L’avertissement du bloc intervient alors qu’Israël intensifie son offensive avec une incursion terrestre au Liban.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat » entre le Hezbollah et Israël, au milieu d’informations selon lesquelles Israël aurait lancé de petits raids au Liban en prévision d’une invasion terrestre imminente.
« La souveraineté d’Israël et du Liban doit être garantie et toute nouvelle intervention militaire aggraverait considérablement la situation et doit être évitée », a déclaré le plus haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, dans un communiqué à l’issue des pourparlers d’urgence entre les ministres des Affaires étrangères du bloc.
« Nous sommes très préoccupés par le risque d’une nouvelle escalade du conflit dans la région et exhortons toutes les parties de la région à faire preuve de retenue dans l’intérêt d’une désescalade. »
« Les armes doivent désormais se taire et la voix de la diplomatie doit parler et être entendue de tous », a ajouté Borrell.
S’exprimant au Liban plus tôt lundi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exhorté Israël à « s’abstenir de toute incursion terrestre et à cesser les tirs », appelant également le Hezbollah à faire de même.
La réunion ministérielle de l’UE, qui s’est déroulée par appel vidéo, était informelle, ce qui signifie qu’aucune décision n’a été prise concernant la réponse du bloc à l’escalade des hostilités. Les profondes divisions entre les positions des pays de l’UE sur le conflit qui ravage le Moyen-Orient depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre dernier ont affaibli l’influence diplomatique du bloc dans la région.
La prudence de l’UE est intervenue quelques heures seulement après que le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que la « prochaine phase » de la guerre d’Israël contre le Hezbollah « commencerait bientôt » et a informé les troupes stationnées près de la frontière libanaise, dans le nord d’Israël.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu devrait convoquer son cabinet de sécurité plus tard lundi.
Dans la nuit de dimanche, les frappes israéliennes ont visé le cœur de la capitale libanaise Beyrouth pour la première fois depuis le 7 octobre, incitant la communauté internationale à se démener pour empêcher une nouvelle propagation du conflit.
Cela faisait suite à sept jours consécutifs de frappes aériennes sur le Liban au cours desquelles un groupe de hauts responsables du Hezbollah, dont son chef Hassan Nasrallah, ont été assassinés. Israël a également intensifié ses frappes contre d’autres militants soutenus par l’Iran, tuant le chef du Hamas au Liban et ciblant les militants Houthis au Yémen.
L’UE exprime son soutien au gouvernement libanais fragile
Borrell a également réitéré l’engagement de l’UE à soutenir les autorités libanaises et a souligné les efforts en cours pour fournir une aide humanitaire essentielle à ses citoyens.
Les frappes visant les dirigeants du Hezbollah et les infrastructures dans les zones civiles ont poussé jusqu’à un million de personnes au Liban à fuir leurs foyers, et environ 100 000 d’entre elles auraient cherché refuge en Syrie voisine.
Lundi, la Commission européenne a également débloqué 10 millions d’euros d’aide humanitaire supplémentaire au Liban pour aider les personnes touchées par l’escalade. Des médicaments et du matériel médical mis à disposition dans le cadre du mécanisme de protection civile de l’UE ont été livrés dimanche.
L’aggravation de la crise économique du Liban, la fragilité du gouvernement et la présence du Hezbollah sur son territoire l’ont rendu vulnérable à l’instabilité qui s’empare de la région depuis le 7 octobre.
Les dirigeants de l’UE s’étaient déjà engagés à approfondir leurs relations avec le Liban en avril, craignant une escalade.
« L’UE doit s’engager collectivement à préserver ses institutions étatiques (qui risquent) de s’effondrer », a déclaré Borrell, ajoutant que l’élection d’un président libanais était essentielle pour soutenir la stabilité du pays.