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Jean Delaunay

L’UE envisage de lever les sanctions contre la Syrie : le pétrole, le gaz, les banques et les transports sont sur la table

Les pays européens se demandent comment gérer le nouveau régime après la chute de Bachar al-Assad, le calendrier de levée des sanctions étant désormais à l’ordre du jour.

L’UE prépare les bases d’une levée de grande envergure des sanctions contre la Syrie, notamment sur les transports, les exportations de pétrole et de gaz, ainsi que sur les activités financières et bancaires, selon un document officieux consulté par L’Observatoire de l’Europe.

Le non-document – un document informel de l’UE utilisé par les États membres lors de négociations à huis clos – indique également que toute éventuelle radiation de la liste des groupes terroristes de factions liées à Al-Qaïda telles que Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) doit être décidée au plus tard. au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU avant d’être mis en œuvre par l’UE.

« Cela dépendra de notre évaluation commune de l’entité cotée HTS et de son leader Al-Shara’a ainsi que de l’évolution sur le terrain en Syrie », précise le journal.

« Toute radiation du groupe devrait être conditionnée à des conditions, afin de prévenir tout risque de financement du terrorisme et de garantir que la Syrie ne devienne pas un lieu pour des groupes terroristes auxquels des combattants étrangers souhaiteraient rejoindre », ajoute le texte.

Le document a été produit par le Conseil de l’UE pour les négociations et devrait être discuté en profondeur et potentiellement approuvé lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE le 27 janvier.

Bachar al-Assad et ses affiliés ne peuvent pas bénéficier de la levée et seront toujours soumis à des sanctions, selon le document.

HTS est une milice islamique qui a mené à la chute du régime de Bachar al-Assad. Le groupe était autrefois la branche d’Al-Qaïda en Syrie et entretenait des relations avec l’Etat islamique dans la région.

Depuis la chute du régime d’Assad début décembre de l’année dernière, les pays de l’UE ont souhaité modifier leur approche géopolitique du pays, de nombreuses questions restant en suspens quant à la manière dont les nouveaux dirigeants du HTS façonneront la nouvelle Syrie.

Les pays de l’UE souhaitent lever les restrictions imposées aux compagnies aériennes, comme la compagnie aérienne syrienne Arab Airlines, selon le document, afin de « faciliter les opérations aériennes civiles entre l’UE et la Syrie ».

La suppression de « l’interdiction d’exporter des technologies pétrolières et gazières, ainsi que des restrictions sur l’exportation et la participation aux projets et au financement d’infrastructures » font partie des ouvertures proposées dans le document.

La levée des restrictions est également prévue pour les « actifs commerciaux de grande valeur, tels que les véhicules », afin de permettre aux Syriens de délocaliser leurs entreprises dans le pays.

La réouverture des relations bancaires et d’investissement fait partie des propositions répertoriées. « Les canaux financiers entre l’UE et la Syrie doivent être rouverts, y compris le rétablissement de certaines relations bancaires entre les banques syriennes et les banques de l’UE », indique le document.

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