenter progressivement les prix des émissions là où ils sont bas et améliorer le cadre réglementaire et le soutien financier à l’expansion des sources renouvelables.

Elle recommande de stimuler l’électrification et l’efficacité énergétique grâce à des incitations financières bien ciblées, afin d’encourager les investissements des ménages dans l’efficacité énergétique et l’électrification, notamment dans les transports et la rénovation des bâtiments.

OCDE : L’économie mondiale est sur la bonne voie

L’OCDE a également publié ses perspectives économiques intermédiaires, qui constatent que la croissance a été relativement robuste dans de nombreux pays du G20.

Le PIB mondial devrait atteindre 3,2 % en 2024 et 2025.

La croissance annuelle du PIB aux États-Unis devrait ralentir pour s’établir à 2,6 % en 2024, mais tomber à 1,6 % en 2025.

Le PIB de la zone euro devrait s’établir à 0,7 % en 2024 et à 1,3 % en 2025, principalement soutenu par la consommation.

OCDE
OCDE

L’OCDE a abaissé ses prévisions pour certaines des principales économies du bloc, par rapport à ses perspectives précédentes, publiées en mai 2024.

Le rapport actuel prévoit que le PIB allemand augmentera de 0,1 % en 2024, soit 0,1 % de moins que prévu.

Pour 2025, les PIB de l’Allemagne, de la France et de l’Italie devraient chacun être inférieurs de 0,1 % aux prévisions précédentes, ce qui se traduira par une croissance du PIB de respectivement 1 %, 1,2 % et 1,1 %.

L’inflation est en passe de ralentir davantage et de revenir à son objectif dans la plupart des pays du G20 d’ici la fin 2025.

L’inflation globale devrait diminuer de 5,4 % en 2024 à 3,3 % en 2025 dans les économies du G20, tandis que l’inflation sous-jacente (inflation hors prix des denrées alimentaires et de l’énergie) dans les économies avancées du G20 devrait diminuer à 2,7 % en 2024 et à 2,1 % en 2025.

Dans les principales économies, les pressions sur le marché du travail ont continué à s’atténuer et le nombre de postes vacants a diminué par rapport au pic atteint pendant la pandémie.

Dans le même temps, le chômage a augmenté depuis le début de l’année 2024 aux États-Unis, au Canada, en Turquie, en Inde et en Afrique du Sud, a indiqué l’OCDE.

« Alors que le commerce mondial se redresse plus rapidement que prévu, des risques importants subsistent », peut-on lire dans le rapport.

Les tensions géopolitiques et commerciales pèsent toujours sur l’économie mondiale, avec le risque de nuire aux investissements et de faire grimper les prix à l’importation.

Alors que l’inflation ralentit dans les principales économies, l’OCDE estime qu’il est opportun de poursuivre les baisses des taux de politique monétaire, mais avec prudence.

La Belgique n’est pas seule, indique le rapport, expliquant que des efforts plus importants pour contenir les dépenses sont les bienvenus dans tous les pays afin de garantir la viabilité de la dette et de préserver la marge de manœuvre des gouvernements pour réagir aux chocs futurs.

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