FMI : le secteur privé doit assumer l’essentiel du fardeau des investissements climatiques

Jean Delaunay

FMI : le secteur privé doit assumer l’essentiel du fardeau des investissements climatiques

Les pays en développement ont besoin de 2 000 milliards de dollars d’investissements climatiques annuels – le FMI affirme que la majorité doit provenir du secteur privé.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévient que les gouvernements risquent d’accumuler des dettes élevées s’ils comptent sur les fonds publics pour atteindre les objectifs de zéro émission nette.

Le financement climatique sera l’un des sujets dominants lors des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale la semaine prochaine à Marrakech, au Maroc, et deux chapitres du prochain Fiscal Monitor et du Rapport sur la stabilité financière mondiale (GFSR) soulignent tous deux la nécessité d’ouvrir la manière pour les investisseurs privés d’assumer le fardeau.

Les finances publiques des pays émergents et des pays en développement sont déjà sous pression en raison des effets prolongés du COVID-19, des répercussions de la guerre russe en Ukraine, de la sécheresse et des catastrophes naturelles.

Analyser les chiffres

À l’échelle mondiale, 5 000 milliards de dollars (4 760 milliards d’euros) sont nécessaires en investissements annuels d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de zéro émission nette. Cela équivaut à un cinquième du PIB américain.

Uniquement dans les marchés émergents et les économies en développement, cette somme s’élève à 2 000 milliards de dollars (1 900 milliards d’euros).

Le rapport du FMI estime que le secteur privé devra fournir environ 80 % de ces investissements. Cette part s’élève à 90 % si l’on exclut la Chine, en raison des vastes ressources de l’État dont dispose Pékin.

« Bien qu’aucune mesure ne puisse à elle seule atteindre pleinement les objectifs climatiques, la tarification du carbone devrait faire partie intégrante de tout ensemble de mesures politiques. »

Auteurs du Moniteur budgétaire du FMI

Le Fiscal Monitor du Fonds estime que compter sur les dépenses publiques pour financer des investissements de décarbonation à cette échelle entraînerait une augmentation massive et insoutenable des dettes, pouvant atteindre 45 à 50 % du produit intérieur brut pour un grand pays émergent à fortes émissions. marché.

Comment injecter des fonds privés dans les investissements climatiques ?

« Nous prévoyons cependant que la croissance des investissements publics sera limitée et que le secteur privé devra donc apporter une contribution majeure aux importants besoins d’investissement climatique des économies émergentes et en développement », ont déclaré les auteurs du GFSR dans un communiqué. article de blog.

« Bien qu’aucune mesure ne puisse à elle seule atteindre pleinement les objectifs climatiques, la tarification du carbone devrait faire partie intégrante de tout programme politique », ont déclaré les auteurs du Fiscal Monitor.

Le FMI suggère que pour faire face à l’augmentation de la dette résultant des investissements publics en faveur du climat, les pays devraient établir des systèmes de tarification du carbone pour générer des revenus et stimuler l’augmentation des investissements privés. Dans les pays où la mise en œuvre d’une tarification du carbone n’est pas réalisable pour des raisons politiques, comme aux États-Unis, des mesures alternatives telles que des taxes sur les émissions devraient être mises en œuvre.

Alors que les fonds d’investissement dédiés aux investissements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) se multiplient, les fonds dédiés à l’impact climatique, y compris le retrait des sources à fortes émissions, sont modestes. Les régulateurs doivent renforcer les règles relatives aux labels ESG afin de mieux s’aligner sur les objectifs climatiques, a déclaré le Fonds.

Le FMI a également recommandé aux pays de prendre des mesures pour améliorer leur climat général d’investissement en renforçant les fondamentaux macroéconomiques et en approfondissant les marchés de capitaux nationaux afin d’améliorer les notations de crédit.

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