Le gouvernement de Rishi Sunak a fait de « l’arrêt des bateaux » un pilier central de sa nouvelle campagne de réélection.
Le Royaume-Uni va recourir à des tests osseux controversés pour déterminer l’âge des migrants prétendant être mineurs, a annoncé mardi le gouvernement.
Cette mesure fait partie d’un ensemble de nouvelles dispositions qui seront présentées au Parlement cette semaine, a déclaré le ministre de l’Immigration, Robert Jenrick, dans un communiqué, défendant « une nouvelle étape cruciale » dans la lutte du pays contre l’immigration clandestine.
Le projet de loi « autorisera l’utilisation des rayons X pour déterminer scientifiquement l’âge » d’une personne lorsque la question se pose, a-t-il précisé. Les radiographies des dents, des os de la main et du poignet ainsi que les IRM des genoux et des clavicules seront autorisées.
L’objectif du gouvernement est d’empêcher les migrants adultes de se faire passer pour des mineurs et de bénéficier ainsi d’une aide particulière.
Ces tests sont utilisés dans de nombreux pays européens, mais sont vivement contestés tant par les médecins que par les associations d’aide aux migrants, qui remettent en question leur fiabilité.
Selon les chiffres du gouvernement, entre 2016 et juin 2023, il y a eu 11 275 cas dans lesquels l’âge des demandeurs d’asile a été contesté. Dans près de la moitié de ces cas (5 551), les personnes concernées ont finalement été identifiées comme étant majeures.
Le gouvernement conservateur britannique a fait de la lutte contre l’immigration illégale l’une de ses principales priorités.
Ces derniers mois, le gouvernement a considérablement durci sa législation pour tenter de freiner l’arrivée de migrants clandestins sur son sol, notamment ceux traversant la Manche depuis la France à bord d’embarcations de fortune.
L’année dernière, plus de 45 000 personnes sont arrivées par cette route, et plus de 23 000 ont atteint les côtes britanniques via la Manche depuis le début de cette année.
La plupart de ceux qui sont arrivés sont des demandeurs d’asile, ce qui entraîne un goulot d’étranglement dans le système de réception et de traitement de ces demandes. Fin juin, plus de 175 000 personnes attendaient une décision dans leur cas.
La loi interdit désormais aux migrants arrivés par des moyens illégaux de demander l’asile et prévoit leur expulsion vers leur propre pays ou vers des pays tiers.
Cependant, l’envoi de personnes à risque vers d’autres pays comporte de nombreux risques juridiques, et un projet visant à commencer à transférer des personnes vers le Rwanda reste bloqué par les tribunaux britanniques.
Face aux critiques, le gouvernement a promis de faciliter les voies légales vers le Royaume-Uni pour les personnes éligibles, à l’instar de celles prévues pour les réfugiés ukrainiens fuyant la guerre ou les personnes menacées par les talibans en Afghanistan.
Le gouvernement a annoncé mardi qu’il dévoilerait en janvier prochain ses propositions concernant des « voies sûres et légales » vers l’asile.