Ce traité international juridiquement contraignant est devenu l’épine dorsale des négociations sur le climat.
Les températures mondiales augmentent et les effets dévastateurs sont visibles dans toute l’Europe. Après l’été le plus chaud jamais enregistré, 2024 est désormais en passe de devenir l’année la plus chaude depuis le début des relevés.
L’Organisation météorologique mondiale estime qu’il y a 80 % de chances que la température annuelle moyenne de la planète dépasse temporairement 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels pendant au moins une des cinq prochaines années.
Le traité international emblématique sur le climat – l’Accord de Paris – comprend un engagement à essayer d’empêcher les températures d’augmenter de plus de 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Mais l’ONU a récemment averti que le monde n’en faisait pas assez pour maintenir le réchauffement en dessous de niveaux qui permettraient d’éviter des conséquences catastrophiques.
Alors, qu’est-ce que l’Accord de Paris, qu’ont fait les pays depuis sa signature et qu’est-ce que cela signifie pour la COP29 ?
Qu’est-ce que l’Accord de Paris ?
L’Accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant sur le changement climatique. Il a été adopté lors de la COP21 par 194 parties – 193 pays plus l’UE – le 12 décembre 2015. L’Accord de Paris est ensuite entré en vigueur le 4 novembre 2016.
L’engagement le plus important est d’essayer d’empêcher les températures mondiales d’augmenter de plus de 1,5°C et de les maintenir « bien en dessous » de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Cet objectif a été choisi car les données suggèrent que le dépassement de cette limite entraînerait de graves conséquences climatiques, notamment des inondations, des vagues de chaleur et de graves sécheresses.
L’Accord de Paris comprend également d’autres engagements de la part des pays qui l’ont adopté, notamment fournir un financement aux pays les plus pauvres pour faire évoluer leurs systèmes énergétiques et s’adapter aux effets du changement climatique. Les signataires visent également à réduire leurs émissions à zéro net entre 2050 et 2100.
L’Accord de Paris a été un traité historique en matière de changement climatique car c’était la première fois que toutes les nations se réunissaient pour faire face à la crise et s’adapter à ses effets.
Qu’ont fait les pays depuis l’Accord de Paris ?
À mesure que la science du climat se développe et que les technologies vertes s’améliorent, les objectifs de chaque pays doivent évidemment être actualisés. L’Accord de Paris fonctionne donc sur un cycle de cinq ans qui renforce l’action climatique de plus en plus ambitieuse.
Les pays soumettent depuis 2020 leurs plans nationaux sur le climat, appelés contributions déterminées au niveau national (NDC). Ceux-ci décrivent ce qu’ils feront pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Chaque cycle devrait faire preuve d’un degré d’ambition plus élevé que le précédent.
Chaque année, les pays se réunissent lors de négociations internationales sur le climat connues sous le nom de Conférence des Parties ou COP. C’est lors de la 21e COP à Paris que les détails de l’Accord de Paris ont été précisés. Ces conférences annuelles constituent désormais une opportunité clé pour les signataires de faire progresser leurs efforts vers les objectifs de l’accord.
Alors, comment les pays s’en sortent-ils pour s’en tenir à 1,5°C ou moins ? Eh bien, pas très bien. Le mois dernier, l’ONU a averti que les politiques climatiques actuelles mettaient le monde sur la bonne voie pour un réchauffement de 3,1°C d’ici 2100. Le dernier inventaire des CDN des pays a révélé que ces politiques nationales visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre sont « bien en deçà » de ce qui est nécessaire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. réchauffement catastrophique.
La nouvelle alarmante est arrivée le jour même où l’Organisation météorologique mondiale a annoncé que les concentrations atmosphériques d’émissions de gaz à effet de serre avaient atteint des niveaux records en 2023.
Qu’est-ce que cela signifie pour la COP29 ?
Les négociations sur le climat de cette année, la 29e édition ou COP29, devraient avoir lieu à Bakou, en Azerbaïdjan, en novembre prochain. Les pays devraient répondre à plusieurs priorités clés lors de ces négociations.
Cela implique de convenir d’un nouvel objectif de financement climatique requis selon les termes de l’Accord de Paris, connu sous le nom de nouvel objectif quantifié collectif (NCQG), et d’orientations plus claires pour l’échange international de crédits carbone.
De nombreux pays pourraient également profiter de la COP29 pour annoncer la mise à jour de leurs CDN, attendues en février 2025.
La COP de l’année prochaine au Brésil marquera le 10e anniversaire de la signature de l’Accord de Paris et cinq ans avant l’objectif de 2030 visant à réduire de moitié les émissions mondiales. Les experts s’attendent à ce que ce soit un moment encore plus crucial pour l’action climatique.
Toutefois, le succès de la COP29 pourrait également signifier de meilleures conditions politiques pour faire davantage l’année prochaine. Garantir que les priorités clés sont prises en compte signifierait se rendre à la COP30 à Belem avec un Accord de Paris pleinement opérationnel.