Le président a eu du mal à trouver un candidat qui satisfasse suffisamment de législateurs dans un parlement fracturé.
Le président français Emmanuel Macron s’apprête à annoncer vendredi matin le nom de son nouveau Premier ministre, mettant fin à des jours d’impasse politique après l’éviction de son ancien choix Michel Barnier la semaine dernière.
Barnier a été renversé lors d’un vote de censure le 4 décembre. Même si certains s’attendaient à ce que Macron nomme le successeur de Barnier un jour plus tard, il est resté silencieux et a ensuite manqué un autre délai de 48 heures qu’il avait accordé mardi à une réunion des dirigeants des partis.
Jeudi, Macron s’est rendu en Pologne mais aurait écourté son voyage pour tenter de finaliser sa décision.
Le leader a eu du mal à trouver un candidat qui serait populaire auprès de tous les membres d’un parlement divisé, où aucun parti ne détient la majorité. Celui qui sera nommé sera confronté au défi immédiat et redoutable de faire adopter un accord budgétaire par le Parlement.
Depuis l’éviction de Barnier, plusieurs noms ont circulé pour le remplacer.
François Bayrou, centriste et fidèle allié d’Emmanuel Macron, fait partie des favoris. Le leader du Mouvement Démocratique est largement populaire mais ne bénéficie toujours pas du soutien unanime des membres des autres partis.
A gauche, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a estimé que nommer François Bayrou à Matignon ne serait pas « le bon choix ».
L’ancien président Nicolas Sarkozy serait en désaccord avec la nomination de Bayrou à ce poste, des informations circulant dans les médias locaux selon lesquelles il faisait activement pression contre la nomination de Bayrou.
Les deux hommes, qui se connaissent bien, nourrissent des griefs l’un contre l’autre depuis plusieurs années. En 2012, Bayrou a appelé à voter en faveur de François Hollande plutôt que de Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle.
L’autre favori est l’ancien Premier ministre de gauche Bertrand Cazeneuve.
Cazeneuve est soutenu par plusieurs membres du Parti socialiste, dont l’ancien président François Hollande, mais est critiqué par les écologistes. Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Europe Ecologie – Les Verts, a rejeté d’emblée la nomination de Cazeneuve. Pour elle, Cazeneuve représente « le passé ».
Ancien socialiste devenu allié de Macron, le nom de Jean-Yves Le Drian a été présenté comme un choix potentiel pour le Premier ministre.
L’ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères sous Hollande et Macron est l’une des rares personnalités à avoir servi sous deux présidents. Cependant, Drian se heurte également au scepticisme du Parti socialiste, qui n’a pas encore réagi à sa potentielle nomination.
Dans la faction la plus conservatrice de la coalition Macron, l’idée de Sébastien Lecornu comme Premier ministre fait son chemin.
Ancien membre du parti de droite Les Républicains, le ministre des Armées est un proche allié d’Emmanuel Macron.
Lecornu détient également le record du plus long mandat aux côtés du président, ayant occupé plusieurs postes ministériels depuis 2017, début du premier mandat de Macron.
Catherine Vautrin est également évoquée. Issu d’un milieu politique de droite, l’ancien ministre des partenariats avec les territoires et de la décentralisation a rejoint le camp de Macron en 2024.
En 2022, elle était considérée comme une candidate sérieuse pour le rôle qui fut finalement confié à Élisabeth Borne.