Les propriétaires d’hôtels se plaignent du fait que les locations de vacances sont désormais plus nombreuses que les chambres d’hôtel.
Les législateurs grecs débattent de nouvelles règles strictes pour les locations de vacances dans le but de réprimer le surtourisme.
Dans le cadre des changements proposés, les entrepôts rénovés, les espaces souterrains et les anciennes propriétés industrielles seront supprimés des sites de location comme Airbnb.
« Les sous-sols ne seront plus autorisés à être utilisés. Les espaces de location doivent servir de zones résidentielles principales, avec de la lumière naturelle, une ventilation et une climatisation », a déclaré la ministre du Tourisme Olga Kefalogianni à la télévision publique avant le débat.
« Nous introduisons des normes minimales de fonctionnement et de sécurité car il s’agit d’un produit touristique », a-t-elle déclaré. « Notre objectif est le développement à long terme, durable et de haute qualité du tourisme grec, et pas seulement de battre des records chaque année. »
Le projet de loi coïncide avec une interdiction d’un an à Athènes des nouveaux permis de location à court terme dans les zones touristiques populaires comme Kolonaki, Koukaki et Exarchia, les violations étant passibles d’une amende de 20 000 €.
Équilibrer les avantages touristiques de la Grèce avec le logement pour les locaux
Les locations de vacances ont contribué au développement de l’industrie touristique vitale de la Grèce – représentant directement 13 % du produit intérieur brut du pays en 2023 – mais ont également rendu la vie plus chère en raison de la hausse des loyers pendant la crise du coût de la vie.
Le gouvernement affirme vouloir équilibrer les avantages du tourisme avec l’accessibilité du logement et propose des incitations fiscales aux propriétaires immobiliers pour qu’ils abandonnent la location à court terme.
La Grèce s’attend à ce que les recettes du tourisme atteignent un montant record de 22 milliards d’euros en 2024 grâce aux 35 millions d’arrivées touristiques prévues, selon les estimations officielles.
Le nombre de chambres disponibles dans les locations de vacances était à peu près équivalent à celui des hôtels dans tout le pays en 2023, mais presque le double dans le centre d’Athènes, selon une étude réalisée par une association nationale d’hôteliers. L’organisme souhaite une répression contre les propriétés réservées via des sites Web comme Airbnb.
Airbnbs à Athènes : débat houleux au parlement grec
Dès le premier jour du débat, plusieurs députés de l’opposition ont accusé le gouvernement de centre-droit de ne pas tenir compte des coûts sociaux et de la pression sur les ressources provoqués par le surtourisme et ont appelé à des restrictions plus complètes des locations.
« Vous autorisez la concentration des locations de courte durée dans des zones prisées par les touristes. Cela transforme radicalement les quartiers et déplace les résidents permanents », a déclaré le député de gauche Kalliopi Vetta au Parlement.
« L’expansion du tourisme est incontrôlée », a-t-elle déclaré. « Cette focalisation uniquement sur le profit se fait au détriment de l’environnement et de la société. »
Le projet de loi, qui introduit également de nouvelles exigences de sécurité et de fonctionnement pour les locations de vacances, devrait être voté plus tard ce mois-ci.
