Les garde-côtes ont tué deux vacanciers et en ont arrêté un autre après qu’ils se soient égarés par erreur dans les eaux algériennes, alimentant les tensions diplomatiques entre le pays et le Maroc voisin.
Deux vacanciers franco-marocains ont été tués par les garde-côtes algériens après s’être apparemment égarés dans les eaux algériennes à bord de leur jet ski.
Les rapports locaux suggèrent que les morts faisaient partie des quatre touristes partis de la station balnéaire marocaine de Saïdia.
Un troisième membre du groupe a été arrêté par les garde-côtes. Ils patrouillent la frontière fermée entre les deux États.
Selon l’AFP, un seul membre du groupe a réussi à regagner les eaux marocaines en toute sécurité.
Mohamed Kissi, dont le frère Bilal a été tué, a expliqué : « Nous nous sommes perdus mais nous avons continué jusqu’à nous retrouver en Algérie ».
Le groupe était à court de carburant lorsqu’il a vu les garde-côtes approcher.
« Nous savions que nous étions en Algérie parce qu’un canot algérien noir est venu vers nous » et ceux à bord « nous ont tiré dessus », a-t-il déclaré, ajoutant : « Dieu merci, je n’ai pas été touché mais ils ont tué mon frère et mon ami ».
Kissi a réfuté les affirmations selon lesquelles le groupe aurait tenté de s’échapper lorsqu’il aurait été découvert par les garde-côtes.
Il a déclaré aux médias locaux que son défunt frère avait tenté d’expliquer la situation aux autorités avant d’être abattu.
Suite à l’incident, Kissi a déclaré qu’il avait ensuite tenté de retourner à Saïdia à la nage et qu’il avait été récupéré par la marine marocaine.
Son cousin, l’acteur Abdelkarim Kissi, a demandé aux autorités marocaines de porter l’affaire devant les tribunaux internationaux.
« Ils ont tué Bilal Kissi, mon petit cousin », a écrit Kissi sur les réseaux sociaux. « Son seul tort était de traverser les eaux territoriales algériennes, il était en vacances avec ses amis ».
Abdelali Merchouer a été désigné comme le deuxième homme tué et le site d’information marocain Le360 rapporte que son corps se trouve toujours en Algérie.
Smaïl Snabé a été identifié comme l’homme arrêté par les garde-côtes algériens. Il aurait comparu devant un procureur mercredi, mais aucun détail n’a encore été donné.
Histoire des tensions frontalières
Jusqu’à présent, aucun commentaire n’a été fait de la part de l’Algérie ou de l’ambassade de France au Maroc. Un porte-parole du gouvernement marocain a refusé de parler à l’AFP de cet incident, affirmant qu’il s’agissait d’une « affaire du pouvoir judiciaire ».
Le Maroc et l’Algérie ont une longue histoire de tensions, principalement à propos du territoire contesté du Sahara occidental.
Les pays africains partagent une frontière de près de 2 000 km.
Cette frontière a été fermée en 1994 et l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en 2021, accusant Rabat d’« actes hostiles ».
Les responsables marocains ont qualifié cette décision de « totalement injustifiée ».
