L’affaire concerne des allégations selon lesquelles le groupe Bolloré aurait versé des pots-de-vin sous la forme de frais de communication à des responsables togolais pour remporter des contrats commerciaux.
L’homme d’affaires milliardaire Vincent Bolloré a demandé au plus haut tribunal français de rejeter une affaire de corruption contre lui, dans laquelle il est accusé d’avoir soudoyé un agent public étranger entre 2009 et 2011 dans le cadre d’un stratagème visant à remporter un contrat dans le port de Lomé au Togo. .
La Cour de cassation rendra son arrêt le 29 novembre.
Le milliardaire fait l’objet d’une enquête depuis 2018 et fait actuellement face à un procès pénal.
Un autre cadre du groupe de transport Bolloré, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, directeur international du cabinet de relations publiques Havas, ont également déposé mercredi des recours similaires aux côtés de Bolloré.
Alix fait l’objet d’une enquête pour corruption liée au prétendu stratagème du Togo, tandis que Dorent est soupçonné de complicité d’abus de confiance. Ils nient tous les actes répréhensibles.
Les trois hommes ont demandé au tribunal d’annuler les poursuites engagées contre eux au motif que leurs « droits fondamentaux » seraient « irrévocablement » affectés s’ils se poursuivaient, en particulier leur présomption d’innocence.
Ils expliquent que c’est parce qu’ils avaient déjà signé des plaidoyers concernant des allégations de corruption avec le Parquet national financier (PNF), avant d’être déboutés par un tribunal de Paris en février 2021.
A défaut d’annulation de la procédure, les dirigeants demandent que tous les documents faisant référence aux plaidoyers soient retirés du dossier, ainsi que la décision de justice validant l’accord de corruption de 12 millions d’euros que le groupe Bolloré a signé avec le PNF sur le stratagème présumé. , également en février 2021.
« Gravement porté atteinte à l’ordre public économique »
Leurs pourvois devant la Cour de cassation font suite à un pourvoi devant le juge d’instruction chargé de l’affaire, qui a décidé de poursuivre la procédure en mars et a ordonné l’expurgation d’une partie seulement des documents relatifs aux accords de plaidoyer.
Les négociations de plaidoyer auraient permis à Bolloré, Alix et Dorent d’éviter un long procès pénal en échange du paiement chacun d’eux d’une amende de 375 000 €.
Le tribunal judiciaire de Paris a toutefois refusé d’approuver ces transactions, estimant qu’il était « nécessaire » que les trois hommes soient jugés car les allégations portées contre eux « portaient gravement atteinte à l’ordre public économique » et à la souveraineté du Togo.
L’affaire fait l’objet d’une enquête depuis 2013, dans laquelle le groupe Bolloré aurait utilisé sa filiale Euro RSCG – aujourd’hui Havas – pour canaliser des pots-de-vin sous forme de frais de communication vers des responsables togolais entre 2009 et 2011 afin de remporter des contrats et des avantages fiscaux. et ses filiales – dont Bolloré Africa Logistics, anciennement SDV.