Inside Out 2

Jean Delaunay

Qui regarde quels films ? Comment les marchés européens du cinéma se sont comportés en 2024

Les cinémas néerlandais ont vendu moins de billets l’année dernière que l’année précédente, tandis que l’industrie cinématographique française ne cesse de se renforcer.

Les films qui divertissaient toute la famille ont été les grands attraits en Europe l’année dernière, selon les nouvelles données.

Aux Pays-Bas, alors que la fréquentation des cinémas a augmenté régulièrement après la pandémie pour se rapprocher du sommet de 2019, 2024 a enregistré une baisse des ventes globales par rapport à 2023.

Les ventes de billets ont chuté de 7 %, avec 29 millions vendus, contre 32 millions de billets en 2023, les films familiaux et locaux attirant le plus grand nombre de personnes à travers le pays.

Il y a eu comparativement moins de succès à succès en 2024, même si l’industrie néerlandaise rapporte que des films comme À l’envers 2, Moi, moche et méchant 4 et Wonka bien performé.

L’Association néerlandaise des cinémas et salles de cinéma (NVBF) et NVPI Film, l’association professionnelle des distributeurs de films, affirment que le chiffre d’affaires au box-office s’est élevé à 312 millions d’euros, soit 8 % de moins qu’en 2023.

En 2019, les ventes de billets ont atteint 38 millions, soit le montant le plus élevé depuis les années 60. Entre 2020 et 2021, où les confinements ont restreint l’ouverture des cinémas néerlandais, les ventes de billets ont atteint en moyenne environ 15 millions par an.

L’année 2023 a été globalement une année réussie au box-office grâce à d’énormes moments à succès tels que la tendance Barbenheimer qui a dynamisé la promotion des deux Barbie et Oppenheimer contrecarrer d’autres films sous-performants et l’impact des conflits de travail à Hollywood.

Le box-office américain s’est comporté de la même manière, avec À l’envers 2 faisant les meilleures affaires de tous les films de 2024, générant plus de ventes de billets au niveau national que n’importe quel film en 2023, malgré une année globale enregistrant une baisse de 5,9 % des ventes brutes. Le box-office brut américain est passé de 8,8 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros) à 8,3 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros).

Des ouvriers apportent la touche finale à un nouveau tapis à l'entrée du palais du cinéma Art déco Tuschinski à Amsterdam, aux Pays-Bas, le vendredi 13 janvier 2012.
Des ouvriers apportent la touche finale à un nouveau tapis à l’entrée du palais du cinéma Art déco Tuschinski à Amsterdam, aux Pays-Bas, le vendredi 13 janvier 2012.

Les chiffres de l’industrie néerlandaise montrent que si les ventes globales de billets ont diminué pour le cinéma, les ventes ont en fait augmenté dans les salles de cinéma indépendantes. 10 % de tous les billets vendus l’étaient dans des salles de cinéma indépendantes distinctes de la principale chaîne de cinéma Pathé.

Parler à SAIle réalisateur Martin Koolhoven a suggéré que, comme tant de gens « ont de bons téléviseurs à la maison », les cinémas indépendants qui offrent de la nourriture, des boissons et des sièges de meilleure qualité, ainsi qu’une programmation intéressante « sont souvent mieux équipés pour une soirée ».

Une nouvelle vague française

Alors que les ventes de billets sont en baisse aux Pays-Bas, la France enregistre une amélioration par rapport à l’année précédente.

Après un retour réussi aux bons chiffres en 2023 avec une croissance de 16 % sur un an, les ventes de billets se stabilisent sur l’ensemble du territoire, augmentant de 0,5 % avec 181 millions de billets vendus pour un box-office global de 1,36 milliard d’euros.

L’industrie cinématographique française a également enregistré une meilleure emprise sur le marché, représentant 44,4 % des billets vendus, un sommet depuis 15 ans pour les films français.

L’investissement dans la production cinématographique nationale est depuis longtemps une priorité pour le secteur culturel français, les films Un p’tit truc en plus et Le Comte de Monte-Cristo tous deux vendant environ 10 millions de billets, ce qui les place parmi les films les plus rentables du pays.

Les Pays-Bas ont toujours eu une industrie cinématographique nationale plus petite que la France. L’année a néanmoins été couronnée de succès pour les productions néerlandaises, puisque plus d’un sixième des billets vendus sont allés à des films nationaux.

Le Royaume-Uni mijote

Un autre marché qui a connu l’une de ses meilleures années cinématographiques depuis longtemps avant la pandémie est celui du Royaume-Uni, avec un chiffre d’affaires de 1,35 milliard de livres sterling (1,63 milliard d’euros) en 2019.

Les ventes de billets sont toujours en baisse d’environ 22 % par rapport à ce chiffre d’avant la pandémie, 2024 générant 1,06 milliard de livres sterling (1,28 milliard d’euros), soit une petite fraction du chiffre de 2023.

Même si les films français représentaient près de la moitié du box-office français, les Britanniques étaient bien plus susceptibles d’apprécier les productions hollywoodiennes. Les films Disney représentaient à eux seuls 20,9 % du marché. Selon Variétéla sortie tardive de Méchant a propulsé les ventes de films d’Universal Pictures au deuxième rang pour les Britanniques, avec une part de marché de 19,5 %.

Les productions britanniques ne représentaient que 23 % de part de marché, un chiffre supérieur au chiffre néerlandais mais bien inférieur au total français.

Ailleurs en Europe

Le box-office italien est également resté stable. Avec environ 70 millions de billets vendus et un chiffre d’affaires d’environ 494 millions d’euros, les chiffres de 2024 se situent à un million d’euros près des recettes de l’année précédente.

Le box-office espagnol a également enregistré une légère mais inquiétante baisse. En baisse de 2 % par rapport à 2023, les cinémas espagnols ont rapporté cette année 477 millions d’euros. C’est encore près de 30 % en dessous de la moyenne d’avant la pandémie.

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