Smoke rises following an Israeli airstrike in the central Gaza Strip.

Jean Delaunay

Israël ordonne l’évacuation de tous les Palestiniens de la ville de Gaza

Les bombardements massifs des dernières 48 heures ont déjà fait des dizaines de morts.

L’armée israélienne a demandé à tous les Palestiniens de quitter la ville de Gaza et de se diriger vers le sud alors qu’elle intensifie son offensive dans les régions du nord, du sud et du centre du territoire.

Israël a informé la population de Gaza de l’ordre d’évacuation en lançant des tracts exhortant « tous ceux qui se trouvent dans la ville de Gaza » à emprunter deux « itinéraires sûrs » vers le sud, dans la zone située autour de la ville centrale de Deir al-Balah. La ville de Gaza, a-t-il ajouté, « restera une zone de combat dangereuse ».

L’armée avait ordonné aux Palestiniens d’évacuer les parties est et centrale de la ville plus tôt cette semaine, mais beaucoup sont restés sur place après avoir conclu qu’il n’y avait nulle part ailleurs où chercher refuge dans la bande de Gaza.

L’intensification de l’action militaire intervient alors que des médiateurs américains, égyptiens et qataris ont rencontré des responsables israéliens dans la capitale qatarie, Doha, pour reprendre les pourparlers de cessez-le-feu avec le groupe militant Hamas de Gaza en échange de la libération de dizaines d’otages israéliens qu’il détient.

Israël affirme traquer les combattants du Hamas qui se regroupent dans différentes parties de Gaza depuis neuf mois. Mais des frappes massives sur toute la longueur du territoire pourraient aussi avoir pour but d’accroître la pression sur le Hamas lors de ces pourparlers.

L’armée a annoncé avoir conclu une opération lancée à la fin du mois dernier dans le quartier de Shijaiyah, dans la ville de Gaza, au cours de laquelle des dizaines de militants ont été tués et huit tunnels souterrains détruits.

Les bombardements s’intensifient

Les troupes israéliennes ont déjà pénétré dans certaines parties de la ville de Gaza ces derniers jours, forçant des milliers de Palestiniens à fuir les bombardements et les frappes aériennes accrus.

Une frappe aérienne a touché mercredi quatre maisons à Deir al-Balah et dans le camp de réfugiés voisin de Nuseirat, tuant 20 Palestiniens.

La maison touchée à Deir al-Balah se trouvait à l’intérieur de la « zone de sécurité humanitaire » où Israël a demandé aux Palestiniens de fuir pour trouver refuge.

Des Palestiniens blessés lors des bombardements israéliens sur la bande de Gaza sont amenés dans un hôpital de Khan Younis.
Des Palestiniens blessés lors des bombardements israéliens sur la bande de Gaza sont amenés dans un hôpital de Khan Younis.

Parmi les morts figurent six enfants et trois femmes, selon les responsables de l’hôpital des Martyrs d’al-Aqsa, où les blessés ont été emmenés.

Le bombardement nocturne est intervenu quelques heures après que des avions de guerre israéliens ont frappé l’entrée d’une école abritant des familles déplacées à l’extérieur de la ville de Khan Younis, dans le sud du pays.

Le bilan de la frappe s’élève à 31 morts, dont huit enfants, et plus de 50 blessés, selon les responsables de l’hôpital Nasser voisin.

L’aide humanitaire peine à traverser la frontière

Les Nations Unies ont déclaré que très peu d’aide parvenait aux Palestiniens depuis le poste frontière de Kerem Shalom en raison de l’anarchie, des combats en cours et du manque de coordination efficace avec les forces israéliennes à Gaza.

Le colonel israélien Elad Goren, chef de l’unité israélienne connue sous le nom de Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), chargée de la politique civile et de la coordination logistique entre Israël et Gaza, a déclaré que cette unité avait facilité l’entrée de plus de 40 000 camions. Cependant, l’ONU affirme n’avoir reçu et distribué de l’aide que pour 26 000 d’entre eux. Goren a appelé l’ONU à augmenter le nombre de camions, de main-d’œuvre et d’entrepôts.

Mais le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que l’ONU faisait de son mieux pour venir en aide aux personnes dans le besoin, en particulier dans le centre et le sud de Gaza, mais a ajouté : « Il y a une anarchie totale, en plus d’un conflit continu. »

Il a déclaré que des camions de l’ONU et du secteur privé tentent de récupérer l’aide à Kerem Shalom, mais qu’ils sont « soit pillés, soit attaqués par des éléments criminels ».

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