Les actions européennes plongent alors que l'Italie frappe les bénéfices des banques avec une taxe exceptionnelle de 40%

Jean Delaunay

Les actions européennes plongent alors que l’Italie frappe les bénéfices des banques avec une taxe exceptionnelle de 40%

Les actions européennes ont chuté mardi matin alors que le marché envisage une nouvelle taxe introduite par le gouvernement italien ciblant les bénéfices supplémentaires.

L’Italie a introduit une taxe unique de 40% sur les bénéfices exceptionnels ciblant les bénéfices supplémentaires des banques grâce à des taux d’intérêt plus élevés, une décision qui a fait chuter l’Europe mardi matin alors que le marché pèse sur la décision du pays.

La nouvelle taxe sur les bénéfices exceptionnels ne s’appliquera qu’aux exercices comptables 2022 et 2023 et affectera la marge d’intérêt nette des banques, une mesure du rendement net des actifs productifs de la banque, qui comprend normalement les prêts, les baux et les titres de placement. La taxe doit être réglée d’ici juin 2024.

L’Italie s’attend à percevoir au moins 2 milliards d’euros avec la nouvelle taxe, comme l’ont déclaré à Reuters des sources proches du dossier. Le prélèvement de 40% sera effectué si les revenus nets d’intérêts constatés en 2022 dépassent la valeur de l’exercice 2021 d’au moins 3%.

Pour les bénéfices de 2023 par rapport à 2022, le seuil à partir duquel l’impôt sera prélevé passe à 6 %.

Le produit de la taxe, ont déclaré les politiciens italiens, sera utilisé pour aider les titulaires de prêts hypothécaires en difficulté.

Des taxes similaires ont déjà été introduites pour le secteur bancaire par des pays comme l’Espagne et la Hongrie, où les banques ont également récolté les bénéfices de taux d’intérêt plus élevés.

« Il suffit de regarder les bénéfices des banques au premier semestre (…) pour se rendre compte qu’on ne parle pas de quelques millions, mais (…) de milliards », a déclaré le vice-Premier ministre d’extrême droite Matteo Salvini. a déclaré le parti de l’aile Lega, qui fait partie du gouvernement de coalition de Giorgia Meloni, lors d’une conférence de presse à Rome lundi.

« Si (il est vrai que) la charge découlant du coût de l’argent a (…) doublé pour les ménages et les entreprises, ce que reçoivent les titulaires de comptes courants n’a certainement pas doublé », a-t-il ajouté.

Cette décision a conduit les actions européennes à plonger, avec l’indice paneuropéen STOXX 600 (.STOXX) en baisse de 0,3 % mardi matin. Les banques italiennes comme Intesa Sanpaolo (ISP.MI) et UniCredit (CRDI.MI) ont chuté de plus de 5%, la première chutant de 7,7% et la seconde de 6,2%. Monte dei Paschi di Siena (Mps) a chuté de 7,3 %.

À la fin du mois dernier, Intesa Sanpaolo a déclaré qu’elle s’attendait à gagner plus de 13,5 milliards d’euros cette année grâce à sa seule marge nette d’intérêt.

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