Certains habitants de la ville de Faenza venaient tout juste de terminer les réparations de leur maison après les inondations dévastatrices de 2023 lorsque leurs propriétés ont été à nouveau submergées cette semaine.
La tempête Boris, qui frappe l’Europe depuis une semaine, a désormais atteint le nord de l’Italie.
Des inondations ont frappé plusieurs villes de la région d’Emilie-Romagne, obligeant près de 1 500 personnes à évacuer leurs habitations. Deux personnes sont portées disparues dans la région de Bagnacavallo.
Pour de nombreux résidents, cela signifie revivre un cauchemar qui s’est produit il y a seulement un an.
Dans la ville de Faenza, des maisons sont sous l’eau pour la troisième fois en 16 mois.
« Nous venions de terminer la réparation de nos maisons »
Après que certaines zones de l’Émilie-Romagne ont reçu jusqu’à 300 millimètres de pluie en 48 heures, les fleuves Marzone et Lamone sont sortis de leur lit.
Pour les habitants du quartier Borgo Durbecco de Faenza, il s’agit d’un cas cruel de répétition de l’histoire récente.
En mai 2023, les rues et les maisons de la région ont été inondées à deux reprises par l’eau et la boue. De fortes pluies et des coulées de boue ont tué 17 personnes et entraîné des dégâts d’une valeur de 8,5 milliards d’euros dans toute l’Émilie-Romagne, selon les autorités régionales.
L’école de musique Artistation, un gymnase et le terrain de basket local ont été submergés et ont dû subir des rénovations.
Ces travaux venaient à peine d’être terminés lorsque les pluies torrentielles de cette semaine les ont à nouveau inondés.
Des habitants ont raconté au programme d’information italien La 7 comment ils venaient de terminer de réparer et de repeindre le rez-de-chaussée de leurs maisons, et qu’elles étaient à nouveau englouties par les eaux sales.
« Nous ne pouvons plus dormir, les nouvelles sont de plus en plus mauvaises. Nous n’en pouvons plus », a confié une femme au site d’information italien Fanpage.
« L’eau est arrivée vers deux heures du matin. Nous sommes malheureusement habitués à cette situation », a déclaré Fiorenzo, un habitant de Faenza, au site d’informations locales Il Piccolo.
Il a été secouru par les pompiers dans un canot depuis son domicile avec son frère.
« C’est la troisième fois, et ce n’était même pas la pire. Nous allons maintenant chercher refuge chez des amis et des proches pour la nuit. »
Un autre habitant a déclaré à La 7 que la famille avait choisi de rester dans leur maison aux étages supérieurs parce que la situation n’était pas nouvelle.
« Tant que l’eau ne monte pas encore plus haut, nous resterons ici », a-t-il déclaré.
La police locale et les pompiers disposent des numéros de téléphone des habitants qui ont décidé de rester chez eux afin de pouvoir les secourir immédiatement en cas de besoin.
Les autorités locales affirment que le mur destiné à prévenir les inondations n’a pas reçu de financement
Un mur de béton avait été construit à la hâte le long d’une route pour bloquer le débordement de la rivière, mais il s’est effondré en quelques heures mercredi soir.
Les autorités locales affirment qu’elles ont fait pression pour un blocus permanent le long de la rive gauche – similaire à celui de la rive droite qui a résisté à la montée des eaux cette semaine.
Mais ils affirment n’avoir pas reçu le feu vert pour le financement. « En raison de retards bureaucratiques, rien n’a été fait », a déclaré le maire Massimo Isola au journal La Corriere di Bologna.
Le changement climatique est-il responsable des inondations dans le nord de l’Italie ?
Comme l’année dernière, les scientifiques soulignent le rôle du changement climatique dans les inondations en Émilie-Romagne.
Les météorologues affirment que l’événement météorologique extrême est lié au phénomène de blocage atmosphérique.
Normalement, les systèmes météorologiques sont en mouvement constant, ce qui entraîne des conditions météorologiques variables.
Mais lors d’un blocage atmosphérique, les vents de haute altitude qui propulsent normalement les systèmes ralentissent, créant une sorte d’« embouteillage » dans l’atmosphère.
Cela provoque un certain type de conditions météorologiques, comme de fortes pluies ou des températures extrêmes, qui restent bloquées dans une région pendant plusieurs jours ou semaines.
Les experts affirment que les températures élevées de la mer Méditerranée et de la mer Adriatique ont exacerbé ce phénomène.
« Les flux de vapeur liés à une Méditerranée beaucoup plus chaude que la moyenne fournissent une énergie supplémentaire », a déclaré le météorologue Francesco Nucera à la station météorologique 3bmeteo.
« Ce qui était improbable devient possible dans la nouvelle ère climatique. Il s’agit de la troisième inondation en Émilie en un an. Le changement climatique rend ces blocages atmosphériques plus fréquents et plus intenses. »
Cette semaine, l’organisation environnementale Legambiente a rapporté que les événements météorologiques extrêmes en Italie ont augmenté de 22 % en 2023, l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Les inondations et les ruptures de rivières ont augmenté de 170 % par rapport à 2022 et les glissements de terrain après des pluies torrentielles ont augmenté de 64 %.
