A tram in Montpellier.

Jean Delaunay

Cette ville européenne a rendu gratuit les transports publics il y a un an. Voici ce qui s’est passé ensuite

Montpellier a instauré la gratuité des transports publics pour lutter contre la crise climatique et alléger le coût de la vie de ses habitants.

La fréquentation des transports publics à Montpellier a augmenté d’un tiers après leur gratuité il y a un an, révèlent de nouveaux chiffres.

La ville de 510 000 habitants indique avoir enregistré 110 millions de déplacements sur son réseau de transports en commun depuis la mise en place du dispositif le 21 décembre 2023, contre 84 millions de déplacements en 2019.

« La gratuité des transports en commun, c’est agir pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants face aux enjeux du changement climatique, en rendant accessible à tous la mobilité sans CO2 », Michaël Delafosse, maire de Montpellier, et Julie Frêche, vice-présidente de la métropole de Montpellier, a indiqué dans un communiqué commun.

Comment Montpellier a rendu gratuit les transports en commun ?

Le projet de rendre les transports publics gratuits pour tous les résidents a été progressif. En 2020, c’était gratuit le week-end, et l’année suivante, c’est devenu gratuit pour les moins de 18 ans et les plus de 65 ans.

Deux ans plus tard, l’ambitieuse démarche d’universalité entre en vigueur, faisant de Montpellier la plus grande ville européenne à introduire une telle mesure.

Seuls les résidents sont éligibles et doivent s’inscrire à l’aide d’une pièce d’identité avec photo et d’un justificatif de domicile en échange d’un titre de transport gratuit. Le pass doit être scanné à chaque trajet afin que la ville puisse suivre les statistiques d’utilisation.

Les politiciens affirment que la crise climatique était l’une des principales raisons de l’introduction de cette mesure, car ils voulaient encourager le passage à des transports plus écologiques afin de réduire les émissions et la pollution de l’air dans la ville.

Ils voulaient également améliorer le coût de la vie des gens, soulignant qu’une famille de quatre personnes pourrait réaliser des économies de 1 470 euros par an grâce à ce programme.

Comment est financée la gratuité des transports en commun ?

Cependant, les transports publics doivent encore être payés d’une manière ou d’une autre. Il existe trois principales sources de financement en France. L’une concerne les revenus commerciaux, comme les billets, que Montpellier fait toujours payer aux non-résidents.

Une taxe est également imposée aux employeurs d’au moins 11 salariés pour financer les transports publics et les services de mobilité. Enfin, le financement public provient des autorités locales.

Les détracteurs des systèmes de transports publics gratuits soutiennent que le coût est supporté par le contribuable et qu’il peut décourager les investissements dans les systèmes de transports publics.

Montpellier rappelle son plan d’investissement d’un milliard d’euros dans les transports sur six ans, avec des investissements dans les pistes cyclables, le covoiturage et les transports en commun.

Si Montpellier est peut-être la plus grande ville à avoir introduit la gratuité des transports publics, elle est loin d’être la première en Europe à le faire.

Tallinn, en Estonie, a ouvert la voie en 2013. Depuis lors, plusieurs autres villes et villages ont mis en place leurs propres projets, tandis que deux pays européens se sont lancés dans l’acte. Le Luxembourg a rendu les tramways, les bus et les métros gratuits pour tous en 2020, et Malte a suivi son exemple en 2022.

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