Concurrence déloyale chinoise : l’UE envisage une enquête anti-subventions sur l’acier

Jean Delaunay

Concurrence déloyale chinoise : l’UE envisage une enquête anti-subventions sur l’acier

Dans le cadre d’un effort conjoint avec Washington, l’Union européenne prévoit d’ouvrir des enquêtes antisubventions contre les sidérurgistes chinois.

L’Union européenne envisage d’annoncer des enquêtes antisubventions contre les sidérurgistes chinois lors d’un sommet avec les États-Unis ce mois-ci, rapporte le Financial Times (FT).

Selon le FT, Bruxelles a accepté de se joindre aux efforts de Washington pour protéger les industries d’une concurrence bon marché.

Les dirigeants des deux côtés de l’Atlantique ont travaillé sur un accord au cours des derniers mois, dans le but d’éviter les droits de douane sur les produits sidérurgiques de chacun.

La mesure de l’ère Trump, imposée dans un esprit « l’Amérique d’abord », visait à protéger la production d’acier américaine. En 2018, les droits de douane de 25 % imposés par les États-Unis sur les importations d’acier ont été respectés par un pourcentage similaire dans l’UE, qui a dû riposter pour ne pas accorder aux États-Unis un avantage injuste.

Washington avait demandé à Bruxelles d’agir contre les producteurs d’acier chinois en échange d’éviter la réimposition des droits de douane de l’ère Trump sur l’acier européen.

La date limite pour éviter cette situation désavantageuse pour les deux parties est la fin du mois.

Le président américain Joe Biden recevra la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel le 20 octobre, date à laquelle l’accord devrait être annoncé.

MANDEL NGAN/AFP
Le président américain Joe Biden a reçu la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Washington DC, le 10 mars 2023.

Efforts pour lutter contre la concurrence déloyale de la Chine

En septembre, Bruxelles a lancé une enquête pour déterminer s’il fallait imposer des droits de douane punitifs pour protéger les producteurs de l’UE contre les importations chinoises de véhicules électriques (VE) moins chers qui, selon elle, bénéficient de subventions publiques.

« Les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères. Et leur prix est maintenu artificiellement bas grâce à d’énormes subventions de l’État », a déclaré von der Leyen lors de son discours sur l’état de l’Union à Strasbourg le mois dernier.

La Chine s’est plainte du délai « très court » accordé par Bruxelles pour engager des consultations dans le cadre de l’enquête du bloc sur les subventions aux véhicules électriques.

Pékin a également exhorté Bruxelles à préserver la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale et un partenariat stratégique entre les deux, tout en appliquant « prudemment » des mesures commerciales.

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