La croissance du PIB mondial est à son plus bas niveau depuis des décennies, selon le FMI

Jean Delaunay

La croissance du PIB mondial est à son plus bas niveau depuis des décennies, selon le FMI

L’économie mondiale continue de se redresser, mais la croissance du PIB va ralentir au cours des deux prochaines années, a annoncé le FMI dans ses dernières perspectives économiques.

L’économie mondiale connaîtra une croissance inférieure à celle de l’année dernière, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), qui prévoit une croissance du PIB de 3 % en 2023, contre 3,5 % l’année précédente.

« Cela reste bien en dessous de la moyenne historique », précise le rapport.

La croissance modérée est en partie due aux conséquences à long terme de la pandémie de COVID-19, à la guerre menée par la Russie en Ukraine, mais également aux effets du resserrement de la politique monétaire nécessaire pour réduire l’inflation, au retrait du soutien budgétaire dans un contexte d’endettement élevé et aux conditions météorologiques extrêmes. événements.

Pour 2024, les prévisions font état d’une croissance du PIB mondial de 2,9 %, soit une légère baisse de 0,1 % par rapport aux dernières perspectives publiées en juillet.

L’inflation ralentit mais reste élevée

L’inflation globale mondiale continue de ralentir, le FMI prévoyant 5,9 % cette année sur un an et 4,8 % en 2024 après 9,2 % en 2022.

L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits alimentaires et de l’énergie, devrait également diminuer, quoique plus progressivement, pour atteindre 4,5 % l’année prochaine.

Selon le rapport, la plupart des pays ne reviendront probablement pas à leur objectif d’inflation avant 2025.

Cela pourrait alimenter les craintes selon lesquelles la politique monétaire restrictive est là pour rester, fixant des taux d’intérêt élevés et ralentissant l’économie.

Les prix des matières premières pourraient devenir plus volatils en raison de chocs climatiques et géopolitiques – un risque sérieux de désinflation, selon le rapport.

Les prix des denrées alimentaires restent élevés et pourraient être encore plus perturbés par une escalade de la guerre en Ukraine, ajoute le rapport.

« La croissance est inégale »

Le ralentissement économique est plus prononcé dans les économies avancées, selon le FMI.

Les perspectives de croissance des États-Unis ont été améliorées par une forte consommation intérieure et une forte activité d’investissement, mais alors que le PIB du pays devrait croître de 2,1 % en 2023, l’année prochaine, les prévisions du FMI ne sont que de 1,5 %.

La zone euro affiche une reprise plus faible, reflétant une plus grande exposition à la guerre en Ukraine.

Le rapport du FMI prévoit une production économique de 0,7 % en 2023 et une production économique légèrement plus forte de 1,2 % en 2024.

De nombreuses économies de marché émergentes font preuve de résilience, à l’exception notable de la Chine, où le ralentissement lié à la pandémie et la crise du secteur immobilier ont eu un impact considérable sur la production économique.

Le FMI s’attend à ce que la deuxième économie mondiale connaisse une croissance de 5 % cette année et de 4,2 % en 2024.

Forces en jeu

Une forte demande a aidé les services, en général, à se remettre des effets de la pandémie, ce qui signifie que les économies qui dépendent principalement du secteur des services ont de meilleures perspectives.

Les marchés du travail dans les économies avancées restent dynamiques, avec des taux de chômage historiquement bas qui contribuent à soutenir l’activité.

Toutefois, les investissements ainsi que le marché immobilier souffrent du resserrement des conditions de crédit, a indiqué le FMI.

Prévisions de croissance
Prévisions de croissance

Les faillites d’entreprises augmentent dans certaines économies, même si elles partent de niveaux historiquement bas.

Parmi les risques actuels, le FMI souligne les problèmes actuels de l’économie chinoise, affirmant que la perte de confiance des consommateurs et le très faible niveau d’investissement « posent des risques importants pour l’économie mondiale ».

La possibilité d’une intensification de la crise immobilière est un signal d’alarme majeur, estime le FMI, ajoutant qu’il est important de restructurer rapidement les promoteurs immobiliers en difficulté et de préserver la stabilité financière.

Le FMI exhorte l’économie chinoise à s’éloigner d’une croissance qui repose sur le crédit au secteur immobilier.

Priorités sur lesquelles se concentrer

Le FMI affirme qu’il est important que les pays maintiennent des conditions monétaires strictes, alors que les objectifs d’inflation ne sont pas en vue. Toutefois, par la suite, une baisse progressive des taux d’intérêt directeurs pourrait aider les économies à poursuivre leur expansion.

Outre la politique monétaire, la politique budgétaire doit s’ajuster et reconstituer les réserves, notamment en supprimant les subventions énergétiques, affirme le fonds.

Son rapport souligne également l’importance de la transition verte.

Une partie du rapport précédemment dévoilée suggère que le secteur privé devrait couvrir une part importante des investissements climatiques nécessaires, en particulier dans les marchés émergents et les économies en développement (EMDE).

Le rapport rappelle que les politiques climatiques des grandes banques et compagnies d’assurance ne sont pas encore alignées sur les objectifs de zéro émission nette.

Le FMI recommande également aux pays de préserver le flux de minéraux essentiels, nécessaires à la transition climatique, et de matières premières agricoles. De tels « corridors verts » contribueraient à réduire la volatilité et à accélérer la transition verte, affirme-t-il.

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