De nouvelles règles entreront en vigueur ce mois-ci, notamment le plafonnement des navires de croisière et la fermeture des quais.
Barcelone ferme son centre-ville aux bateaux de croisière.
Les navires géants ne seront plus autorisés à accoster sur les quais nord du Muelle Barcelona Norte ou au World Trade Center.
Au lieu de cela, ils seront obligés de s’arrêter au quai du Moll d’Adossat, au sud de la capitale catalane, à 30 minutes en navette du centre-ville.
Un plafond quotidien plus strict de sept navires de croisière par jour, contre 10 auparavant, sera également appliqué pour lutter contre la pollution et le surtourisme.
Les nouvelles règles devraient entrer en vigueur le 22 octobre.
Pourquoi Barcelone limite-t-elle les navires de croisière ?
Barcelone est le port de croisière le plus fréquenté d’Europe, accueillant plus de 2,7 millions de passagers par an. Il a également été classé comme le pire port de croisière en termes de pollution atmosphérique en Europe dans une étude réalisée l’année dernière par le groupe d’ONG Transport & Environment.
La ville réfléchit depuis longtemps à l’idée de limiter les croisières. Un accord entre le port de Barcelone et la municipalité en 2018 visait à lutter contre l’impact négatif du secteur des croisières sur les résidents locaux.
En 2022, la maire de l’époque, Ada Colau, s’est prononcée en faveur d’un plafonnement quotidien des navires, soulignant que 40 % des croisières ne s’arrêtent dans la ville que pendant quatre heures.
« Ils n’apportent pas de retour économique à la ville, et des milliers de personnes débarquent, créent de grands problèmes de mobilité puis repartent. C’est une industrie que nous devons limiter », a-t-elle déclaré au journal britannique The Times.
En plus de réduire l’impact du surtourisme sur la population locale, on espère que les nouvelles règles réduiront les émissions de gaz d’échappement dans le centre-ville.
Le quai nord de Barcelone sera transformé en nouveaux espaces publics
Environ 340 croisières et ferries par an seront détournés du quai de Barcelone Nord, situé dans le World Trade Center, qui a accueilli son dernier navire le 2 octobre.
Cela libérera 630 mètres de ligne de quai, qui seront aménagés en 13 600 mètres carrés de « nouveaux espaces publics », selon le Port de Barcelone.
Les résidents pourront espérer accéder à l’espace à partir de l’automne prochain, après la 37ème course de voile de l’America’s Cup.
Le port de Barcelone investit également 80 millions d’euros dans l’électrification du quai d’Adossat, ce qui permettra aux navires de ne plus produire d’émissions lorsqu’ils sont amarrés au port.
Où d’autre limite-t-on les navires de croisière ?
Barcelone s’est inspiré d’autres ports, comme la ville espagnole de Palma qui a introduit l’année dernière une limite de trois navires par jour, dont un seul peut transporter plus de 5 000 passagers.
Ailleurs en Europe, Venise a empêché les grands navires de croisière de jeter l’ancre dans son centre historique en 2021. L’UNESCO a récemment menacé de mettre la ville sur sa liste des espèces en voie de disparition à moins que les navires ne soient définitivement interdits, en raison des dommages causés à la lagune.
Le maire de Marseille, le plus grand port de croisière de France, s’est également prononcé contre cette industrie, affirmant qu’elle « étouffe » la ville avec la pollution de l’air.
Ce sentiment se répand en France, avec des manifestants à Douarnenez, en Bretagne, qui ont récemment accueilli les croisiéristes aux cris de « honte à vous ! », « vous n’êtes pas les bienvenus » et « rentrez chez vous ».
Amsterdam, Santorin et Dubrovnik ont également renforcé les restrictions imposées aux compagnies de croisière ces dernières années.