La Finlande, l’Allemagne et le Portugal faisaient partie des pays qui ont bloqué les licences d’exploitation minière en eaux profondes.
Après des semaines de débats acharnés, l’exploitation minière en eaux profondes n’a pas réussi à obtenir l’approbation lors des pourparlers internationaux.
La pratique controversée consiste à retirer les métaux précieux et les minéraux des fonds marins. Jusqu’à présent, seuls de petits tests ont été effectués, mais les entreprises espéraient obtenir le feu vert pour démarrer la production à grande échelle.
Les opposants pointent du doigt la destruction qu’il causerait aux écosystèmes marins et au climat.
L’Autorité internationale des fonds marins (ISA), composée de 36 membres de l’ONU, qui régit les eaux internationales, a entamé une longue conférence sur la question le 10 juillet en Jamaïque. Elle s’est terminée le 28 juillet avec plus de 20 gouvernements opposés aux licences accélérées.
Cependant, un vide juridique subsiste, qui pourrait permettre aux entreprises de commencer l’exploitation minière l’année prochaine.
Qu’est-ce que l’exploitation minière en haute mer et pourquoi est-ce problématique ?
L’exploitation minière en haute mer verrait la machinerie lourde ramasser de petites roches contenant des métaux et des minéraux rares du fond de l’océan. Ceux-ci seraient ensuite pompés à la surface.
Les entreprises sont particulièrement intéressées par le cobalt, le nickel, le cuivre et le manganèse, qui pourraient être extraits pour les batteries de voitures électriques et les smartphones.
Ces métaux et minéraux précieux se sont accumulés sur le fond marin pendant des millions d’années. Ils forment un habitat important pour la vie marine.
Les scientifiques ont averti qu’une telle extraction pourrait déclencher des tempêtes de limon et créer une pollution sonore et lumineuse dans les profondeurs océaniques peu explorées.
Les écologistes sont également préoccupés par l’impact de l’exploitation minière en haute mer sur l’océan en tant que puits de chaleur et de carbone. D’autres disent que cela pourrait avoir un impact négatif sur l’industrie de la pêche.
Cependant, les entreprises qui poussent à l’exploitation minière en haute mer soutiennent que l’exploitation minière sous-marine serait moins chère et aurait moins d’impact sur l’environnement que l’exploitation minière terrestre.
Greenpeace, un opposant virulent à l’exploitation minière en haute mer, affirme que nous devrions plutôt nous concentrer sur l’amélioration du recyclage et la réduction de la dépendance à l’égard des voitures.
Où l’exploitation minière en haute mer a-t-elle eu lieu jusqu’à présent ?
L’ISA a délivré plus de 30 licences d’exploration, mais aucune pour l’exploitation minière proprement dite jusqu’à présent.
La majeure partie de l’exploration se concentre dans une zone entre Hawaï et le Mexique qui s’étend sur quelque 4,5 millions de kilomètres carrés, l’activité se déroulant à des profondeurs allant jusqu’à 6 000 mètres.
En plus de débattre de l’avenir des licences, la récente conférence s’est penchée sur l’élaboration de réglementations pour l’industrie naissante.
Une date butoir du 9 juillet a été fixée pour finaliser le règlement. En effet, en juillet 2021, l’île micronésienne de Nauru a annoncé son intention de commencer l’exploitation minière en haute mer. Cette annonce a déclenché une échappatoire appelée la «règle des deux ans», qui a obligé l’ISA à approuver provisoirement la demande d’ici juillet 2023, qu’une réglementation soit en place ou non.
Cependant, le cadre réglementaire est toujours en mode brouillon et sera à nouveau discuté lors de la réunion de novembre de l’organisme, la troisième de l’année.
Quels pays sont opposés à l’exploitation minière en haute mer ?
Un nombre croissant de pays appellent à une suspension temporaire de l’exploitation minière en haute mer, se disant préoccupés par l’impact potentiel sur l’environnement. Ils veulent que plus d’études scientifiques soient faites en premier.
Le Brésil, le Canada, le Costa Rica, le Chili, la Finlande, l’Allemagne, le Portugal, la Suisse et le Vanuatu faisaient partie des 21 pays qui soutiennent une interdiction, un moratoire ou une pause de précaution sur l’exploitation minière en haute mer.
La Chine, la Norvège, Nauru, le Mexique et le Royaume-Uni, quant à eux, étaient favorables à des licences accélérées pour l’exploitation minière en haute mer.
La prochaine réunion de l’Assemblée aura lieu à la mi-2024.