Le nouveau prélèvement, s’il est accepté par le Parlement, pourrait coûter plus d’un quart de la croissance attendue des bénéfices des plus grandes entreprises cotées à la bourse française, selon un rapport.
Le gouvernement français envisage une hausse significative des impôts des entreprises afin qu’elles supportent une partie des dépenses liées à la réduction de moitié du déficit public d’ici 2029.
Cependant, le nouveau prélèvement pourrait coûter plus d’un quart de la croissance attendue des bénéfices des plus grandes entreprises cotées à la bourse française, selon les analystes de la banque multinationale britannique Barclays.
La France doit de toute urgence se serrer la ceinture
Le déficit public français est supérieur à 6 % du PIB, très loin des 4,4 % initialement visés pour 2024, tandis que la dette a atteint fin juin 2024 un nouveau record de 3,2 Mds€, soit 112 % de la production économique.
Le Premier ministre Michel Barnier a précisé dans son discours à l’Assemblée nationale le 1er octobre son intention de réduire le déficit public des niveaux actuels de plus de 6% du PIB à 5% en 2025 et 3% d’ici 2029. .
Pour y parvenir, le gouvernement prévoit de trouver 60 milliards d’euros l’année prochaine.
Les mesures prévues comprennent des réductions de dépenses (d’environ 40 milliards d’euros en 2025), une contribution exceptionnelle des personnes les plus riches de France ainsi qu’une « participation temporaire et exceptionnelle » des plus grandes entreprises qui réalisent des bénéfices importants.
Il est également prévu une nouvelle taxe sur les rachats d’actions, rapporte Le Monde.
Selon le journal français Le Monde, qui a consulté le projet de mesures fiscales, le taux de l’impôt sur les sociétés devrait être augmenté de 8,5%, passant de 25% à 33,5% et cela concernerait les entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires à partir de 2025.
La hausse de l’impôt sur les sociétés pourrait rapporter 8 milliards d’euros au budget d’ici 2025.
Les sociétés financières sont les plus durement touchées
La croissance attendue des bénéfices des 40 valeurs les plus significatives parmi les 100 plus grandes sociétés cotées sur Euronext Paris est sur le point d’être durement touchée par le projet de prélèvement.
« Les hausses de l’impôt sur les sociétés devraient affecter les revenus avant impôts générés par les entreprises en France, donc, toutes choses égales par ailleurs, le revenu net total attendu devrait être inférieur », ont déclaré Emmanuel Makonga et Emmanuel Cau de Barclays Investment Bank à L’Observatoire de l’Europe Business.
Ils estiment que la croissance du bénéfice par action (BPA) du CAC 40 sera inférieure de 2,5% en 2025.
« Cela ramènerait les estimations actuelles d’une croissance du BPA de 9,4 % pour 2025 à 6,9 %. »
La moindre croissance des bénéfices affecte les performances macroéconomiques globales, « une augmentation de l’impôt sur les sociétés pourrait légèrement réduire les investissements des entreprises en France », estiment les analystes.
Les secteurs les plus touchés par une hausse de l’impôt sur les sociétés sont ceux de la finance, de la communication, des médias et des services publics.
« Pour les banques françaises en particulier, nos analystes voient l’augmentation potentielle du taux d’imposition supprimer jusqu’à 4% du BPA », indique le rapport, ajoutant que l’impact d’une augmentation de 1% du taux d’impôt sur les sociétés en France pourrait réduire la croissance des bénéfices de jusqu’à 0,3% pour la BNP et 0,5% pour SocGen & CredAg SA. pour l’exercice 2025.
Même si les actions françaises ont sous-performé récemment, elles semblent toujours trop chères, selon le rapport, ajoutant que les investisseurs devraient adopter une approche prudente jusqu’à ce que l’incertitude politique, économique et budgétaire cesse de persister.
Les derniers détails du nouveau projet de loi fiscale seront précisés le 9 octobre lors de la présentation du nouveau budget par le gouvernement.
Les débats à l’Assemblée nationale débuteront le 21 octobre et un vote formel est prévu le 29 octobre sur la partie « recettes de l’État » du projet de budget.
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