La Commission européenne a refusé de confirmer si un citoyen suédois retenu prisonnier en Iran est un fonctionnaire de l’Union européenne.
« Nous sommes au courant et suivons de très près le cas d’un ressortissant suédois détenu en Iran », a déclaré lundi après-midi Peter Stano, porte-parole de la Commission européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
« Ces cas soulignent exactement la tendance très préoccupante des Iraniens à utiliser les ressortissants de l’UE ou les doubles nationaux iraniens comme des pions pour des raisons politiques. »
Ces commentaires font suite à un article exclusif du New York Times révélant qu’un citoyen suédois de 33 ans, nommé Johan Floderus, est détenu dans la prison d’Evin, à Téhéran, depuis plus de 500 jours.
Selon le journal, Floderus travaille pour le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), le service diplomatique du bloc, et s’était déjà rendu en Iran à titre officiel. Cependant, lorsqu’il a été appréhendé par les autorités iraniennes le 17 avril 2022, Floderus effectuait un voyage touristique privé aux côtés de ses amis.
Il a ensuite été accusé d’espionnage, une accusation que des proches du diplomate ont fermement démentie. Son cas individuel n’avait été rendu public que lundi.
En réaction à cette information, Stano a refusé de confirmer l’identité du prisonnier, indiquant simplement qu’il était de nationalité suédoise. Le porte-parole a également refusé de confirmer si la personne était employée par le SEAE, comme l’indique le New York Times, ou si elle avait une autre affiliation professionnelle avec les institutions européennes.
« Nous ne faisons pas de commentaires sur des cas individuels pour une très bonne raison. Et toutes nos actions dans de tels cas sont guidées par l’intérêt et la sécurité de la personne concernée », a déclaré Stano.
La Commission européenne et le SEAE travaillent « en étroite collaboration » et « discrètement » avec la Suède, a noté Stano, qui « a la responsabilité essentiellement consulaire de ses citoyens partout dans le monde ».
Le rapport du New York Times fait suite à une série d’épisodes au cours desquels l’Iran a emprisonné des citoyens ayant une double nationalité sur la base d’accusations criminelles largement contestées et a accepté de les libérer seulement après avoir obtenu certaines concessions des gouvernements occidentaux.
Fin mai, Olivier Vandecasteele, un humanitaire belge condamné à 40 ans de prison dans une prison de Téhéran, a été libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers entre la Belgique et l’Iran. Les Nations Unies ont qualifié la détention et le traitement de Vandecasteele de « violation flagrante du droit international ».