France

Milos Schmidt

La Banque centrale française abaisse sa prévision de croissance pour 2025 après une année tumultueuse

Le paysage politique tendu de la France et un budget bloqué continuent d’effrayer les économistes et les investisseurs.

La Banque centrale française s’attend à une croissance de l’économie nationale de 0,9% en 2025, a-t-elle annoncé lundi soir.

Ce nouveau chiffre constitue une révision à la baisse par rapport à la prévision de 1,2 % de septembre et intervient après une croissance de 1,1 % en 2024.

La banque a également réduit ses prévisions de croissance pour 2026 de 0,2 point de pourcentage, à 1,3 %.

Une croissance de 1,3 % est également attendue en 2027, avec des salaires qui devraient dépasser l’inflation.

Dégradation du crédit

Cette annonce intervient dans un contexte de troubles politiques en France, qui ont incité la semaine dernière l’agence de notation Moody’s à abaisser la note de crédit du pays à Aa3.

Moody’s a souligné ses inquiétudes concernant un déficit national croissant, qui devrait atteindre 6,3% en 2025.

La France a déjà fait l’objet de mesures disciplinaires au niveau de l’UE pour avoir dépensé trop d’argent en 2024, dépassant la limite de déficit de 3 % du bloc.

Le déficit s’élèvera à 6,1% du PIB cette année, selon les estimations du gouvernement.

Plus optimiste que Moody’s, la banque centrale s’attend à ce que le déficit public se situe entre 5 et 5,5% du PIB l’année prochaine.

Ces prévisions ont néanmoins été finalisées avant la chute du gouvernement au début du mois.

À la suite d’un conflit budgétaire, l’ancien Premier ministre Michel Barnier a été évincé début décembre, remplacé par François Bayrou.

La France travaille actuellement sur une législation d’urgence pour éviter une fermeture du gouvernement, en l’absence d’un projet de loi de finances pour 2025.

La banque centrale prévient qu’une législation d’urgence augmenterait considérablement le déficit de l’année prochaine – ajoutant qu’elle pourrait augmenter les impôts sur le revenu d’environ 4 milliards d’euros.

Unir un parlement divisé

De profondes divisions continuent de tourmenter l’Assemblée nationale, en particulier après les élections anticipées controversées du début de cette année.

Aucun parti n’a obtenu suffisamment de sièges pour obtenir la majorité au Parlement français, ce qui signifie que Bayrou doit désormais unir ces groupes fracturés.

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a notamment exhorté les hommes politiques à mettre de côté leurs divergences « pour la crédibilité de la France ».

La banque table sur une inflation harmonisée de 2,4% cette année, 1,6% en 2025 et 1,9% en 2027. Ces chiffres sont néanmoins influencés par les mesures fiscales prévues par le gouvernement Barnier, appliquées ou non sous Bayrou.

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