Le Royaume-Uni continue d’afficher l’un des taux d’inflation les plus élevés du G7, principalement en raison de la hausse des prix de l’énergie et des problèmes persistants de la chaîne d’approvisionnement.
Le Royaume-Uni est toujours aux prises avec des prix exorbitants, après avoir été confronté à l’inflation la plus forte parmi les pays du G7 depuis juin 2024, selon une nouvelle analyse de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Le G7 fait référence à un groupe des pays les plus industrialisés au monde et comprend le Royaume-Uni, les États-Unis, la France, le Canada, l’Italie, l’Allemagne et le Japon.
L’indice des prix à la consommation du Royaume-Uni de novembre 2024, y compris le coût du logement des propriétaires occupants (CPIH), s’est élevé à 3,5 % sur une base annuelle. Ce chiffre est à comparer aux 3,2 % d’octobre.
Cela représente également près du triple du taux d’inflation annuel de la France au cours du même mois, qui était de 1,3 %, tout en étant également nettement supérieur à celui de n’importe quel autre pays du G7.
Le Japon a enregistré le deuxième taux d’inflation annuel le plus élevé du G7 en novembre, à 2,9 %, devant l’Allemagne à 2,2 % et l’Italie à 1,3 %. Le taux d’inflation annuel du Canada était de 1,9 % en novembre 2024, tandis que les États-Unis connaissaient un taux d’inflation annuel de 2,7 %.
L’indice des prix à la consommation (IPC) du Royaume-Uni, qui est la mesure de l’inflation la plus couramment utilisée, a également augmenté de 2,6 % sur une base annuelle en novembre 2024, contre 2,3 % en octobre. Ce chiffre reste considérablement supérieur à l’objectif de 2% de la Banque d’Angleterre (BoE), malgré les tentatives constantes des derniers mois pour maîtriser l’inflation.
Qu’est-ce qui se cache derrière la flambée de l’inflation au Royaume-Uni ?
L’un des principaux facteurs à l’origine de l’inflation toujours élevée au Royaume-Uni est la flambée des prix de l’énergie, consécutive à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’à la guerre entre Israël et le Hamas. Les prix de l’énergie ont également été poussés à la hausse par la hausse des prix de gros de l’énergie.
Les prix de gros de l’énergie au Royaume-Uni ont augmenté principalement en raison de l’explosion de la demande énergétique après la pandémie, une fois que l’économie a repris ses fonctions commerciales et industrielles normales. Le Royaume-Uni a également été confronté à un hiver 2024 plus froid que prévu, ce qui a entraîné une augmentation de la demande de chauffage.
Les coûts de réseau pour les distributeurs d’énergie ont également augmenté au cours des derniers mois, ce qui a conduit plusieurs fournisseurs d’énergie à répercuter ces hausses sur les consommateurs, entraînant ainsi des factures d’énergie plus élevées et aggravant l’inflation.
Alors qu’un certain nombre de sociétés pétrolières et gazières se retirent désormais des combustibles fossiles et tentent de passer aux énergies renouvelables, les prix de l’énergie ont également augmenté à court terme, tandis que les ressources renouvelables augmentent pour répondre à la demande.
Pendant la pandémie, le Royaume-Uni a également connu une augmentation de la demande de biens de consommation, tout comme plusieurs autres régions du monde, suite à l’essor des achats en ligne et du commerce électronique en particulier. Cela a entraîné d’importants goulots d’étranglement et perturbations de la chaîne d’approvisionnement, qui perdurent encore dans plusieurs régions du pays, et ont contribué à la hausse des prix.
Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, telles que les attaques sur la mer Rouge, ont encore exacerbé cette situation, avec un certain nombre de retards et d’annulations d’expéditions. Cela a particulièrement touché le Royaume-Uni, le pays étant un important importateur net de marchandises et donc vulnérable aux facteurs volatils à l’échelle mondiale.
De même, les prix des produits alimentaires et agricoles ont également augmenté de manière significative après l’invasion russe de l’Ukraine, les deux pays étant les principaux producteurs agricoles mondiaux. Ainsi, les prix de produits vitaux tels que le maïs, le blé, les engrais et l’huile de tournesol ont tous grimpé en flèche ces derniers temps.
Le Royaume-Uni a également connu une forte croissance des salaires au cours des derniers mois, ce qui témoigne d’un marché du travail toujours résilient, ce qui a également fait grimper l’inflation.