Activists of the feminist group NousToutes stage a demonstration outside the Louvre calling for better justice for rape victims after 50 men were convicted of raping Pelicot

Milos Schmidt

Les appels se multiplient vers la nouvelle ligne d’assistance téléphonique française après le verdict du procès pour viol collectif de Gisèle Pélicot

La plateforme d’aide aux victimes qui croient avoir été droguées puis agressées a été créée deux mois après le traumatisme d’un procès de masse qui a secoué la France et le reste du monde.

C’est l’un des nombreux effets d’entraînement du procès pour viol collectif de Mazan qui a fait la une des journaux internationaux.

Depuis le verdict de la semaine dernière, les appels se multiplient au centre d’appels situé dans un hôpital parisien (APHP).

Les spécialistes qui y travaillent aident les victimes de soumission chimique, le fait d’administrer des drogues à quelqu’un pour l’agresser. Le centre reçoit jusqu’à dix appels par jour.

A 9 heures précises, Leila Chahouachi, pharmacienne et chef de service, commence à rappeler des victimes tout comme Gisèle Pelicot, qui estiment avoir été droguées et agressées.

L’ex-mari de Gisèle Pelicot, Dominique, a été reconnu coupable d’avoir drogué et recruté des hommes pour la violer à son insu pendant plus d’une décennie.

Lui et les cinquante hommes qu’il a recrutés pour abuser sexuellement de Gisèle Pélicot ont été condamnés pour leurs crimes la semaine dernière.

Un montage des premières pages de certains journaux britanniques présentant des réactions au procès pour viol de Gisele Pelicot
Un montage des premières pages de certains journaux britanniques présentant des réactions au procès pour viol de Gisele Pelicot

« Personne n’a le droit de vous toucher. Il n’y a pas de droit de violer ou d’agresser quelqu’un », a répondu Leila Chahouachi, d’un ton calme mais ferme, après qu’une victime ait expliqué qu’elle pensait avoir été droguée et agressée.

Même si elle encourage les victimes à déposer une plainte officielle auprès des autorités locales, elle comprend que certaines victimes ne soient peut-être pas encore prêtes.

« Je ne veux faire pression sur personne. Je veux les guider parce que parfois tout ce dont ils ont besoin c’est de quelqu’un qui les écoute », a-t-elle déclaré à L’Observatoire de l’Europe.

Augmentation des appels des professionnels de santé

Les victimes peuvent ensuite faire analyser leurs cheveux à la recherche de traces de drogue dans le cadre d’un programme national de recherche mené par le centre.

« Trois mèches de cheveux sont prélevées pour être testées. Une pour analyser les cannabinoïdes, une pour les médicaments et les stupéfiants, et une pour le GHB. (connue sous le nom de drogue du viol). Nous rendrons les résultats aux victimes dans 2 mois », a expliqué le directeur du centre.

Le procès pour viol collectif de Pelicot a propulsé la notion de soumission chimique sur le devant de la scène nationale.

Même s’il n’existe pas de chiffres actualisés pour 2024, près de 2 000 plaintes ou appels ont été enregistrés par le centre de Paris en 2022, soit une hausse de 69 % par rapport à l’année précédente.

Environ 80 % de ces cas concernaient des femmes, notamment entre 20 et 29 ans.

« Il y a eu un premier essor avec le mouvement #MeToo en 2017 mais le procès pour viols massifs va marquer un point de non-retour », estime Leïla Chaouachi.

Autre conséquence marquante du procès Pélicot, c’est la vague d’appels sans précédent de la part de professionnels comme des médecins, des magistrats ou des ONG.

« Ce qui frappe depuis le procès pour viol collectif Pelicot, c’est la surmobilisation des professionnels de santé, sidérés par le fait que cette victime errait depuis si longtemps, avec des symptômes qu’elle a décrits et dont elle se plaignait, mais qui n’avaient n’ont pas été identifiés comme impliquant potentiellement l’administration de substances », a déclaré Leila Chahouachi.

« Ces professionnels reconnaissent qu’ils auraient pu passer à côté de cela aussi. C’est pourquoi nous sommes particulièrement demandeurs de formations pour améliorer cette détection de certains signes avant-coureurs. »

Le gouvernement français a promis qu’il lancerait des réformes pour aider les personnes qui craignent d’avoir été droguées puis violées, y compris des kits de test financés par l’État.

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