Words written on a blackboard

Jean Delaunay

La Journée européenne des langues célèbre la diversité linguistique du continent

L’Europe est un véritable vivier de cultures grâce à sa diversité linguistique, célébrée chaque année lors de la Journée européenne des langues.

Célébrée pour la première fois le 26 septembre 2001, la Journée européenne des langues célèbre aujourd’hui son 23e anniversaire. Cette initiative du Conseil de l’Europe souligne l’importance de préserver la diversité linguistique sur l’ensemble du continent.

En Europe, on compte plus de 225 langues autochtones, aux côtés du grand nombre de langues non européennes arrivées sur le continent par le biais des migrations.

Le président lituanien Gitanas Nausėda, président par intérim du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, a publié une déclaration à l’occasion de cette journée. Il y cite le prêtre catholique humaniste du XVIe siècle Mikalojus Daukša, qui a publié les premiers livres en lituanien.

« Ce n’est pas par la fertilité de la terre, ni par la diversité des vêtements, ni par la beauté du pays, ni par la force des villes et des châteaux que les nations vivent, mais surtout par la préservation et l’usage de leur langue, qui accroissent et préservent l’unité, l’harmonie et l’amour fraternel. La langue est le lien commun de l’amour, la mère de l’unité, le père de la citoyenneté, le gardien de l’État », écrivait Daukša en 1599.

Selon Nausėda, Daukša incarne le meilleur de l’approche linguistique européenne : « La diversité linguistique, qui est à l’origine d’une diversité culturelle remarquable, est le fondement de l’Europe d’aujourd’hui. Nous sommes uniques parce que nous prêtons attention à chaque langue, à sa préservation, à sa diffusion dans la sphère publique. Le respect de toutes les langues, même les plus petites, assure notre communion et maintient vivant le projet d’unité européenne, comme le montrent les événements d’aujourd’hui dans toute l’Europe. »

Dans le cadre de la Journée européenne des langues, le Conseil de l’Europe a lancé une sélection d’initiatives visant à promouvoir le large éventail de langues à travers le continent et leur utilisation pour créer des ponts entre les cultures.

La première initiative est celle des Langues pour la paix, qui a demandé aux citoyens de soumettre des affiches sur le thème de « l’unité et de la compréhension entre différentes langues ». Des prix seront décernés aux cinq meilleures propositions et les trente meilleures seront exposées au Centre européen pour les langues vivantes.

Le deuxième est un appel aux citoyens pour qu’ils soumettent des exemples de la lettre/du mot/de la phrase la plus difficile à prononcer dans une langue européenne.

Crier ne rendra pas les choses plus claires
Crier ne rendra pas les choses plus claires

Certains des exemples qu’ils donnent sont de véritables virelangues. « Cabeleireiro », le mot portugais pour « coiffeur », est censé être long à prononcer, car les consonnes « lei » et « rei », qui sonnent de manière similaire, sont côte à côte. « Następstw », le mot polonais pour « conséquence », a un problème similaire avec ses quatre consonnes groupées.

Même les francophones ont parfois du mal à prononcer le mot « serrurerie », tandis que le simple nombre 555 présente des difficultés lorsqu’il est prononcé à voix haute en allemand « Fünfhundertfünfundfünfzig ».

L’une des premières phrases à apprendre aux apprenants du néerlandais est la phrase « 88 beaux canaux ». Elle est à la fois pertinente pour l’environnement des Pays-Bas et correspond au penchant de la langue pour le son guttural « g » : « Achtentachtig prachtige grachten ».

Quelques faits amusants sur les langues européennes

Plus de la moitié de l’Europe est bilingue. En général, les habitants des pays nordiques sont ceux qui excellent le plus dans la maîtrise de plusieurs langues autres que leur langue maternelle, tandis que les Européens du Sud sont à la traîne. Sans surprise, le Royaume-Uni se situe assez bas dans le classement.

La grande majorité des langues européennes proviennent d’une manière ou d’une autre d’un ancêtre indo-germanique qui existait probablement autour de la mer Caspienne il y a environ 5 000 ans.

Le basque (ou euskara) est considéré comme la plus ancienne des langues autochtones européennes. Parlé dans la région des Pyrénées en France et en Espagne, le basque est une langue isolée, ce qui signifie qu’il ne provient d’aucune autre langue actuellement parlée.

On pense qu’il s’agit de la dernière langue pré-indo-européenne encore présente en Europe occidentale. On pense qu’elle est originaire de l’Aquitaine et qu’elle est antérieure à la diffusion du latin dans toute la région.

Après le basque, la plus ancienne langue indo-européenne parlée est le lituanien, qui présente de nombreuses similitudes avec l’ancien sanskrit, la langue sacrée de l’hindouisme.

Bien que la plupart des langues indigènes européennes appartiennent à la famille des langues indo-européennes, le maltais constitue une rare exception. Sans surprise, en raison de sa proximité avec le Moyen-Orient, le maltais est la seule langue européenne de la famille des langues afro-asiatiques, qui comprend l’arabe et l’hébreu.

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