Nissan a annoncé le mois dernier qu’il supprimerait 9 000 emplois, soit environ 6 % de sa main-d’œuvre mondiale, et réduirait sa capacité de production mondiale de 20 %, après avoir annoncé une perte trimestrielle de 9,3 milliards de yens (58 millions d’euros).
Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan a nommé Jérémie Papin, qui supervisait ses opérations aux États-Unis, au poste de directeur financier dans le cadre d’un remaniement majeur de la direction présenté comme la clé d’un redressement.
Cette décision a été annoncée jeudi aux États-Unis. Cela signifie que Papin, président du comité de direction de Nissan pour les Amériques, remplace Stephen Ma, qui supervisera les opérations de Nissan Motor Corp en Chine.
Le remplacement de Ma était spéculé depuis un certain temps, étant donné les problèmes de Nissan sur le marché clé américain, récemment dominé par Tesla, Toyota et Ford.
Nissan a révélé le mois dernier qu’il supprimait 9 000 emplois, soit environ 6 % de sa main-d’œuvre mondiale, et qu’il réduisait sa capacité de production mondiale de 20 %, après avoir annoncé une perte trimestrielle de 9,3 milliards de yens (58 millions d’euros).
Il s’agit d’un renversement par rapport au bénéfice de 190,7 milliards de yens (1,2 milliard d’euros) enregistré au même trimestre il y a un an. Les ventes pour le trimestre jusqu’en septembre sont tombées à 2,9 billions de yens (18,1 milliards d’euros), contre 3,1 billions de yens.
Le PDG Makoto Uchida a accepté une réduction de salaire de 50 % pour assumer la responsabilité des résultats et a reconnu que Nissan devait devenir plus efficace et mieux répondre aux goûts du marché, à la hausse des coûts et à d’autres changements mondiaux.
« Ces changements de direction reflètent l’expérience et l’urgence nécessaires pour remettre l’entreprise sur les rails », a déclaré Uchida dans un communiqué. « Nissan continuera de se concentrer sur sa croissance future et exécutera régulièrement ces efforts de redressement pour garantir une rentabilité durable. »
Bousculade au sommet
Papin dirigera une reprise, compte tenu de son expérience en matière de stratégie, de développement commercial et de banque d’investissement, selon Nissan, qui fabrique la voiture électrique Leaf, le SUV Rogue et les modèles de luxe Infiniti.
Citoyen américain et français, Papin a d’abord travaillé chez le constructeur automobile français Renault SA, avec lequel Nissan a formé une alliance depuis 1999. En 2023, il a été nommé au comité exécutif de Nissan, contribuant à façonner ses plans de croissance. Auparavant, Papin a travaillé pendant plus d’une décennie en tant qu’analyste financier chez Deutsche Bank, Lehman Brothers et Nomura.
Dans le cadre de ces mesures, qui prendront effet le 1er janvier, Christian Meunier, l’ancien directeur général de Jeep, revient chez Nissan en tant que président du comité de direction des Amériques.
Asako Hoshino continuera de superviser l’expérience client, tandis que Shohei Yamazaki, présidente du comité de gestion de la Chine, reprendra une partie de son rôle et supervisera la région Japon-ASEAN.
Le mois dernier, Fitch a abaissé sa perspective sur Nissan de stable à négative, citant ses performances sur le marché nord-américain, notant qu’elle pourrait abaisser ses notes si la faiblesse persistait.
Le cours de l’action Nissan a baissé régulièrement au cours des six derniers mois.
La nomination de Guillaume Cartier au poste de directeur de la performance, figure clé de la coordination des mutations managériales, est entrée en vigueur le 1er décembre. Il supervisait auparavant les opérations de Nissan en Afrique, au Moyen-Orient, en Inde, en Europe et en Océanie.
D’autres changements sont à venir en avril, selon Nissan : « Pour construire une structure de gestion plus fine et plus plate, capable de répondre de manière flexible et rapide aux changements de l’environnement commercial ».