"Complètement détraqué": les tempêtes hivernales d'août ont détruit la moitié des récoltes de cet agriculteur français

Jean Delaunay

« Complètement détraqué »: les tempêtes hivernales d’août ont détruit la moitié des récoltes de cet agriculteur français

« Nous n’avons jamais rien vu de tel », déclare un agriculteur français qui a perdu la moitié de sa récolte en raison de conditions météorologiques extrêmes.

Des semaines de temps pluvieux suivies de la tempête Patricia début août ont détruit les cultures dans le nord de la France.

Dans la commune de Sangatte, l’agriculteur Bertrand Baey a perdu la moitié de ses récoltes d’avoine à cause des intempéries.

« Nous n’avons jamais rien vu de tel », explique Bertrand, un agriculteur de sixième génération qui cultive ses cultures depuis 2006. « Nous avons eu une tempête hivernale au milieu de l’été. »

L’avoine, qui n’avait pas encore atteint la maturité de la récolte, a perdu une grande partie de ses grains, qui sont tombés au sol à cause des vents violents.

Le nord de la France a connu des rafales allant jusqu’à 80 kilomètres par heure et de fortes pluies ces dernières semaines lors d’un épisode orageux d’été.

Le temps automnal dans la région est survenu au milieu des récentes vagues de chaleur dans des pays comme l’Espagne et l’Italie et des incendies de forêt qui ont ravagé l’île grecque de Rhodes.

Les mauvaises récoltes ont des répercussions sur le bétail

Alors que Bertrand récolte habituellement environ 3,2 tonnes d’avoine par an, il s’attend à récolter moins d’une tonne cette saison en raison du temps inhabituel.

La commune de Sangatte a connu le double des pluies habituelles entre septembre et mars, raconte Bertrand.

« On ne pouvait pas évacuer l’eau vers la mer, les champs étaient inondés, j’ai dû ressemer », se souvient-il. « Et puis au printemps on a eu un temps excessivement sec et on n’a pas pu faire émerger les plantes. C’est vrai que le temps est complètement détraqué. »

En tant qu’éleveur de bovins, Bertrand utilise 50 % de sa production d’avoine pour nourrir ses vaches. Il vend généralement l’autre moitié, ce qui lui procure un revenu supplémentaire. Cette année, il a à peine de quoi nourrir ses animaux.

Il espère pouvoir bénéficier d’aides gouvernementales et d’une assurance récolte pour compenser ses pertes.

Les événements météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents

Bertrand explique que l’échec de la récolte était dû à des événements climatiques, qui pourraient devenir de plus en plus récurrents dans les années à venir.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’agence météorologique des Nations Unies, a mis en garde à plusieurs reprises contre une tendance à l’accélération des catastrophes naturelles. Le nombre d’événements météorologiques extrêmes a presque quintuplé entre les années 1970 et la dernière décennie, s’ajoutant aux signes qu’ils deviennent plus fréquents en raison du réchauffement climatique.

« Il va falloir se remettre en question. Il y a des cultures qu’on va devoir arrêter de cultiver et qu’on ne pourra plus faire », indique Bertrand.

Il pense qu’il devra bientôt arrêter les cultures de printemps en raison du sol argileux de ses terres, mais craint que les inondations ne perturbent également les cultures d’hiver. « Il va falloir trouver des solutions », ajoute-t-il.

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