Is Venice’s famed winged lion statue actually Chinese?

Jean Delaunay

La célèbre statue du lion ailé de Venise est-elle réellement chinoise ?

De nouvelles preuves chimiques affirment que le lion ailé de Venise pourrait être chinois… Et qu’il ne s’agit pas d’un lion mais d’un gardien de tombe chinois modifié connu sous le nom de « zhènmùshòu ».

Quoi ? Le Lion de Venise, une ancienne statue en bronze d’un lion ailé que de nombreux touristes peuvent admirer sur un immense socle en granit égyptien sur la place Saint-Marc.

Les lions ont des ailes ? À Venise, c’est un hybride de lion et de griffon qui symbolise la ville et son saint patron, saint Marc. Il est représenté partout avec généralement des ailes, une auréole et un livre sous la patte, trois éléments liés à saint Marc l’évangéliste. On le retrouve sur le drapeau vénitien, il est devenu le symbole de la Biennale de Venise et a donné sa forme au prix du Lion d’or, instauré en 1949 au Festival international du film de Venise.

Âge ? On pense qu’il a été érigé entre 1172 et 1177.

Pourquoi cette statue fait-elle la une des journaux ? Une nouvelle étude chimique, menée par des chercheurs de l’Université de Padoue à l’occasion du 700e anniversaire de la mort de l’explorateur vénitien Marco Polo, a révélé que la sculpture provenait de gisements de minerai de cuivre en Chine. Plus précisément, les isotopes de plomb révèlent que la majeure partie de la statue a été fabriquée à partir de gisements de bronze du cours inférieur du fleuve Tangzi. Les résultats ont été récemment révélés lors d’une conférence internationale à Venise sur le thème « Marco Polo, le livre et l’Asie : perspectives de recherche vingt ans plus tard ». Des recherches antérieures avaient suggéré que la statue était originaire d’Anatolie orientale (Turquie actuelle) entre le IVe et le IIIe siècle avant J.-C.

Pourquoi est-ce important ? Le Lion de Venise est associé au pouvoir et au courage et, étant donné qu’il est le symbole de la prestigieuse République de Venise, son origine semble importante. On savait déjà que la statue était antérieure à Marco Polo et qu’elle avait été transportée à Venise en morceaux, peut-être par le père et l’oncle de Polo, Nicolò et Maffeo, qui se trouvaient à Pékin à la cour du Grand Khan entre 1264 et 1266. Les nouvelles découvertes mettent en évidence la nature mondiale du commerce au Moyen Âge, la connectivité du monde médiéval, ainsi que la large portée des arts de la dynastie chinoise des Tang (618-907 apr. J.-C.).

À gauche : Le Lion de Venise ; à droite : Zhènmùshòu
À gauche : Le Lion de Venise ; à droite : Zhènmùshòu

Ce n’est donc pas un lion ? Les nouvelles découvertes donnent une autre tournure au lion/griffon. Ce n’est peut-être pas une chimère après tout, mais un zhènmùshòu (« gardien des tombes »), un animal fantastique chinois populaire sous la dynastie Tang qui protégeait les tombes des démons. Selon l’étude, qui révèle que l’hybride était un protecteur chinois, la moustache, les dents, les oreilles et les cornes de la créature ont probablement été coupées ou poncées pour ressembler à un lion, un symbole plus reconnaissable de la foi occidentale.

La statue a-t-elle été achetée ou volée ? On ne sait pas. Il est prouvé que les Vénitiens se sont livrés à un pillage massif d’œuvres d’art de l’Empire byzantin pendant la quatrième croisade. Par exemple, les célèbres statues en bronze des Chevaux de Saint-Marc ont été volées et installées sur la façade de la basilique Saint-Marc. Au XIIIe siècle, le bronze était abondant grâce aux croisades. Si le mystère persiste, de nouvelles informations reflètent non seulement la riche histoire de la ville portuaire italienne, mais aussi un réseau mondial de commerce et de pillage, ainsi qu’une réorganisation culturelle sans scrupules.

Des faits ? La statue pèse environ 3 000 kilos et le livre sous ses pattes avant a été ajouté plus tard. L’inscription sur le livre dit : « Pax tibi Marce, evangelista meus », ce qui signifie « Paix à toi Marc, mon évangéliste ». Selon la légende, alors que saint Marc visitait la lagune de Venise au Ier siècle après J.-C., une tempête menaça sa vie. Heureusement, un ange était là et lui apparut, rassurant le saint par ces mots.

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