Un homme de guerre portugais trouvé sur une plage galloise.  Le changement climatique rend-il les observations plus fréquentes ?

Jean Delaunay

Un homme de guerre portugais trouvé sur une plage galloise. Le changement climatique rend-il les observations plus fréquentes ?

Les vagues de chaleur marines aideront-elles ces créatures marines venimeuses à prospérer en Europe ?

Les baigneurs ont été avertis de rester vigilants après qu’un homme de guerre portugais ait échoué à Anglesey, une île du nord du Pays de Galles.

Étroitement liées aux méduses, ces créatures marines ressemblant à des extraterrestres sont reconnaissables à leurs superbes flotteurs bleu-violet ressemblant à des ballons, qui ressemblent à la voile d’un navire de guerre.

Habituellement trouvées flottant dans les océans tropicaux et subtropicaux, ces créatures apparaissent de plus en plus sur les plages britanniques, en particulier à la fin de l’été, lorsque la température de la mer atteint son maximum.

Mercredi, des promeneurs de chiens ont croisé un homme de guerre portugais sur la plage de Porth Dafarch.

Cette semaine, le conseil du district de South Hams a également émis un avertissement sur les réseaux sociaux suite à des observations dans le sud de l’Angleterre. « Le Portugais Man O’War repéré sur les plages locales… Rarement mortel, mais donne une vilaine piqûre même après sa mort. Restez à l’écart et ne touchez pas », peut-on lire.

De telles observations devraient devenir plus fréquentes si les océans du Royaume-Uni continuent de se réchauffer.

Bien que les hommes de guerre soient rarement mortels pour les humains, ils sont plus dangereux lorsqu’ils sont échoués sur le rivage, car leur piqûre douloureuse reste active pendant des semaines.

Qu’est-ce qu’un homme de guerre portugais ?

Les hommes de guerre portugais sont parfois appelés « fausses méduses ». Seulement, ce ne sont pas des organismes vivants singuliers comme les méduses. Ils sont constitués d’un groupe d’organismes individuels, les zooïdes, pour former une colonie appelée siphonophore.

Les légions d’hommes de guerre portugais peuvent voyager en groupes allant jusqu’à 1 000 personnes. Leurs tentacules de 30 mètres de long sont mortels pour les proies comme les petits poissons et les crevettes. Ils sont facilement reconnaissables à leur ballon rempli d’air bulbeux irisé et à leur couleur bleu-violet.

L’homme de guerre portugais prospère-t-il grâce au changement climatique ?

Cette année, les météorologues ont mesuré des vagues de chaleur marines record au large des côtes britanniques et irlandaises. En juin, la température de la mer était jusqu’à cinq degrés Celsius plus élevée que la normale.

On pense que ces eaux plus chaudes pourraient rapprocher du rivage des créatures comme les méduses, les requins pèlerins et les hommes de guerre. À mesure que leur portée s’étend, les hommes de guerre qui atteignent le Royaume-Uni pourraient être plus grands et plus nombreux.

Une autre raison pour laquelle ils pourraient prospérer avec le changement climatique est que « certaines espèces de siphonophores sont connues pour être résistantes à au moins une légère hypoxie », explique la chercheuse Gillian M. Mapstone dans une étude sur les siphonophores.

L’hypoxie est un niveau d’oxygène dans le sang inférieur à la normale, ce qui signifie qu’ils ne souffrent peut-être pas des faibles niveaux d’oxygène dans l’océan comme le sont d’autres créatures marines.

L’homme de guerre portugais est-il dangereux ?

Heureusement, ces créatures n’attaquent pas les humains. La plupart des incidents se produisent en se tenant debout une fois qu’ils ont été échoués sur le rivage ou en n’étant pas vigilant en nageant.

Ils sont carnivores et se nourrissent de petits poissons, de plancton, de vers et de crustacés. Comme le voilier de guerre Man-of-War qui leur a donné son nom, ils sont transportés lentement sur l’eau par le vent qui attrape leur bulle gonflée en forme de voile.

Seuls les tentacules peuvent vous piquer. Si un tentacule s’enroule autour d’une partie de votre corps, il peut vous piquer plusieurs fois grâce à ses minuscules flèches de venin en forme de harpon qui sont déclenchées par le toucher.

Les piqûres peuvent être atrocement douloureuses et nécessiter un traitement hospitalier, mais sont rarement mortelles. Si vous êtes piqué, appliquez une compresse chaude à 40°C ou trempez-la dans du vinaigre pendant 20 minutes.

Bien qu’ils représentent un risque pour les baigneurs, les hommes de guerre portugais sont essentiels à notre survie.

Faisant partie de l’écosystème délicat de l’océan, ces créatures « anciennes » ont un niveau d’« importance similaire à celui des abeilles dans l’écosystème terrestre », selon le chercheur Bruno Ivo Magalhães de l’Institut de recherche en sciences marines Okeanos, Université des Açores. « Et les êtres humains en dépendent indirectement pour leur survie. »

Comment éviter de se faire piquer par un homme de guerre portugais

Une combinaison intégrale peut vous protéger des piqûres, mais il est déconseillé d’aller dans l’eau si vous en voyez à proximité. Compte tenu de l’étendue jusqu’où leurs tentacules peuvent s’étendre, il est difficile de savoir quelles zones sont sûres.

Une bonne règle à suivre est de ne jamais toucher intentionnellement un homme de guerre portugais – même s’il semble mort, il peut toujours avoir du punch.

Il faut également veiller à éloigner les chiens des créatures.

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