Volunteers walking on the field during the the revitalization of Malý Bor mires, Czechia. The LIFE Programme provides the only directly EU funds such action on the ground.

Milos Schmidt

Les groupes écologistes sont confrontés à une pénurie de liquidités alors que l’UE reconsidère son soutien financier

Un document divulgué par L’Observatoire de l’Europe montre que la Commission européenne envisage de repenser les règles de financement, alors que les ONG avertissent qu’elles ont besoin du soutien public pour faire contrepoids aux puissants lobbies industriels.

Des groupes de défense de l’environnement et du climat à Bruxelles ont exhorté la Commission européenne à ne pas réduire les subventions opérationnelles de son programme LIFE de 5,4 milliards d’euros, craignant une restriction du financement du travail de plaidoyer.

Alors que le budget LIFE pour la période 2021 à 2027 ne représente déjà que 0,3 % des dépenses de l’UE si l’on prend en compte les fonds de relance post-Covid, le montant des fonds destinés au travail quotidien des ONG s’élève à un peu plus de 15 millions d’euros. un an.

« Une démocratie prospère nécessite des infrastructures et des ressources qui permettent aux voix des citoyens d’atteindre les décideurs », peut-on lire dans une lettre adressée à la présidente Ursula von der Leyen et à d’autres hauts gradés de la Commission, datée du 5 décembre et signée par une trentaine de groupes écologistes.

« Contrairement aux acteurs riches en ressources tels que les gouvernements étrangers, les sociétés multinationales et les associations professionnelles, les citoyens européens et leurs organisations de la société civile (OSC) et les organisations non gouvernementales (ONG) au sens large manquent souvent de ressources adéquates pour être présents dans les dialogues publics au niveau européen. niveau », écrivent-ils.

Les groupes de la société civile craignent que leur financement ne tombe sous le coup d’une réaction croissante contre la politique environnementale – la famille politique de von der Leyen, le Parti populaire européen de centre-droit, ayant déjà réussi à affaiblir plusieurs volets de la législation du « Green Deal » avec le soutien du partis plus à droite.

Dans des questions écrites de la commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, vues par L’Observatoire de l’Europe avant une audition avec le commissaire au budget Piotr Serafin lundi (9 décembre), les députés suggèrent que les paiements aux ONG pourraient signifier que la Commission « fait indirectement pression sur le Parlement par l’intermédiaire de tiers », soulevant « de sérieuses préoccupations (d’éthique et de réputation) ».

Serafin a répondu que l’exécutif européen prenait ces préoccupations « très au sérieux » et avait publié cette année des orientations internes à ses différents départements clarifiant « quelles activités ne devraient pas être imposées comme exigence ou condition du financement de l’Union ».

Les médias ont rapporté le mois dernier que plusieurs ONG avaient reçu des lettres spécifiant qu’elles ne pouvaient plus utiliser le financement de l’UE pour certains types de travail de lobbying et de plaidoyer.

Dans sa réponse écrite, Serafin rejette la suggestion d’un lobbying indirect, notant que « les entités bénéficiant de financements au titre de ces subventions restent entièrement et seules responsables de leurs propres opinions, qui pourraient ne pas représenter celles de la Commission ».

L’exécutif européen attendait un rapport spécial de la Cour des comptes européenne sur le financement syndical des ONG, attendu pour le premier semestre 2025, a écrit Serafin.

Dans leur lettre ouverte, les ONG – parmi lesquelles les Amis de la Terre Europe, le Bureau européen de l’environnement et le Réseau Action Climat (CAN) Europe – soulignent que la législation qui sous-tend le programme LIFE stipule clairement que le fonds doit « soutenir le développement, la mise en œuvre, le suivi » et l’application de la législation et de la politique pertinentes de l’Union en matière d’environnement ».

Cependant, dans sa réponse aux députés, le nouveau commissaire a écrit que certains accords sur « des activités spécifiquement détaillées dirigées vers les institutions européennes… même s’ils ne violent pas le cadre juridique, comportent un risque de réputation ».

La subvention de fonctionnement maximale accordée à une organisation cette année était de 700 000 €, accordée aux trois groupes ci-dessus, ainsi qu’à Transport & Environment, à l’Alliance pour la santé et l’environnement, Oceana, à la Renewables Grid Initiative, à Wetlands International Europe et au Carbon Disclosure Project.

Dans de nombreux cas, le financement du programme Life représente bien plus de la moitié du budget annuel des ONG actives à Bruxelles, selon les données du registre de transparence de l’UE. En revanche, le Conseil européen de l’industrie chimique estime ses coûts annuels à plus de 10 millions d’euros et le groupe de pression Business Europe à plus de 6 millions d’euros.

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