This photo provided by the U.S. Navy on Feb. 11, 2023 shows U.S. Navy Sailors aboard the USS Paul Hamilton (DDG 60) during a routine port visit at Diego Garcia.

Milos Schmidt

Le Royaume-Uni va restituer sa dernière colonie africaine à Maurice, mettant ainsi fin à des années de conflit

L’accord fait suite à des années de négociations sur l’avenir des îles Chagos, dont l’une abrite une base militaire commune cruciale entre le Royaume-Uni et les États-Unis.

Le Royaume-Uni restituerait les îles Chagos à Maurice, mettant ainsi fin à un différend de plusieurs décennies sur l’avenir de l’ancien territoire britannique, ont annoncé jeudi les deux pays dans un communiqué commun.

Une réserve à l’accord reste l’île de Diego Garcia, que le Royaume-Uni et les États-Unis utilisent comme base militaire.

Les deux gouvernements ont convenu que l’île resterait sous la juridiction du Royaume-Uni et des États-Unis pendant les 99 prochaines années afin d’assurer la continuité de son fonctionnement.

Le Royaume-Uni et Maurice ont célébré cette annonce comme « un moment charnière dans nos relations et une démonstration de notre engagement durable en faveur du règlement pacifique des différends et de l’État de droit ».

Les îles Chagos sont une série de 60 îles isolées stratégiquement regroupées dans l’océan Indien.

Autrefois partie de la colonie britannique de Maurice, Londres a acheté l’archipel à Maurice en 1968 dans le cadre de son processus de décolonisation. Cependant, la Cour internationale de Justice (CIJ) a informé le gouvernement britannique en 2019 que cela était illégal.

Le Royaume-Uni a défié la décision consultative selon laquelle il était « dans l’obligation » de renoncer au contrôle, soulignant qu’elle n’était pas contraignante.

Diego Garcia et les « torts du passé »

La base militaire située sur l’atoll tropical de Diego Garcia constitue un point de friction dans l’accord. Près de 1 500 habitants ont été expulsés dans les années 1970 pour permettre sa création, une décision que Human Rights Watch a condamnée comme un « crime contre l’humanité ».

L’accord vise à « remédier aux torts du passé », en espérant que ceux qui ont été expulsés et leurs descendants, qui vivent désormais principalement au Royaume-Uni, à Maurice et aux Seychelles, aient le droit de retourner dans les îles.

Il ajoute que la République de Maurice serait désormais libre de mettre en œuvre un programme de réinstallation pour les personnes précédemment expulsées, même si cela exclurait Diego Garcia.

La base navale américaine de Diego Garcia a été construite dans les années 1970 et constitue ce que les autorités américaines ont décrit comme « une plate-forme quasiment indispensable » pour les opérations de sécurité au Moyen-Orient, en Asie du Sud et en Afrique de l’Est.

Le gouvernement britannique a déclaré que sans cet accord, la sécurité du fonctionnement de la base militaire serait menacée.

Le Royaume-Uni et les États-Unis ont salué cet accord qui, selon le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, « mettrait fin à toute possibilité que l’océan Indien soit utilisé comme une dangereuse route de migration illégale vers le Royaume-Uni, et garantirait notre relation à long terme avec Maurice, un partenaire proche du Commonwealth.

Le président américain Joe Biden a qualifié l’accord d’« historique », ajoutant que la base de Diego Garcia était vitale pour préserver « la sécurité nationale, régionale et mondiale ».

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