Harland and Wolff

Jean Delaunay

L’espagnol Navantia en pole position pour racheter le chantier naval Titanic

Des milliers d’emplois dans le secteur de la construction navale d’Irlande du Nord sont en jeu alors que l’accord touche à sa conclusion.

Le constructeur naval public espagnol Navantia est en négociations pour acheter Harland and Wolff (H&W), le chantier naval emblématique d’Irlande du Nord qui a construit le malheureux paquebot Titanic.

Navantia, spécialisée dans la conception et la construction de navires militaires et civils de haute technologie, est un acteur majeur sur la scène internationale.

Au cours de la seule dernière décennie, elle a exporté pour plus de 10 milliards d’euros de navires vers des pays comme les États-Unis, l’Australie, l’Inde, la Norvège et le Moyen-Orient.

Si l’accord est conclu, plus de 1 000 emplois pourraient être sauvegardés. Le mois dernier, la société mère du chantier, Harland and Wolff Group Holdings, a annoncé qu’elle entrerait en administration, plongeant dans le doute l’avenir de l’entreprise emblématique.

La fermeture de l’entreprise aurait mis en doute un contrat existant de 1,6 milliard de livres sterling (1,9 milliard d’euros) avec Navantia. Le contrat, portant sur la construction de trois navires Fleet Solid Support (FSS), qui transportent des fournitures essentielles aux porte-avions de la Royal Fleet Auxiliary, la branche civile de la Royal Navy, devrait se concrétiser si Navantia finalise son rachat.

Quatre sites sont à gagner

Harland and Wolff exploite quatre sites au Royaume-Uni : Belfast, Appledore, Arnish et Methil.

Les administrateurs du groupe de construction navale souhaiteraient conclure un accord avec les chantiers le plus rapidement possible afin de pouvoir confirmer et remporter de nouveaux contrats.

Il est désormais entendu que Navantia pourrait prendre le contrôle des quatre chantiers dès le mois prochain.

Des sources proches de Navantia affirment que la société examine un certain nombre d’options pour protéger son contrat initial d’un milliard d’euros, y compris un rachat. À ce stade, on ne sait pas encore quelle option sera retenue.

L’avenir du constructeur naval est incertain depuis que le gouvernement britannique nouvellement élu a refusé de garantir à l’entreprise un prêt de 200 millions de livres sterling de UK Export Finance, ce qui, selon la société, l’a laissé « dans une situation financière difficile ».

En août, le nouveau secrétaire aux affaires, Jonathan Reynolds, a exclu d’accorder la garantie de prêt annoncée par le précédent gouvernement conservateur, tout en se disant confiant dans la construction de navires de la Royal Navy à Belfast.

L’avenir est vert

Les dirigeants de Navantia ont souligné qu’ils considéraient Harland and Wolff non seulement comme une acquisition, mais aussi comme un partenaire dans l’expansion des opérations du groupe de construction navale à travers l’Europe.

Ricardo Domínguez, président de Navantia, a déclaré : « Harland and Wolff jouit d’une réputation inégalée dans la construction navale. Nous sommes convaincus qu’ensemble, nous pouvons rendre cette grande entreprise encore plus forte, en apportant notre expertise technique et notre vaste expérience dans le domaine des navires militaires et commerciaux. « 

Domínguez a également souligné l’alignement entre les capacités de Harland and Wolff dans les projets énergétiques offshore et les propres ambitions de Navantia dans les secteurs des énergies renouvelables.

« Alors que l’Europe s’oriente vers un avenir plus vert, les chantiers navals comme Harland and Wolff joueront un rôle crucial dans la fourniture de l’infrastructure nécessaire aux parcs éoliens offshore et à d’autres projets renouvelables. Nous considérons cela comme un domaine clé de collaboration et de croissance », a-t-il ajouté.

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