Tension accrue au Niger à l'expiration du délai imparti aux putschistes pour restaurer la démocratie

Jean Delaunay

Tension accrue au Niger à l’expiration du délai imparti aux putschistes pour restaurer la démocratie

Les nouveaux chefs militaires du Niger ont déclaré qu’ils ne céderaient pas aux pressions extérieures pour se retirer.

Les putschistes nigériens sont confrontés dimanche à un délai fixé par le bloc régional de la CEDEAO pour libérer et réintégrer le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, qui devait expirer.

Si la junte, qui a pris le pouvoir le 26 juillet, n’obtempère pas, elle pourrait faire face à une intervention militaire étrangère.

Ses dirigeants affirment avoir renversé le président pour les aider à mieux combattre les insurgés djihadistes et stopper la corruption.

Beaucoup semblent disposés à croire cette explication et sont en colère contre la menace de force exercée par les pays voisins.

Dimanche, quelque 30 000 partisans du coup d’État se sont rassemblés dans un stade de la capitale, Niamey, pour un rassemblement auquel participait le chef de la junte, le général Abdourahmane Tchiani.

Les nouveaux chefs militaires disent qu’ils ne céderont pas à la pression extérieure pour se retirer et auraient demandé au groupe de mercenaires russes, Wagner, de les aider.

Deux pays voisins, le Mali et le Burkina-Faso, qui ont tous deux fait l’objet de récents coups d’État, se sont fermement opposés aux mouvements de la CEDEAO et ont promis un soutien militaire au Niger en cas d’intervention étrangère.

Mais tandis que certains citoyens applaudissent les putschistes, d’autres craignent ce qui pourrait arriver ensuite. A Niamey, les populations disent espérer que des pourparlers auront lieu pour éviter tout nouveau conflit.

Les sanctions économiques imposées par plusieurs pays depuis le coup d’État compliquent la vie des citoyens, le prix des denrées de base comme le riz et les légumes étant de plus en plus élevé.

« Nous voulons la paix, pas d’agression par des pays étrangers contre un autre pays. Le simple fait de pouvoir se permettre de manger est un problème pour nous. Donc, s’il y a une guerre, ça n’arrangera rien, dit Mohamed Noali, habitant de Niamey.

La CEDEAO, qui a accepté l’action militaire la semaine dernière, n’a pas précisé quelles seraient ses prochaines étapes, ni exactement à quelle heure le délai expire dimanche.

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