Le plan de 42 pages, qui prévoit que les 193 États membres de l’ONU travailleront ensemble pour relever les défis mondiaux les plus importants, est en cours d’élaboration depuis des années.
Un plan pour répondre à certains des plus grands défis mondiaux a été approuvé dimanche par l’Assemblée générale des Nations Unies, le changement climatique étant l’un des principaux sujets.
Elle a été adoptée dimanche lors de l’ouverture d’un « Sommet du futur » de deux jours convoqué par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a remercié les dirigeants mondiaux et les diplomates d’avoir ouvert « la porte » vers un avenir meilleur.
Les pays sont désormais chargés de mettre en œuvre les mesures prévues par le pacte. Mais son impact réel sur le climat reste à déterminer après des tentatives répétées visant à faire dérailler ses ambitions sur des sujets vitaux tels que les énergies fossiles.
Qu’est-ce que le Pacte pour l’avenir ?
Selon l’ONU, le plan de 42 pages, qui doit réunir les 193 États membres pour travailler ensemble à la résolution des plus grands défis mondiaux, a nécessité des années de travail. Et le chemin pour parvenir à ce consensus a sans aucun doute été semé d’embûches.
Il s’agit de l’un des accords internationaux les plus vastes depuis longtemps. Il aborde tous les sujets, de l’escalade des conflits à la coopération numérique, en passant par les droits de l’homme, l’augmentation de la pauvreté et la menace du changement climatique.
Le document présente 56 « actions » régionales, nationales et internationales pour répondre aux défis mondiaux les plus urgents. Les pays devront désormais choisir comment les mettre en œuvre, et António Guterres appelle les dirigeants mondiaux à le faire.
« Nous sommes ici pour sauver le multilatéralisme du gouffre », a-t-il déclaré. « Il est désormais de notre destin commun de le surmonter. Cela exige non seulement un accord, mais aussi des actions. »
Que dit le pacte sur le changement climatique ?
Après l’approbation du pacte, Guterres a attiré l’attention sur la manière dont la crise climatique « détruit des vies, dévaste des communautés et ravage des économies » dans le monde entier. Il a notamment évoqué la nécessité d’une « élimination progressive et équitable » des combustibles fossiles, tout en reconnaissant que les émissions continuaient d’augmenter.
Le Pacte pour l’avenir stipule que les nations sont « profondément préoccupées par la lenteur actuelle des progrès dans la lutte contre le changement climatique ».
Il appelle les pays à renouveler leur engagement envers l’Accord de Paris en prenant des mesures telles que le triplement de la capacité mondiale en énergies renouvelables et le doublement du taux annuel moyen mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030, ainsi qu’en accélérant les efforts visant à réduire progressivement la production d’énergie au charbon sans interruption ; et en accélérant les efforts à l’échelle mondiale vers des systèmes énergétiques à émissions nettes nulles.
S’appuyant sur les progrès réalisés lors de la COP28 à Dubaï, le pacte réaffirme également l’engagement mondial de « procéder à une transition vers une élimination des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques de manière juste, ordonnée et équitable ».
L’inclusion dans le pacte constitue une avancée majeure pour cet engagement qui n’a pas fait l’unanimité lors de la conférence de l’ONU sur le climat à Dubaï et qui, selon ses détracteurs, comportait un certain nombre de lacunes.
Un « bras de fer » durable autour des combustibles fossiles
Si les militants, les groupes de la société civile et les diplomates ont salué le résultat final du sommet, beaucoup sont prudents quant à ce que cela signifie réellement pour l’action climatique.
L’Initiative pour un traité de non-prolifération des combustibles fossiles affirme que le pacte est le fruit d’une « lutte acharnée » entre les nations vulnérables au changement climatique et un petit groupe d’États producteurs de combustibles fossiles. Les premières versions du traité auraient complètement abandonné toute référence aux combustibles fossiles.
La campagne pour la création d’un traité visant à stopper l’exploration et l’expansion des énergies fossiles affirme qu’une fois de plus, un groupe des nations les plus vulnérables a « tenu bon » et « surmonté les amendements dangereux de dernière minute ».
« La réaffirmation de l’accord conclu à Dubaï souligne le rôle vital de la société civile et des gouvernements visionnaires dans l’élaboration de la gouvernance mondiale », a déclaré Alex Rafalowicz, directeur exécutif de l’Initiative pour un traité de non-prolifération des combustibles fossiles.
« Cependant, si nous négligeons de prendre des mesures décisives pour lutter contre les causes profondes de la crise climatique, nous perdons une occasion de nous attaquer à l’une des plus grandes menaces de notre époque. »
Qu’est-ce que cela signifie à l’approche de la COP29 ?
La manière dont les pays choisiront de mettre en œuvre cet engagement dans le cadre de leurs plans climatiques constituera le véritable test de son impact.
L’Initiative pour un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles indique que l’attention va désormais se porter sur le nombre de pays qui prendront des engagements nationaux concrets pour éliminer progressivement les combustibles fossiles dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) à l’Accord de Paris.
À l’approche de la COP29 qui se tiendra en Azerbaïdjan en novembre prochain, l’appel à des plans d’action concrets est repris par de nombreux acteurs.
Le directeur exécutif de Greenpeace International, Mads Christensen, a déclaré qu’à la suite des températures record et des conséquences climatiques croissantes, « les dirigeants doivent dévoiler des plans d’action nationaux alignés sur 1,5°C avec des dates d’élimination progressive du charbon, du pétrole et du gaz ».
Christensen ajoute que le renforcement du consensus des EAU est un « bon premier pas » mais constitue le « strict minimum » de ce qui est requis.
D’autres soulignent qu’un plan solide de financement de la lutte contre le changement climatique est également nécessaire pour contribuer à financer une transition juste vers l’abandon des combustibles fossiles.
« Le Pacte pour l’avenir est la preuve que le consensus des Émirats arabes unis est la norme minimale, mais nous avons besoin d’une volonté plus forte d’éliminer progressivement les combustibles fossiles, associée à un soutien suffisant aux pays en développement, si nous voulons voir de véritables progrès », a déclaré le Premier ministre de Tuvalu, Feleti Penitala Teo.
« Il est impératif que nous nous unissions derrière le mouvement en faveur d’un nouveau traité qui interdise l’expansion des projets d’énergies fossiles et s’engage en faveur d’une transition juste et équitable. »