Aucune initiative spécifique sur l’IA dans les soins de santé n’est en vue, mais l’impact inévitable de cette technologie guidera l’élaboration des politiques de l’UE au cours des cinq prochaines années, selon le commissaire Olivér Várhelyi.
L’intelligence artificielle (IA) est sur le point de révolutionner les soins de santé, de l’apprentissage automatique facilitant les diagnostics à la découverte de médicaments innovants, mais aucune législation dédiée à l’IA pour les soins de santé n’est en préparation par la Commission.
« C’est ainsi que toute la technologie évolue. Il est impossible aujourd’hui de ne pas utiliser l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé », a déclaré le commissaire européen à la santé, Olivér Várhelyi, lors du dévoilement d’une nouvelle communication sur la cybersécurité des hôpitaux.
Alors que l’UE a commencé à étudier l’utilisation de solutions de pointe dans le secteur de la santé, Várhelyi a exclu pour l’instant une initiative législative spécifique.
Il est néanmoins « très clair » pour le commissaire que le secteur de la santé s’engagera dans cette voie au cours des cinq prochaines années.
« C’est pourquoi, lorsque nous élaborerons des propositions de base, nous nous concentrerons également très largement sur l’utilisation possible de l’intelligence artificielle », a-t-il déclaré.
Il a reconnu que l’IA façonnerait le programme de la Commission, avec des domaines d’intervention spécifiques intégrés dans des efforts législatifs plus larges.
Parmi ceux-ci figure la loi sur la biotechnologie, prévue pour 2025, qui vise à rationaliser la réglementation des sciences de la vie en cherchant à « amener la biotechnologie du laboratoire à l’usine puis sur le marché », comme le soulignent les orientations politiques de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Mais l’IA ne guidera pas seulement le travail des décideurs politiques en matière de développement de produits, mais pourrait également s’avérer utile pour les traitements et les diagnostics, a-t-il déclaré.
Várhelyi a cité comme exemple le prochain plan de santé cardiovasculaire de l’UE, car il cherchera à exploiter l’IA pour la médecine personnalisée, l’analyse prédictive de la santé et les parcours de soins adaptés aux patients.
« L’intelligence artificielle peut être un outil permettant aux patients de détecter les risques posés par les maladies cardiovasculaires », a-t-il déclaré.
Le commissaire a également souligné le rôle du récent cadre européen sur l’espace des données de santé, qui facilite la collecte et l’analyse sécurisées de vastes ensembles de données sur la santé. Cette fondation, a-t-il soutenu, est essentielle pour faire progresser les innovations en matière de soins de santé basées sur l’IA.
« Nous avons non seulement le potentiel mais aussi le devoir d’utiliser (ces données de santé) et de les laisser se développer dans le cadre de ce mandat législatif pour entrer dans une toute nouvelle ère de soins de santé », a-t-il déclaré.