Les États-Unis imposent leur toute première amende pour des déchets spatiaux après qu'une société de télévision ait laissé son satellite au mauvais endroit

Jean Delaunay

Les États-Unis imposent leur toute première amende pour des déchets spatiaux après qu’une société de télévision ait laissé son satellite au mauvais endroit

La Commission fédérale des communications des États-Unis a déclaré que cela pourrait « poser des problèmes de débris orbitaux » pour d’autres satellites.

Les autorités américaines ont infligé la toute première amende pour débris spatiaux à une société de télévision qui n’avait pas réussi à se débarrasser correctement d’un satellite, ont annoncé des responsables lundi 2 octobre.

Dish Network a été condamné à une amende de 142 440 € pour « n’avoir pas désorbite correctement » un satellite nommé EchoStar-7, qui est dans l’espace depuis 2002, selon un communiqué de la Commission fédérale des communications (FCC).

« Il s’agit d’une première en matière de contrôle des débris spatiaux par la Commission, qui a intensifié ses efforts en matière de politique relative aux satellites », a ajouté la FCC.

Dish a été condamné à une amende après avoir déplacé le satellite à une altitude inférieure à celle convenue à la fin de sa durée de vie opérationnelle, ce qui, selon la FCC, « pourrait poser des problèmes de débris orbitaux ».

Pourquoi l’entreprise a-t-elle été condamnée à une amende pour déchets spatiaux ?

En 2002, le satellite a été lancé sur une orbite géostationnaire qui commence à environ 36 000 km au-dessus de la Terre.

En 2012, alors qu’il arrivait en fin de vie opérationnelle, Dish s’est engagé à élever l’altitude du satellite à 300 km au-dessus de sa trajectoire opérationnelle. Cela l’aurait déplacé sur une « orbite cimetière » où il ne constituerait pas un danger pour les autres satellites.

Mais avec la baisse des niveaux de carburant, l’entreprise s’est limitée à amener son satellite à une altitude d’un peu plus de 120 km au-dessus de l’orbite géostationnaire, soit 178 km de là où il aurait dû se trouver.

ESA/AFP
Cette image générée par ordinateur publiée par l’Agence spatiale européenne (ESA) le 15 avril 2008 montre des objets traçables en orbite terrestre basse (LOE) autour de la Terre depuis le pôle Nord.

Il s’agit d’un règlement révolutionnaire, qui montre très clairement que la FCC dispose d’une forte autorité et de la capacité d’appliquer ses règles d’une importance vitale en matière de débris spatiaux.

Le règlement conclu par la FCC et l’entreprise « comprend un aveu de responsabilité de la part de l’entreprise et un accord pour adhérer à un plan de conformité et payer une pénalité de 150 000 $ ».

Dish n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Pourquoi le gaspillage d’espace est-il un problème ?

L’Agence spatiale européenne estime qu’il y a plus d’un million de débris de plus d’un centimètre sur l’orbite terrestre. Les débris de cette taille sont suffisamment gros pour « désactiver un vaisseau spatial ».

Et les déchets en orbite posent déjà problème. En janvier de l’année dernière, un satellite chinois a failli être heurté par un débris provenant d’un essai de missile antisatellite russe. Les deux objets se sont heurtés à seulement 14,5 mètres.

En 2021, des débris ont percé un trou de cinq millimètres dans un bras robotique de la Station spatiale internationale.

« Alors que les opérations par satellite deviennent plus répandues et que l’économie spatiale s’accélère, nous devons être certains que les opérateurs respectent leurs engagements », a déclaré Loyaan A. Egal, chef du bureau d’application de la FCC.

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