Qu’est-ce qu’un îlot de chaleur urbain ?  Voici pourquoi les villes sont tellement plus chaudes que la campagne

Jean Delaunay

Qu’est-ce qu’un îlot de chaleur urbain ? Voici pourquoi les villes sont tellement plus chaudes que la campagne

Ce phénomène de réchauffement meurtrier touche les trois quarts des Européens.

Avez-vous déjà remarqué qu’il fait beaucoup plus chaud dans les villes qu’à la campagne ? Cela est dû à l’effet « îlot de chaleur » urbain.

C’est à ce moment-là que la chaleur est emprisonnée entre les grands immeubles et absorbée par les grandes quantités d’asphalte et de béton trouvées dans les villes. Il est ensuite relâché dans l’air.

Environ les trois quarts des Européens vivent dans des zones urbaines, et ce chiffre devrait augmenter dans les années à venir.

Les grandes villes ont tendance à subir un stress thermique plus important, selon le service Copernicus sur le changement climatique (C3S) de l’UE. Les centres de Londres et de Paris, par exemple, enregistrent régulièrement des températures nocturnes environ 4°C supérieures à celles des zones rurales.

Les îlots de chaleur ne rendent pas seulement la vie inconfortable, ils peuvent aussi être dangereux. Les températures élevées peuvent causer des problèmes de santé comme des coups de chaleur et des problèmes respiratoires, ainsi que contribuer au changement climatique.

Une étude de l’UE a révélé que des températures urbaines plus élevées dues à l’effet d’îlot de chaleur urbain étaient associées à 6 700 décès prématurés au cours de l’été 2015.

Alors que les villes européennes ont enregistré certaines des températures les plus chaudes jamais enregistrées lors de la dernière vague de chaleur, voici ce qui se cache derrière la chaleur urbaine mortelle et ce que nous pouvons faire pour y remédier.

Quelles sont les causes des îlots de chaleur urbains ?

Les paysages naturels remplis de forêts, de prairies et de rivières n’absorbent ni ne retiennent pas la chaleur du soleil de la même manière que les milieux urbains.

Les villes sont généralement constituées d’asphalte, d’acier et de briques – des matériaux sombres qui absorbent facilement la lumière et la convertissent en chaleur. Ils ne permettent pas non plus à l’eau de s’écouler à travers eux, les laissant sans rien pour les refroidir.

La chaleur absorbée par les bâtiments est renvoyée dans l’air la nuit, créant ainsi un effet de réchauffement.

Les villes ont également tendance à être construites avec des immeubles de grande hauteur serrés les uns contre les autres, ce qui empêche la circulation de l’air et réduit encore davantage la capacité des bâtiments à rester frais.

La pollution provenant des activités humaines comme la conduite automobile et l’industrie s’ajoute à cet effet en piégeant le rayonnement solaire.

Comment lutter contre l’effet d’îlot de chaleur urbain ?

Bien qu’il soit tentant d’augmenter la climatisation dans la chaleur torride de la ville, ce n’est pas la solution. Avec les ventilateurs électriques, les climatiseurs consomment 10 % de l’électricité mondiale, contribuant ainsi massivement aux émissions de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique.

Heureusement, il existe d’autres moyens de lutter contre l’effet d’îlot de chaleur.

Les matériaux plus légers réfléchissent la lumière du soleil, leur utilisation dans les villes pourrait donc contribuer à réduire les températures.

Peindre les toits en blanc, en particulier, peut aider à garder les bâtiments au frais. Les routes, les trottoirs et les parkings peuvent également être peints avec un revêtement gris réfléchissant pour abaisser la température globale d’une ville ou d’un village. L’utilisation de matériaux perméables pourrait également aider.

Les arbres, quant à eux, agissent comme un climatiseur naturel en libérant de la vapeur d’eau dans l’air. Ils fournissent également de l’ombre aux personnes et au sol. La recherche montre que l’ajout d’arbres dans les villes peut abaisser les températures entre 2°C et 10°C selon les conditions locales.

Planter des jardins sur les toits ou ajouter des jardins verticaux aux bâtiments peut contribuer à accroître la verdure là où l’espace est limité. Ajouter davantage de surface d’eau aux villes peut également contribuer à les rafraîchir.

D’autres facteurs de conception, comme l’ajout de panneaux solaires et de stores mobiles qui s’ajustent au mouvement du soleil, peuvent contribuer davantage à protéger les bâtiments de la chaleur.

Réduire le trafic routier dans les villes, par exemple en introduisant des zones à faibles émissions et en encourageant l’utilisation des transports publics, peut réduire la pollution qui piége la chaleur.

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