Le ministre français de l’Éducation a annoncé que le vêtement traditionnel appelé abaya serait interdit dans les écoles au nom de la laïcité. Certains étudiants musulmans portent cette robe ample par-dessus d’autres vêtements.
Près de vingt ans après l’introduction de la loi restreignant les tenues et symboles religieux dans les écoles françaises, le débat n’est toujours pas terminé.
« Les abayas ne seront plus autorisées dans les écoles », dit le nouveau ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a déclaré dimanche.
L’abaya est une robe traditionnelle longue et ample qui couvre tout le corps et est portée au Maghreb et dans la région du Golfe. Il n’est pas directement associé à l’Islam puisqu’aucun texte n’oblige les femmes musulmanes à le porter.
» Être solidaires, c’est être clair : l’abaya n’a pas sa place dans nos écoles. Les autres symboles religieux non plus « , a déclaré Attal.
Plus de 4.700 signalements de manquements à la laïcité dans les écoles
Cette décision intervient alors que de plus en plus d’écoles signalent des manquements à la laïcité, un principe très important en France.
« Le voile islamique (…) la kippa ou une croix aux dimensions manifestement excessives » étaient déjà interdits dans les écoles françaises en 2004. Pour les autres vêtements, les directeurs d’école devaient décider individuellement si les élèves les portaient en signe de foi ou non. . Beaucoup ont demandé des règles plus claires au niveau national.
« Dans la grande majorité des cas, les choses se régleront par le dialogue dans les premiers jours », estime Gabriel Attal. Les écoles pourront faire appel à des « équipes de laïcité » pour les accompagner dans les situations difficiles afin de trouver une solution.
Les rapports sur les vêtements religieux dans les écoles ont augmenté de 150 %
La droite française a soutenu cette décision : « Le communautarisme est une lèpre qui menace la République. Je salue cette décision qui nous donne raison », a déclaré Eric Ciotti, président du parti de droite Les Républicains.
Cette décision a suscité l’indignation de l’opposition de gauche, Clémentine Autain, députée française à La France Insoumise, a jugé cette proposition « anticonstitutionnelle », « contraire aux principes fondateurs de la laïcité » et « symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans ». « .
Quelques voix venant de la gauche ont soutenu cette interdiction, le député Jérôme Guedj affirmant : « Dès que la abaya ou le qamis sont portés de manière ostentatoire, il faut les interdire, comme le permet la loi de 2004, sans difficultés majeures. « .
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a rapidement condamné cette décision, estimant que l’abaya n’est pas un vêtement religieux mais une forme de mode.