Réseaux sociaux : la désinformation n’est plus une obsession

Martin Goujon

Réseaux sociaux : la désinformation n’est plus une obsession

LONDRES — Lorsque Donald Trump a gagné en 2016, les réseaux sociaux ont été pointés du doigt. Pas cette fois.

Entre la première victoire de Trump à la présidentielle américaine et le vote surprise en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, on s’est mis à chercher une explication des deux côtés de l’Atlantique. Et le coupable a rapidement été trouvé : les réseaux sociaux.

Dans le cas du Brexit, l’argument était que les électeurs avaient subi un lavage de cerveau par l’obscure société de données Cambridge Analytica ; dans le cas de Trump, c’était par des trolls russes.

“Tout le monde disait que c’était à cause de la technologie”, se souvient Reece Peck, professeur associé de journalisme et de communication politique à la City University of New York. “C’est la faute des algorithmes.”

S’en est suivie près d’une décennie d’alertes sur la désinformation. Des parlementaires se creusaient la tête pour savoir quelles idées les plateformes pouvaient laisser propager, et se lamentaient sur à quel point cela érodait irrémédiablement les fondements de la société.

Une véritable petite filière, baptisée “Big Disinfo”, a vu le jour pour lutter contre les mauvaises informations. Les ONG ont injecté des fonds dans des groupes s’engageant à défendre la démocratie contre les marchands de contre-vérités, tandis que le fact-checking promettait de démêler le vrai du faux.

Cependant, tout le monde n’était pas convaincu qu’il y avait une menace.

Dans les jours qui ont suivi l’élection de 2016, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a déclaré qu’il y avait “un profond manque d’empathie quand on affirme que la seule raison pour laquelle quelqu’un a pu voter ce qu’il a voté, c’est parce qu’il a vu des fake news”.

Huit ans plus tard, et après la seconde victoire décisive de Trump, les propos de Zuckerberg résonnent différemment.

Cette fois-ci, “il n’y a pas de grand mystère, du genre, waouh, pourquoi c’est arrivé ?”, remarque Kelly McBride, chercheuse en éthique des médias à l’Institut Poynter. “Personne n’a été dupé pour voter Donald Trump.”

Mais la victoire du républicain n’est que le dernier coup porté au récit de Big Disinfo qui avait pris de l’ampleur entre-temps.

L’étude de la désinformation date d’avant 2016, mais le domaine a connu une renaissance post-Trump — ravivé par les possibilités de lavage de cerveau par les réseaux sociaux.

Dans les jours qui ont suivi l’élection de 2016, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a déclaré qu’il y avait “un profond manque d’empathie quand on affirme que la seule raison pour laquelle quelqu’un a pu voter ce qu’il a voté, c’est parce qu’il a vu des fake news”. | Jim Watson/Getty Images

L’attention est rapidement passée de la désinformation — les contre-vérités diffusées intentionnellement pour tromper — à la catégorie plus large et plus répandue des fausses informations, ou fake news, qui se propagent involontairement au sein de la population.

La clameur a grandi lorsque la pandémie de Covid a frappé, déclenchant l’“infodémie” — l’avalanche de contre-vérités dont le président Joe Biden a prévenu qu’elle “tuait les gens” —, dont le point d’orgue a été l’expulsion de Donald Trump de plusieurs plateformes à la suite de la tentative d’insurrection du 6 janvier 2021.

Quatre ans plus tard, Trump est à nouveau président élu (et de retour sur Facebook), le scepticisme à l’égard des vaccins est en hausse et la confiance dans les médias continue son rapide déclin. Dans ce contexte, les chercheurs en désinformation commencent à s’interroger sur l’utilité de leur domaine de recherche.

Il y a actuellement une “crise dans le domaine des études sur la désinformation”, pointait un article paru en octobre dans la Misinformation Review de l’université de Harvard.

“Depuis près d’une décennie”, la désinformation est au cœur des préoccupations des élites politiques, des associations et des médias, écrivent les auteurs. Malgré cela, “on a parfois l’impression que ce domaine de recherche n’est pas près de répondre à des questions basiques sur les impacts réels de la désinformation, telles que ses effets sur les élections ou ses liens avec l’extrémisme et la radicalisation”.

Les auteurs notent que des questions fondamentales, telles que la définition de la désinformation, continuent de poser problème.

Les travaux butent sur les débats “incroyablement polarisés” sur le rôle que joue la désinformation dans la société. Par exemple, la question de savoir si “Facebook a influencé de manière significative les résultats des élections de 2016” — qui, huit ans plus tard, n’est toujours pas concluante, bien que des études aient mis en doute le fait que les fermes de bots russes aient joué un rôle important.

Les experts qui tentent d’analyser les événements politiques majeurs commencent à élargir leur champ d’investigation.

“Je pense que les gens dans ce domaine se sont rendu compte que l’information et la façon dont elle façonne notre vision du monde sont certainement des choses importantes à comprendre”, observe Felix Simon, chercheur en communication et research fellow sur l’IA et l’information en ligne au Reuters Institute for the Study of Journalism.

“Mais ce n’est pas le seul facteur, et dans de nombreux cas, ce n’est même pas le facteur le plus important, qui détermine les décisions politiques, y compris celles que nous pourrions personnellement trouver problématiques.”

Et ce n’est pas la seule hypothèse qui a du mal à résister à l’examen.

A l’époque où ce domaine de recherche était en plein boom, ses hypothèses pouvaient être résumées ainsi : de mauvais acteurs font circuler des informations erronées en ligne, les gens les absorbent involontairement, et leurs croyances et comportements changent pour le pire.

L’antidote consistait à corriger les inexactitudes, d’abord en faisant pression sur les plateformes pour qu’elles suppriment ou signalent les contenus incriminés, ou qu’elles les dépriorisent.

La clameur n’a fait que croître lorsque la pandémie de Covid a frappé, déclenchant l’“infodémie”. | Chris Delmas/Getty Images

Le problème était nouveau parce que les réseaux sociaux étaient nouveaux et qu’ils exerçaient des influences inédites sur le comportement des gens. Il s’agissait d’un problème omniprésent qui avait une importance pour la société dans son ensemble.

L’opinion dominante parmi les journalistes et les universitaires était qu’il s’agissait d’un problème “bottom-up” : des acteurs malveillants, éventuellement financés par des Etats étrangers hostiles, polluaient les discussions publiques par la base, contaminant ainsi le reste de l’écosystème.

“Il y avait l’idée que ‘le ciel nous tombait sur la tête’ après l’élection de 2016 (qui a été) exacerbée par le fait que c’était le terrain des grands médias, donc cela semblait particulièrement important pour les journalistes”, retrace Matthew Baum, professeur de communication globale à l’université de Harvard.

Une enquête du Pew Research Center, réalisée en 2022, a révélé que 71% des journalistes pensaient que les informations inventées constituaient un “très gros problème”, contre 50% des adultes américains.

Mais des études menées depuis ont révélé que la désinformation la plus flagrante n’est généralement consommée que par un petit groupe de personnes très investies et enclines à adhérer aux thèses conspirationnistes.

“Ce n’est pas toujours le cas que les gens croient et font de mauvaises choses parce qu’ils ont été exposés à de mauvaises informations à ce sujet”, souligne Baum. “Les gens adoptent des attitudes et des opinions et recherchent ensuite des informations qui vont dans le même sens.”

Il convient de noter que les informations erronées les plus puissantes ne sont pas uniquement diffusées par des trolls anonymes sur internet.

Au contraire, “la désinformation la plus lourde de conséquences tend à provenir d’acteurs nationaux éminents et puissants, de personnalités politiques de premier plan”, pointe Rasmus Nielsen, professeur au département de communication de l’université de Copenhague.

La majorité de ces informations ne sont pas non plus des mensonges purs et simples, mais plutôt des bribes de vérité présentées de manière trompeuse ou décontextualisées. Et ce phénomène ne se limite pas aux réseaux sociaux. “Beaucoup de ces affirmations sont faites lors de meetings de campagne”, illustre Nielsen. “Elles sont formulées lors de débats télévisés ou d’autres formes de couvertures médiatiques.”

Le problème n’est pas nouveau non plus. Matthew Baum raconte qu’il montre aux étudiants un article du Harper’s Magazine, daté d’octobre 1925, qui dénonçait les dangers des fake news pour la démocratie.

Nombreux sont ceux qui ont exprimé des doutes sur l’hypothèse des réseaux sociaux dès le départ. “Pour ceux qui étudient la communication politique, je pense que ce cadrage a toujours été un peu étrange”, estime Nielsen.

Pour expliquer la montée du populisme et les résultats électoraux inattendus de 2016, les économistes ont davantage évoqué les effets destructeurs à long terme provoqués par la crise financière de 2008 que la consommation de mauvaises informations.

Le commissaire de la FCC (le gendarme des télécoms), Brendan Carr, qui a été choisi par le président élu Trump pour occuper le poste de président de la FCC, a déjà commencé à prendre des mesures pour démanteler “le complexe de censure”. | Riccardo Savi/Getty Images pour le sommet de Concordia

Les recherches menées entre-temps ont contribué à donner raison aux sceptiques. “Elles ont créé une sorte d’opinion révisionniste dans le domaine, selon laquelle (…) ce n’est peut-être pas le plus grand danger auquel nous sommes confrontés”, relate Baum.

Certains chercheurs estiment que la subjectivité inévitable pour définir la “désinformation” la rend inappropriée en tant que champ d’investigation scientifique.

“Bien que les informations trompeuses soient répandues et nuisibles, il ne peut pas y avoir — plus précisément, il ne devrait pas y avoir — une science du contenu trompeur”, a écrit Dan Williams, professeur adjoint de philosophie à l’université du Sussex, début 2024.

Il est malavisé d’essayer de mesurer l’exposition des gens à des contenus trompeurs ou leur “sensibilité” à ces contenus, poursuivait Williams. “Et il est extrêmement malavisé de déléguer à une catégorie d’experts en désinformation la tâche de déterminer quelles sont les affirmations vraies qui sont néanmoins trompeuses.”

Alors qu’au sein de ce domaine de recherche on se débattait avec ces questions, des attaques sont aussi venues de l’extérieur, de la part des républicains aux Etats-Unis, dont beaucoup disent qu’elles en ont refroidi plus d’un.

Les républicains ont lancé des recours juridiques en affirmant que les spécialistes de la désinformation s’étaient concertés avec l’administration du président sortant Joe Biden pour censurer la liberté d’expression pendant la pandémie de Covid.

L’année dernière, la Cour suprême a statué que les plaignants n’avaient pas le droit d’intenter une action en justice à ce sujet, tout en laissant en suspens la question centrale de savoir si les interactions entre l’administration Biden et les plateformes de réseaux sociaux étaient autorisées par le droit américain.

Mais ces attaques ont eu des conséquences. Le Stanford Internet Observatory, qui menait des travaux très médiatisés sur la désinformation liée aux élections, a été dissous après avoir été la cible de poursuites judiciaires et d’assignations à comparaître par des républicains.

Les actions agressives contre les groupes travaillant sur la désinformation et les réseaux sociaux vont probablement se poursuivre. Le commissaire de la FCC (le gendarme des télécoms), Brendan Carr, qui a été choisi par le président élu Trump pour occuper le poste de président de la FCC, a déjà commencé à prendre des mesures pour démanteler “le complexe de censure”.

Entre-temps, sentant le changement, les plateformes ont lentement adapté leur approche sur la désinformation.

Après ses commentaires dubitatifs au lendemain de l’élection de 2016, Mark Zuckerberg a rapidement changé de position sur les “fake news”.

Dans les années qui ont suivi, il s’est montré de plus en plus sensible aux pressions exercées pour retirer les contenus problématiques des plateformes Meta, dont le point d’orgue a été la suspension du compte de Trump à la suite de l’assaut du Capitole aux Etats-Unis en 2021.

En 2023, YouTube, X et Meta ont cessé d’étiqueter ou de supprimer les messages qui reprenaient les affirmations de Trump. Brendan Smialowski | Getty Images

Depuis, le pendule est reparti dans l’autre sens.

Le compte de Trump a été discrètement rétabli en 2023 avec une surveillance supplémentaire. Il a été rétabli dans son intégralité avant les élections de l’année dernière.

En août dernier, Zuckerberg a envoyé une lettre aux républicains du Congrès, regrettant que Meta ait cédé aux pressions de l’administration Biden pour censurer le contenu relatif au Covid-19. Il a affirmé que l’entreprise était “prête à les repousser” la prochaine fois.

“Quelqu’un comme Zuckerberg va juste dans le sens du pouvoir. Il n’a pas d’opinions politiques particulièrement tranchées, si ce n’est un engagement en faveur de la richesse et de la déréglementation gouvernementale”, commente Alice Marwick, directrice de recherche à Data & Society, un institut de recherche à but non lucratif.

Le mépris d’Elon Musk pour la modération des contenus sur X a également accéléré le changement des standards du secteur et contribué à ce que d’autres plateformes réduisent leur contrôle des contenus.

En 2023, YouTube, X et Meta ont cessé de labelliser ou de supprimer les messages qui reprenaient les affirmations de Trump. YouTube a déclaré qu’il ne supprimerait plus les vidéos affirmant à tort que l’élection présidentielle de 2020 a été volée à Trump.

Sur Threads, la nouvelle plateforme de Meta, les utilisateurs ont un plus grand contrôle sur l’affichage de contenus controversés ou conspirationnistes. Bluesky, la plateforme qui récupère actuellement les anciens utilisateurs de Twitter mécontents, adopte la même approche.

Les partisans d’une modération rigoureuse des contenus ont critiqué ces changements, mais le contrôle de l’expression politique a toujours été controversé. Lorsque Trump a été retiré de Facebook pour la première fois, de nombreux dirigeants du monde entier ont dénoncé cette mesure comme étant de la censure.

Certains chercheurs ont souligné que les racines de Big Disinfo, forgées dans une révolte partisane contre Trump, ont conduit à des prescriptions de discours manifestement unilatérales.

“Les chercheurs en désinformation n’ont pas transcendé les origines partisanes du discours de désinformation pour développer une procédure impartiale et fiable permettant de séparer la désinformation de la véritable information”, a écrit Joseph Uscinski, professeur de sciences politiques à l’université de Miami, en 2023.

Il en résulte une “tendance involontaire” du domaine de recherche “à prendre parti dans les débats politiques polarisés qu’il tente d’étudier” et une “pathologisation asymétrique de ce que nous, les chercheurs, considérons comme de fausses croyances”.

Si les réseaux sociaux n’ont pas au centre des analyses à froid de l’élection cette fois-ci, la désinformation — et les discussions à ce sujet — est restée d’actualité. Trump et ses partisans les plus en vue, comme Elon Musk, ont répété des rumeurs infondées selon lesquelles les immigrés mangeraient des animaux domestiques, par exemple.

Le mépris d’Elon Musk pour la modération des contenus sur X a également accéléré le changement des standards du secteur et contribué à ce que d’autres plateformes réduisent leur contrôle des contenus. | Evaristo Sa/Getty Images

Malgré les efforts du mouvement antidésinfo, ce type de rhétorique est devenue mainstream depuis 2016.

“Le débat public du pays s’est déplacé vers la droite, si bien qu’il n’est plus nécessaire de se tourner vers des espaces marginaux pour entendre des opinions anti-immigrés, antiféministes, antitrans, anti-LGBTQ, ces choses-là sont adoptées par des personnes appartenant à l’élite”, analyse Alice Marwick.

Mais la question de savoir dans quelle mesure cette situation peut être imputée aux réseaux sociaux reste ouverte. La “polarisation”, autrefois décrite comme une crise mondiale découlant des plateformes en ligne, semble aujourd’hui davantage être un produit de la culture politique et médiatique très idiosyncratique des Etats-Unis. Une étude récente a révélé que la polarisation est restée la même ou a diminué dans presque tous les autres pays entre 1980 et 2020.

L’analyse de l’impact de la désinformation sur les résultats électoraux s’est avérée si difficile que les auteurs de l’étude publiée dans la Misinformation Review ont suggéré qu’elle “imposait une tâche impossible aux chercheurs”.

“Beaucoup de gens vous diraient que c’est possible si nous avions accès aux bonnes données ou ressources”, mentionne l’un des auteurs, Irene Pasquettto, professeure assistante au College of Information de l’université du Maryland. “Personnellement, je pense qu’il s’agit de quelque chose qui ne peut pas être quantifié, pas ‘scientifiquement’.”

Les personnes consultées pour cet article ont prédit que le domaine de recherche s’adapterait pour englober les nouvelles découvertes, peut-être en mettant davantage l’accent sur les campagnes de désinformation menées dans les pays du Sud. Face aux critiques croissantes, au moins une partie des chercheurs est déjà revenue à des “cadres fondamentaux” antérieurs à 2016.

Au niveau sociétal, l’accent mis sur la véracité des informations en tant que base de l’analyse politique commence à donner l’impression d’être de plus en plus aveugle aux autres facteurs.

“J’y ai beaucoup réfléchi ces derniers temps (…) à comment le cadre de la désinformation ne nous a pas aidés et à ce que nous pouvons faire différemment”, confie Alice Marwick. “Le problème n’est pas tant celui des ‘unités de faits’, n’est-ce pas ? Le problème, ce sont ces grandes histoires qui reviennent sans cesse, et beaucoup de ces histoires sont vieilles de plusieurs centaines d’années.”

Marwick cite la criminalité des immigrés — comme le mensonge selon lequel ils mangeraient des animaux domestiques — et les propos diffamants — comme le fait que la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, aurait prétendument “couché pour réussir” — comme exemples de récits qui persistent depuis des millénaires.

“Beaucoup de ces choses restent dans les esprits, non pas parce que les informations sont vraies ou fausses, mais parce qu’elles s’inscrivent dans le sens commun, dans la compréhension que les gens ont du fonctionnement du monde.”

Alors, comment combattre ces récits ? Apparemment pas en les démystifiant, en vérifiant les faits ou en lançant des avertissements catastrophistes.

Le Center for Working-Class Politics a étudié la campagne de Kamala Harris afin d’évaluer la résonance des différents messages auprès des électeurs des Etats clés. Le message “Trump est une menace pour la démocratie” s’est avéré être de loin le message le moins attrayant pour les électeurs.

Alice Marwick cite la criminalité des immigrés, comme le mensonge selon lequel ils mangeraient des animaux domestiques —. | Scott Olson/Getty Images

“Lorsque l’on adopte cette conception centrée sur l’information des électeurs ou des audiences des médias, on limite vraiment les questions que l’on peut se poser sur pourquoi la droite est efficace”, considère Reece Peck.

L’analyse post-2016 était “terne et impersonnelle” et se concentrait sur “les génies de la tech et les bots russes”, juge-t-il.

Peck étudie les médias alternatifs, dont les podcasts, et affirme que la persuasion est plus susceptible de se résumer à “l’animateur, son charisme, son pouvoir et son public — des choses très humaines”.

L’idée que le podcasteur américain Joe Rogan “donne aux gens de mauvaises informations scientifiques et que si nous donnions aux gens de bonnes informations scientifiques, nous pourrions le vaincre (…) c’est en quelque sorte se tromper sur l’origine de l’autorité culturelle de Joe Rogan, c’est-à-dire sur la confiance entre lui et son public”.

“L’idée que l’on donne aux gens les meilleurs sujets de discussion et que l’on est le maître des faits”, conclut Peck. “Nous devons la dépasser.”

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