Le voyage d’Emmanuel Macron au Liban, son premier depuis plus de quatre ans, fait suite à un accord de cessez-le-feu de 60 jours qui vise à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Le président français Emmanuel Macron s’est rendu vendredi à Beyrouth pour rencontrer les dirigeants nouvellement élus du Liban, alors que le pays tente de se remettre des effets d’une guerre de 14 mois entre Israël et le Hezbollah et d’une crise économique dévastatrice.
Il s’agit de la première visite de Macron depuis plus de quatre ans et fait suite à un accord de cessez-le-feu de 60 jours visant à mettre fin à la guerre. La France a contribué à négocier l’accord et un officier français est membre du comité qui supervise la trêve, entrée en vigueur le 27 novembre.
Il rencontre le nouveau président libanais Joseph Aoun, dont l’élection a mis fin à une impasse politique qui avait laissé la présidence vacante pendant plus de deux ans. Cela a ouvert la voie à la nomination d’un Premier ministre permanent, l’éminent juriste et diplomate Nawaf Salam, que Macron rencontrera également.
Le gouvernement libanais espère que cette avancée politique renforcera la confiance internationale et ouvrira la voie au déblocage des fonds nécessaires à la reconstruction après la guerre entre Israël et le Hezbollah, qui a tué plus de 4 000 personnes et en a blessé plus de 16 000 au Liban. Une conférence internationale pour le Liban à Paris en octobre a permis de recueillir 1 milliard de dollars de promesses d’aide humanitaire et de soutien militaire.
Le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati a accueilli Macron et a déclaré qu’ils avaient discuté de la nécessité d’un soutien continu, à la fois « économiquement et en termes de reconstruction ».
Macron devait également se rendre dans le sud du pays, où les troupes françaises sont déployées dans le cadre d’une force de maintien de la paix de l’ONU le long de la frontière avec Israël.
Promesses de réforme
Le dirigeant français a été un critique sévère de la classe politique libanaise, à qui beaucoup attribuent les décennies de corruption et de mauvaise gestion qui ont conduit en octobre 2019 à la pire crise économique et financière du pays.
Depuis des années, Macron fait pression sur les responsables libanais pour qu’ils mettent en œuvre des réformes visant à aider l’ancien protectorat français à sortir d’une crise économique que la Banque mondiale a décrite comme l’une des pires que le monde ait connue depuis plus d’un siècle. Depuis lors, peu de mesures ont été prises par les dirigeants du pays.
Macron doit rencontrer Salam et le président Joseph Aoun. Le Premier ministre désigné Aoun a promis de travailler à sortir le Liban de sa crise économique et d’imposer l’autorité de l’État sur les parties du pays longtemps contrôlées par le Hezbollah.
« Le président Macron a promis de maintenir son soutien au nouveau gouvernement », a déclaré Mikati après avoir rencontré le dirigeant français à l’aéroport. Il a ajouté que Macron rencontrerait tôt vendredi les officiers américains et français du comité de surveillance du cessez-le-feu et rencontrerait plus tard des responsables libanais.
Lorsqu’on lui a demandé si la France pouvait garantir qu’Israël retirerait ses troupes du Liban d’ici la fin de la trêve de 60 jours, Mikati a répondu que cela n’avait pas été discuté, ajoutant que la partie française suivait la question avec les responsables américains.
La guerre entre Israël et le Hezbollah a affaibli le Hezbollah, un groupe militant soutenu par l’Iran qui a dominé la politique libanaise pendant des années. Le Hezbollah a favorisé d’autres candidats à la présidence et au poste de Premier ministre et a critiqué les choix d’Aoun et de Salam.