Un tribunal français soutient l'interdiction controversée du gouvernement sur la robe abaya musulmane

Jean Delaunay

Un tribunal français soutient l’interdiction controversée du gouvernement sur la robe abaya musulmane

Le président Emmanuel Macron a déclaré que l’interdiction de l’abaya contribuait à protéger la laïcité dans les écoles françaises, tandis que les critiques soutiennent que la robe est un vêtement culturel et non un symbole religieux.

La plus haute juridiction de France, le Conseil d’État, s’est prononcée en faveur de l’interdiction par le gouvernement de la tenue musulmane abaya pour les femmes dans les écoles.

Le tribunal a statué jeudi que l’interdiction de la robe longue ne « constituait pas une violation des libertés fondamentales ». Cela faisait suite à des appels à une injonction contre l’interdiction déposés par une association représentant les musulmans, l’Action pour les droits des musulmans (ADM).

Le gouvernement a annoncé le mois dernier qu’il interdisait l’abaya dans les écoles, affirmant qu’il enfreignait les règles de laïcité dans l’éducation qui ont déjà interdit le port du foulard musulman.

Ces mesures visent à imposer la séparation de l’État et de la religion en France.

« Cette interdiction ne repose sur aucun texte juridique. C’est une annonce purement politique de la part du ministère de l’Éducation nationale, à l’occasion de la rentrée scolaire », a argumenté Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris.

« De plus, c’est un vêtement qui n’est pas précisément défini et qui est considéré comme un vêtement non religieux », a-t-il ajouté.

Le ministre français de l’Éducation, Gabriel Attal, a déclaré à la chaîne BFM que 300 filles étaient présentes lundi matin, vêtues d’une abaya. Parmi eux, 67 d’entre eux ont refusé de se déshabiller et ont ensuite été renvoyés chez eux.

Lundi soir, le président Emmanuel Macron a défendu cette mesure controversée, affirmant qu’il existait en France une « minorité » qui « détourne une religion et défie la république et la laïcité », entraînant les « pires conséquences » comme le meurtre il y a trois ans d’un enseignant. Samuel Paty pour avoir montré des caricatures de Mohamed lors d’un cours d’éducation civique.

« Nous ne pouvons pas faire comme si l’attentat terroriste, le meurtre de Samuel Paty, n’avait pas eu lieu », a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne YouTube HugoDecrypte.

Une loi introduite en mars 2004 interdit « le port de signes ou de tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » dans les écoles. Cela comprend de grandes croix, des kippas juives et des foulards islamiques.

Contrairement au foulard, les abayas occupaient une zone grise et n’avaient jusqu’à présent pas fait l’objet d’une interdiction pure et simple.

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