Le gouvernement d’Orban a interdit la « propagande LGBT » en prétendant protéger les jeunes générations des contenus amoraux. La Budapest Pride estime avoir le droit de diffuser du matériel commercial faisant la promotion de ses événements.
Une vidéo d’animation joyeuse montrant deux personnes aux couleurs vives patinant et faisant du roller lors d’un festival a été interdite de diffusion pendant la journée en Hongrie plus tôt cette année et a été déplacée vers le créneau nocturne du cimetière.
Le conseil des médias du pays a reclassé ce qui était censé être une publicité pour le festival et le défilé communautaire de la Budapest Pride de « publicité à but social » à apparemment matériel éducatif, et donc impropre aux enfants.
En 2021, le gouvernement hongrois dirigé par le parti Fidesz du Premier ministre Viktor Orban a modifié la loi sur la pédophilie et sur la protection des enfants pour limiter leur exposition à des contenus « promouvant l’homosexualité », le changement de sexe et la représentation LGBT dans les médias ou l’espace public.
Les violations de la loi sont passibles d’amendes ou de peines de prison.
Aujourd’hui, la Budapest Pride conteste cette décision en justice, affirmant que certaines dispositions de la loi contre la pédophilie sont en contradiction avec d’autres lois du pays qui garantissent la liberté d’expression et d’expression artistique.
La vidéo en question a été réalisée par Luca Tóth, un artiste dont le travail a été présenté au Festival de Cannes et à la Berlinale.
Pression croissante sur les contenus LGBT
Plus tôt cette année, la librairie Lira a été condamnée à une amende de plus de 30 000 € pour avoir exposé un roman graphique pour jeunes adultes primé « Heartstopper » dans la section jeunesse du magasin.
« Heartstopper », de l’auteure britannique Alice Oseman, est une histoire de coming-out d’adolescents centrée sur les adolescents Charlie et Nick qui se rencontrent dans un lycée réservé aux garçons.
Selon certaines interprétations de la loi anti-pédophilie, ces livres devraient être soit recouverts, soit emballés dans un film plastique pour éviter que les jeunes générations ne soient involontairement corrompues par du matériel pro-LGBT si elles passent devant ou feuilletent le livre.
Peu avant que cette amende ne soit infligée à la librairie de Budapest, le plus grand libraire hongrois, Libri, a décidé de commencer à emballer sous plastique tous les livres contenant des personnages LGBT afin que les clients ne puissent pas les ouvrir dans les librairies.
Première contestation judiciaire
Après avoir produit la courte vidéo avant le défilé de la fierté de cette année, qui a eu lieu en juillet, la Budapest Pride a envoyé la vidéo à RTL – la branche hongroise de la populaire chaîne commerciale allemande.
RTL l’a transmis au Conseil des Médias pour un classement préliminaire. Dans sa décision, le Conseil des Médias a jugé que la diffusion de la diffusion en journée ne convenait pas en raison d’un public plus jeune et l’a retiré de sa classification comme « publicité à finalité sociale ».
La Budapest Pride conteste désormais cette décision, affirmant que la classification « contredit les faits scientifiques ».
« Chaque opportunité doit être saisie pour jeter la loi sur la propagande homophobe et transphobe aux poubelles de l’histoire. Les tentatives visant à effacer et éliminer les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres ne peuvent que se solder par un échec », ont-ils déclaré dans un communiqué.
RTL a également contesté cette décision.